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Acteur culturel, auteur, après avoir fondé et animé Cassandre/Horschamp, Nicolas Roméas fait aujourd'hui partie de l'équipe de bénévoles du site L'Insatiable (www.linsatiable.org) en tant que rédacteur en chef. Il participe également à la nouvelle revue L'Insatiable papier.

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Billet de blog 21 avril 2016

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Acteur culturel, auteur, après avoir fondé et animé Cassandre/Horschamp, Nicolas Roméas fait aujourd'hui partie de l'équipe de bénévoles du site L'Insatiable (www.linsatiable.org) en tant que rédacteur en chef. Il participe également à la nouvelle revue L'Insatiable papier.

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Une grande conversation sur l'art et la culture dans notre société

Nous vous invitons à participer samedi à la rencontre «On continue à parler ?» au Théâtre de l'Épée de bois pour trouver ensemble des moyens d'action dans le but que la culture ne soit plus seulement synonyme d'un «capital» entre les mains d'une «élite», mais d'outils et de langages à la disposition de l'ensemble de la société.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

«Danseurs, philosophes, linguistes, architectes, plasticiens, conteurs, marionnettistes, sociologues, psychanalystes, photographes, bibliothécaires, rêveurs, journalistes, clowns, comédiens, éditeurs, anthropologues, historiens et chercheurs de tous poils, poètes, chanteurs, professeurs, libraires, musiciens, magiciens, cinéastes, griots, jardiniers inventifs, écrivains, étudiants, chamanes, ethnologues, arpenteurs de l’invisible, amateurs et professionnels, et vous lecteurs, et vous qu’on relègue à la catégorie de spectateurs, tous ceux qui sont embarqués avec sincérité dans ce bateau qu’on appelle « culture » et qui ne supportent pas qu’on le saborde sans réagir, c’est le moment. Sortez de votre coquille, de vos jargons, de vos chapelles, de vos corporatismes, de vos égos, de votre timidité, sortez-en pour une fois et venez parler ensemble, ou dire avec votre langage, venez faire connaissance et construire un mouvement. Faisons connaissance. C’est, comme on dit, le moment ou jamais. »

Depuis deux semaines sur les places de France on remet au goût du jour une pratique que nous connaissons bien et qui a une histoire très importante dans notre pays : l'éducation populaire.
Dans le domaine de l'art et de la culture la vision démocratique que nous défendons avec la revue Cassandre/Horschamp prend en considération la créativité de chaque citoyen, et s'oppose à la conception dominante qui vise à nous faire croire que l'art « vient d'en haut » pour irriguer le peuple. À cette vision féodale viennent aujourd'hui s'ajouter les méfaits d'une mondialisation néolibérale relayée par l'Europe et son concept délétère de «concurrence libre et non faussée» qui est en train de détruire le service public de l'art et de la culture et, précisément, les outils  de l'éducation populaire inventés dans ce pays après la Libération.

Illustration 2


Ce phénomène de destruction s'accentue aujourd'hui rapidement, chacun le sait. Le régime de l'intermittence est en danger, de nombreux festivals ont été annulés depuis deux ou trois ans, de nombreux lieux qui font un travail de terrain sont privés de subventions publiques. Le système néolibéral est en train de détruire tous les outils de l'art et de la culture et ils nous faut absolument réagir vite, retrouvons-nous pour en parler ensemble et trouver des moyens d'actions collectifs pour défendre ce qui ne doit jamais dépendre de la rentabilité.
Nous venons d’horizons, de pratiques et de langages différents : journalistes, plasticiens, chorégraphes, poètes, conteurs, vidéastes, performers, psychanalystes, acteurs, écrivains, philosophes, anthropologues, militants, clowns, danseurs, metteurs en scène... Nous avons en commun de mesurer, chacun dans nos domaines, l’étendue du désastre, de la désertification des imaginaires à la raréfaction de nos possibilités de vivre et se rencontrer en dehors des circuits marchands.

C’est pourquoi nous appelons à se réunir, pour confronter nos états des lieux et réaffirmer la nécessité, que nous sentons, percevons ou analysons, de ramener l’État à sa fonction d’émanation collective, et non de relais d’impératifs technicistes et de rentabilité, et de remettre de la culture au centre du débat public - une culture qui ne soit ni un bien exclusif, ni ne se réduise à l’assentiment paralysant autour de l’admiration de l’admirable. Une culture vivante, féconde, et agissante, qui reprenne sa place dans la collectivité. Une journée de réflexion commune organisée par plusieurs partenaires au Théâtre de l’Épée de bois (Cartoucherie de Vincennes) avec de nombreux intervenants et ouverte au public.

Le 23 avril 2016, du début de l’après-midi au soir (les ateliers se prépareront à partir de 15h et les rencontres démarreront à 18h jusqu’à environ 23h). Cette journée sera une occasion de se retrouver pour débattre autour des différentes questions regroupées sous le vocable « culture » et que nous préférons nommer « outils du symbolique », leurs implications dans le fonctionnement de la société contemporaine et l’absence de prise en compte de ces questions par les « politiques ». La discussion couvrira un champ très vaste, de l’édition à l’ensemble des pratiques de l’art en passant par les domaines de l’éducation et de la psychiatrie.

Le Théâtre de l’Épée de bois nous accueillera avec nos partenaires, pour élaborer ensemble le discours commun que nous portons les uns et les autres. Des ateliers thématiques regrouperont celles et ceux qui se reconnaissent dans cette nécessité de reprendre langue. La forme de cette invitation est un peu singulière, puisque nous vous proposons par avance de rêver, dans vos langages, à ce que vous voudriez, ce jour-là, dire. De ces rêves, nous désirons voir émerger autant de textes, de propositions chorégraphiques, de théorisations que de slogans qui redonnent puissance et désir de poursuivre nos chantiers, accrus de nos forces multiples.


Toutes les informations ici

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