Leur dernière production en date « Langues d'exil », poursuit et approfondit le travail de repérage et d'analyse de diverses pratiques d’artistes, de compagnies et d’équipes qui s’emparent de la question migratoire pour faire apparaître le visage hideux d’une humanité qui refuse l’autre. Et lui résister par l'art. En interrogeant l'actualité et la mémoire européenne, ce deuxième numéro d'Archipels réaffirme la place centrale de l’altérité dans ce qu'on nomme la culture.
Quelques mots extraits de ce numéro :
«Quel est ce fameux modèle auquel on voudrait que tous les arrivants se plient ? Est-ce un modèle qui nous convient, à nous qui jouons, bon gré mal gré, le rôle de ressortissants d'un Occident conquérant ? On sait bien que ce n'est pas le cas, au contraire. Il y a de longue date une résistance intérieure à l'assignation à ce moule standardisant dans lequel chacun devrait se fondre, qu'il soit autochtone ou migrant. Cette résistance à un modèle qui semble national mais est en fait «mondial», peut prendre diverses formes, mais elles ont toutes aujourd'hui un dénominateur commun fondamental : le refus d'en être réduit à la fonction de producteur-consommateur au profit d'une idéologie déshumanisante. Car les deux objectifs concomitants à ce refus de l'autre sont la division des peuples et leur soumission à un ordre marchand. S'agit-il d'imposer aux autres ce dont nous ne voulons pas pour nous-mêmes ?»
Le sommaire du numéro :
Agrandissement : Illustration 2
La pensée d’Édouard Glissant, dont nous suivons le fil, affirme un possible où « des différences s’ajoutent sans se détruire, et des identités varient en ne dépérissant pas », pour afficher les richesses nées des partages et maintenir la parole, en-deçà ou au-delà des langues, comme premier lieu commun…
Avec des photos de Laetitia Tura et des images du collectif Coconut Valley.
Prix de lancement jusqu'au 20 octobre 10€