Compilation spéciale Haïkus 3
toujours à partir de : http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-lombardo/021012/le-quai-des-gares
Promenade entre saisons
A deux, avec le rossignol
puisque je m'en vais, garde la maison
escargot" (Issa)
soleil et ciel clair
vraiment il en faut si peu
pour se sentir vivre
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche
La voix qui embellit le pays,
La voix de la sauterelle
Partout résonne. (chant Dine/Navajo)
que tout soit joyeux
que tout soit triste
les herbes poussent (Santokâ)
vieil étang
ploc une grenouille plonge
le bruit de l'eau (Bashô)
dans la barque sans bruit
un ver ronge le bois_
plouf !
la fourmi gourmande
creuse la pomme sur l’herbe__
le dos en compote
le cheval mâchonne un géranium
l'été en devient soudain __
sans parfum
la cigale insouciante
salue la fourmi
dans les feuilles mourantes
les feuilles se battent
contre le ciel vide -
aucun nuage pour aider
qu'y a-t-il derrière ce grand mur
et le vent répond
un jasmin
au parfum des fleurs
je ne montre que mon dos
changement de robe (Chiyo-ni)\
Tiens, ce matin
L'automne
A changé de manteau...
ces feuilles brunes
sont aussi précieuses
que les manuscrits de la Mer Morte (Tomas Tranströmer)
cette fois c'est bien lui
avec ses mains du matin
qui frissonnent. L'automne
sur la treille
l'abeille
veille...
l'abeille s'en est allée__
des soleils
à chaque patte\
la vasque aux oiseaux s'ébroue,
toute seule -
vent d'automne (Jack Kerouac)
ici
la puie a cessé
les oiseaux ont bu.
seul dans la clairière
l'arbre aux quarante écus perd
ses feuilles." Michibiko
dans ses frondaisons
le coeur caché de mon arbre__
le mien bat avec lui
du rouge et du jaune
et du vert aussi
tiens une feuille rousse
qui saute soudain sur une branche__
c'était un écureuil
automne dans la vallée
le vent
hésitant
roule une cigarette d'air" (Eluard)
avec le vent d'automne
qui tournoie dans la montagne
le son de la cloche (Chiyo-ni)
Elles volent bas
Les oies sauvages
Il va pleuvoir (Shôba)
les champignons
sous les feuilles se cachent
ils n'aiment pas l'ail
et puis qu'en est-il
marbre froid les chrysanthèmes
délicats vigiles
de tombe en tombe
de tombe ici aussi
je tombe
« Je retourne habiter dans une étoile inconnue,
déjà libérée du supplice de la vie,
là-bas, je vous attends ;
Jusqu'à ce que vous suiviez ma trace,
pleurez-moi, absente mais non perdue. » Adela Zamudio Ribero
Le reste de ta chanson
Je l'écouterai dans l'autre monde
Coucou
les nuages arrêtés
dans ce jour de novembre grisé__
les oiseaux en oublient de voler
comment inclure la beauté
de tous ces mots posés là comme des hirondelles
sur un fil électrique ?