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Billet de blog 19 septembre 2023

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Plus que jamais deter !

Alors que la réforme des retraites est officiellement entrée en vigueur ce 1er septembre 2023, retour sur ces mois de mobilisations sociales. La rentrée ne doit pas faire oublier cette période d'acharnement, de luttes, qui n'est pas terminée et auquel on continuera à se battre pour l'obtenir !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le printemps est passé, l'été se termine mais le vécu reste et restera dans chacune de nos mémoires.

ARRÊTER une mobilisation, ne veut pas dire S'INCLINER, SE SOUMETTRE mais bien au contraire, plus que jamais DETER...

"La retraite à 60 ans, on s'est battu pour la GAGNER,

on se battra pour la GARDER."

Certains diront que ceci est du radotage mais à côté de cela et durant des mois, dans chaque commune, ville et métropole on pouvait l'entendre. Dans les médias locaux comme nationaux, presse écrite ou visuelle tel était le sujet du quotidien. Popularisé lors des grèves de 1995 puis repris pendant celles de 2003, 2010, 2019 et 2023.

L'une des interrogations, sans doute, le plus posées cette année, "comment est-il possible d'aller jusqu'à cette retraite de 64 ans", quand le corps d'une personne est usé à 30 ans (voir article "A 33 ans, mon corps est déjà usé"), 40, 50 ans. En pensant également à celles et ceux qui ont plus de 60,61 ans et qui se voient décalés de quelques mois ou années leur départ. Puisque ces gens qui nous dirigent passent en force et exigent à l'encontre de la population, sans avoir fait voter les députés à l'assemblée nationale, après des semaines d'échanges... peu constructifs.

Un référendum ? Ne comptez pas sur celui-ci qui est un acte démocratique inconnu de nos dirigeants, tout juste depuis ces dernières semaines à évoquer "le préférendum" pour un autre sujet. Enfin bon, on se demande pourquoi celui-ci, tel un questionnaire enfantin proposé à des scolaires.

En pensant à 2027, le digne successeur du "monarque présidentiel" qui se fait ressentir au fil des jours, des mois, l'ancien premier ministre Edouard Philippe. Évoquant un départ à la retraite à 67 ans, suivant le modèle allemand... en quelque sorte, si on les écoute "boulot, métro, caveau". Ce n'est pas que le modèle français, bien évidemment, mais on restera dessus pour cette fois-ci. Pourquoi toujours cette tendance à vouloir s'imprégner des autres ? La France peut-elle avoir, un jour, un exécutif qui pense à sa population et pas régulièrement en train de penser aux copains et vouloir faire des économies sur le dos de la population. Est-ce trop demandé ?! Actuellement peut-être...

Ce mouvement social a commencé le jeudi 19 janvier 2023. A Rennes, comme dans de nombreuses villes le temps n'était pas forcément aux beaux fixes mais cela n'a pas empêché la population de se rassembler. Tout comme le 31 janvier, 7, 11, 16 février, 7,11,15,23, 28 mars, 6,13 avril, ainsi qu'une manifestation historique le dimanche 1er mai et une dernière date printanière le mardi 6 juin.

Alors pourquoi fais-je ces rappels? Afin de montrer à chaque lecteur qui lira, plusieurs mois après, l'été passé, on continue de l'évoquer, à quelques jours du début de l'automne. Notamment la tranche de la population qui soutient cette réforme, elle est minoritaire mais j'invite ces personnes à répondre pourquoi ils le souhaitent et si possible dans quelle branche professionnelle sont-ils ou ont-elles été par le passé. 

Dans la rue, durant ces périodes, contrairement à ce que j'ai pu entendre, non il n'y avait pas que des fonctionnaires. Les plus aigris disaient "c'est bien une manif de fonctionnaires ils ont le temps pour là faire" Croyez-vous que les aides soignantes, infirmières, auxiliaires de vie, métallurgistes, garagistes, éboueurs, pompiers, plombiers, maçons, égoutiers, cuisiniers, serveurs, plongeurs ont que cela à faire de manifester? NON et parmi nous, certains professionnels prennent sur les jours de repos afin de se tenir présent pour défendre nos droits acquis. La manifestation fait partie des libertés publiques de chacun pour se faire entendre.

Impossible de tous les citer mais un grand nombre de métiers, aujourd'hui en difficultés avec cette mesure gouvernementale. Entre celles et ceux qui se lèvent tôt (3h/4h du mat), mais également ceux qui ont le port de charges lourdes, les journées et les horaires en coupures et dans la plupart de ces métiers peu ou pas de compensations. Bien souvent en effectifs réduits, manque de personnels, manque de matériels, bref c'est un tout et quand le salarié, n'envoie pas l'horizon, cela est compliqué.

Une solidarité exemplaire face aux violences policières 

Lors de ces manifestations à travers la ville. Ce que je tiens à dire et à souligner, je n'ai jamais vu autant de solidarités. Les manifestants ne se connaissaient pas forcément et pourtant pour l'avoir vécu, les gens se parlaient facilement. Aide soignante, membre de la CGT, FO, LFI, métallurgiste, grutier, oui il y avait du dialogue, de la colère, de l'énergie, de l'espoir et surtout une lutte ensemble pour ne rien lâcher. Ainsi, tous les mouvements jeunes unis ensemble, font force et front, montrent que la jeunesse est là.

Pour avoir discuté avec une aide soignante, "nous sommes là pour lutter, convaincre, pas toujours évident avec la fatigue qui s'accumule" ou encore un artiste "en colère oui mais pas résigné!" ou "je bosse en restauration et prends sur mon repos pour venir"

Autant à 40 ans, à 60 ans, c'est rageant, frustrant de voir cet âge de départ reculé mais imaginons, la jeunesse de 20 ans. Certes, il y aura d'autres réformes, on le sait tous, mais il ne faut pas attendre, l'unité c'est maintenant, au moment présent et pas que la situation continue à se dégrader. Celles et ceux qui penseront que les jeunes sont bien mieux en cours, là je suis d'accord, pas de problème sur cette position mais les retraites concernent toutes générations. De l'école à la FAC, même si ce n'est pas le sujet initial, on peut l'évoquer, puisque rien ne se fait comme cela devrait être le cas. La jeunesse peut autant descendre dans la rue, pour les retraites mais également s'exprimer contre les motifs de l'éducation nationale. Fraîchement arrivé en poste, nous constatons tous l'incompétence de Monsieur Attal. Il n'a ni les sujets, ni les niveaux pour diriger ce poste, fin bref, ceci est un autre sujet...

Alors oui, autant de solidarité mais pas seulement durant le parcours mais également quand les complications apparaissent. La jeunesse n'est pas exempte de tout reproche, certes, mais loin d'être la première en termes de provocation vis-à -vis des FDO (forces de l'ordre). Je ne suis pas ici pour prendre partie mais ici pour constater ce dont j'ai vécu. Voir les syndicats se faire gazer ou recevoir le canon à eau mais également les pompiers en intervention. Non cela n'est pas tolérable, oui cela est inacceptable. 

Je ne cherche pas à polémiquer, ce n'est pas l'objectif de l'article. Je peux comprendre la fatigue des FDO, le ras-le-bol général mais bon et puis de s'en prendre à des familles qui ont des petits, ce n'est pas comme cela qu'on peut retrouver la paix. Je pense surtout que l'ensemble de la police est instrumentalisée par l'État. A une époque, on n'avait pas ce genre de situation aussi violente... cela a changé, le contexte sociétaire aussi et bien évidemment de nouvelles générations et mentalités..

A côté de tout cela, la solidarité exemplaire des manifestants qui restaient pour faire face aux turbulences et pour attendre la jeunesse partie devant, puisque c'est elle qui lance "le tempo", le rythme du trajet. Chacun s'attendait, bien souvent prenait le temps d'échanger aussi.

Ce contexte d'union et de solidarité dans des périodes de crises comme celle-ci, fait vraiment du bien. Les travailleurs, étudiants, salariés peuvent exprimer leur mécontentement dû à cet acharnement. Un peuple qui n'est pas écouté, une liberté d'expression parfois bafouée faut-il encore l'ajouter face à un état sourd, insensible à la rue où son essentiel est d'aboutir à ses fins, pour certains sujets comme celui-ci demandé par la Commission Européenne. Non, elle n'a pas exigé cette réforme des retraites, oui elle l'a forcément conseillée. Finalement, sous cette exigence de l'Europe, le monarque lui a dit oui et a agit en solitaire avec Madame Borne à ses côtés. Pendant "cet hiver et printemps français", ce qui restera admirable est de voir autant de mobilisations. 

Une rentrée 2023 faite, un texte officiellement approuvé, l'automne ne fait que démarrer. Notamment avec les marches du samedi 23 septembre, qui ne concernent pas spécialement que les retraites mais également le vendredi 13 octobre à la demande de l'intersyndicale. Sans compter d'autres dates qui verront certainement le jour.

Cette réforme est injuste pour le bien et la santé de chacun(e). Si c'est pour reculer l'âge de la retraite et avancer l'âge de la mort, essentiellement pour faire des économies, cela est dérisoire. Quand on sait que l'âge de la population vieillissante et les décès se font de plus en plus jeunes. Mais l'état cherche à faire des économies, une habitude à la française dirai-je. 

Comptons sur les prochaines mobilisations pour relancer ce bel élan du printemps ! C'est un sujet du quotidien, même hors politique, puisque parmi les métiers les plus pénibles, comme je l'ai décris bien au-dessus, il sera très difficile d'arriver à 64 ans. Je connais de nombreuses personnes de ma génération (30 ans) qui ont le dos, les genoux, les épaules, hernies, bref bien cassées... c'est une certaine remise en question à se faire et pour un grand nombre de jeune, qui le peuvent bien entendu, pouvoir se reconvertir professionnellement.

Merci à chaque lecteur d'avoir pris le temps de me lire.

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