Le camp de Gdeyam Izik est le camp « de la dignité et de l'indépendance » pour les Sahraouis du territoire occupé par le Maroc, où quelque 20.000 personnes se sont rassemblées, en octobre, en signe de protestation contre le sort qui leur est fait depuis 35 ans :
http://www.youtube.com/watch?v=Fw6525HQ5RI&feature=player_embedded#!
Lundi 8 novembre, à l’aube, le camp a été assailli par les forces militaires et policières marocaines, et démantelé. Voici les images du camp dévasté le 8 au soir :
http://www.youtube.com/watch?v=9qOVRDtYMgc
Le matin du 9 novembre, le ministère de l’information de la République Sahraouie, qui avait donné lundi soir le nom d’une seule victime, Abi El Gerar (26 ans), a fait un communiqué annonçant 11 morts, 723 blessés et 159 disparus, parmi lesquels d’autres morts, très certainement.
Depuis, les nouvelles et les images vidéo prises par les téléphones portables affluent. Elles indiquent toutes la violence de la répression des forces militaires et policières marocaines. Elles indiquent toutes aussi une grande confusion : les gens ont dû quitter le camp à pied, parfois en voiture, sous les bombes lacrymogènes, les jets d’eau, dans la panique. On a retrouvé des bébés seuls dans les restes du campement. Hier on a retrouvé des corps dans le lit de la Saguia El Hamra, 3 tués par balles, un autre égorgé, semble-t-il volontairement défigurés. D’autres, dont ceux de plusieurs femmes, auraient été jetés dans des citernes. On ne les a pas identifiés, et ce que l’on craint c’est que jamais ils ne puissent l’être : le Maroc interdit toujours aux observateurs et à la presse, espagnole enparticulier, de pénétrer.
L’insurrection lundi soir avait gagné la ville d’El Ayoun. Les gens se sont fait arrêter par centaines, les forces spéciales sont entrées dans les maisons, enlevant les jeunes, cassant tout sur leur passage. Là encore des enfants se sont retrouvés seuls dans les habitations, leurs parents enlevés.
Il faut que des observateurs, la presse internationale, et surtout une mission d’enquête de l’ONU puisse pénétrer sur le territoire du Sahara Occidental en danger, de manière urgente, avant que le Maroc n’efface toutes les traces de son forfait, avec les bulldozers, les fosses communes, la dispersion des enlevés dans les villes du nord du Maroc.
Le soir du 10 novembre, plusieurs centaines de militants solidaires et de membres de la communauté sahraouie de la région parisienne se sont retrouvés pour une manifestation devant l’ambassade du Maroc à Paris, puis sur le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro :
http://www.youtube.com/watch?v=JQ0WWs2Nv2A
Samedi 13 novembre, à 15 h à la Fontaine des Innocents à Paris (métro Les Halles), une nouvelle manifestation est appelée pour dénoncer les exactions marocaines au Sahara Occidental, et pour appeler le gouvernement français à jouer enfin un rôle positif dans la construction de la paix dans la région, en obligeant son ami le Maroc à respecter le droit international : permettre simplement aux Sahraouis de choisir leur sort.