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Billet de blog 28 avril 2017

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Insoumis, la défaite est cruelle mais elle n’arrêtera pas notre mouvement

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le système institutionnel qui est le notre, être éliminé au premier tour de l’élection présidentielle est évidemment terrible, surtout quand nous échouons de si peu (618 540 voix exactement). Cette déception montre par ailleurs que contrairement à beaucoup de forces qui nous ont précédés en portant parfois des idées proches des nôtres, nous ne nous contenterons pas d’un « résultat honorable » ou « d’une belle participation » car, c’est une de nos forces, nous souhaitons devenir majoritaires et nous sommes prêts à gouverner ce pays pour qu’advienne enfin cet avenir en commun qui a fait naître tant d’espérances, y compris chez ceux qui ne croyaient plus guerre en la politique.

Si la défaite est cruelle, elle ne saurait masquer, ni la force de notre mouvement, ni l’ampleur de la dynamique que nous avons créée, dynamique sur laquelle nous pouvons nous appuyer dès les élections législatives. En effet, la France Insoumise n’est pas un feu de paille comme voudraient le faire croire les nombreux adversaires qui peinent décidément à sortir d’un cadre d’analyse daté. C’est un véritable mouvement de fond, qui dispose d’une assise large, que nous avons créé. Il suffit pour s’en convaincre de procéder à une analyse rapide de nos résultats.

Au delà de la progression du bulletin Jean-Luc Mélenchon par rapport à 2012 (+ 3 millions de voix, progression de 76% des suffrages exprimés), c’est notre capacité à progresser ou à nous imposer dans des territoires loin de nous être acquis, qui renforce cette conviction qu’il nous est désormais possible de devenir majoritaires. Nous sommes ainsi en tête dans quatre départements d'outre-mer (Saint-Pierre et Miquelon (35,5%), Martinique (27%), Guyane (25%), Réunion (24,5%)) et dans de nombreuses grandes villes comme Montpellier (31,5%), Lille (29,9%), Le Havre (29,8%), Toulouse (29,2%), Grenoble (28,9%) Avignon (28%), Saint-Etienne (25%) Marseille (25%) ou Nîmes (24%). Nous réalisons aussi des scores exceptionnels (supérieurs à 30% voire à 40%) dans des territoires comme les départements de l’Ariège, de la Dordogne ou de la Seine-Saint-Denis où arrivons premiers, ou encore dans certaines zones du sud de la France (Aude, Hérault, Gard), ce qui montre bien d’ailleurs que nous sommes la seule force efficace pour faire reculer le FN, j’y reviendrai dans un billet ultérieur. Sur des territoires plutôt difficiles pour nous comme les Yvelines ou les Hauts-de-Seine, la France Insoumise réalise des scores qui sont loin d’être anecdotiques (supérieurs à 16%), ce qui atteste de la centralité de notre mouvement. Enfin, les jeunes (18-24 ans) ont massivement voté Jean-Luc Mélenchon puisqu'il atteint 30% des suffrages contre 21% pour le Front National arrivé en deuxième possition dans cette tranche d'âge.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de faire preuve d’une autosatisfaction futile, le taux de participation certes honorable mais pas exceptionnel et le nombre important de bulletins blancs ou nuls montrent qu’il nous faut encore amplifier la mobilisation politique que nous avons initiée. Notre très faible score chez les personnes âgées doit aussi nous encourager à mieux faire connaître les nombreuses mesures que nous proposons dans ce domaine (augmentation du minimum vieillesse, augmentation des retraites, meilleure prise en charge des personnes dépendantes) de même qu’il nous faut progresser dans certaines zones périurbaines.

Mais il s’agit d’être conscient de nos forces qui sont réelles, de la nécessité de les consolider et d’amplifier la dynamique, et ceci dès les élections législatives à venir, en privant nos adversaires d’une majorité à l’Assemblée nationale et en y faisant entrer un maximum de députés insoumis. Une forme d’avant goût de la VIème République ?

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