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Billet de blog 3 février 2011

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Samedi 1 février, La Coupe et la France

Tous les hivers, c'est pareil.Il ne se passe pas une semaine, un mois, sans que L'Équipe ou d'autres journaux à grand tirage ("très bons pour allumer le feu"), ne fassent leurs gros titres des exploits d'équipes de football amateur qui éliminent des clubs de millionnaires en Coupe de France.

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Tous les hivers, c'est pareil.

Il ne se passe pas une semaine, un mois, sans que L'Équipe ou d'autres journaux à grand tirage ("très bons pour allumer le feu"), ne fassent leurs gros titres des exploits d'équipes de football amateur qui éliminent des clubs de millionnaires en Coupe de France. On y apprend toujours que ces équipes "Cendrillon"sont composées de bandes de copains qui s'entraînent le soir après l'usine ou le bureau et que certains d'entre eux auraient leur place dans de grands clubs. On y voit des photos de joueurs, de dirigeants et de supporters hors d'eux et on peut y lire aussi les commentaires désabusés des autres - les millionnaires. "On a eu du mal à rentrer dans le match... À 2-0 c'était dur de revenir... On n'a pas d'excuses, on n'y était pas, on n'y était pas...". Sur le plan des commentaires, ce qui est en revanche tout à fait réjouissant, ce sont ceux que font les amateurs en direct à la télé. "C'est génial... Je pense à ma mère, à mon grand-père, à ma fiancée, y vont être méga contents... Je dédie mes deux buts à ma femme Josiane et à ma fille Jessica qui est née la semaine dernière... On y a toujours cru...". Bref, que du réel. Et c'est alors assez drôle de voir le désarroi des jeunes journalistes sur la pelouse qui essaient de les faire parler comme on doit parler à la télé - deux phrases toutes faites, une touche de morale et la pub. Autre chose tout aussi réjouissante. Les villes des "Cendrillons". Calais, Pont-à-Mousson, Chambéry, Montceau-les-Mines, Drancy... On écoute ces noms et on se souvient de Lucien Jeunesse qui ouvrait chaque jour son "Jeu des mille francs"- Chers amis de Pont-à-Mousson, Bonjour ! Et le public - Bonjour !!! Mais alors - comme toute joie ou réjouissance ne peut pas ne pas être teintée d'une touche d'inquiétude - pourquoi les stades pour cette compétition sont-ils à moitié vides ? Pourquoi y avait-il si peu de "Cendrillons" il n'y pas si longtemps et une, par mois, aujourd'hui ? Pourquoi ce manque de ferveur de la part des "gros" ? La Coupe de France gagnée par Bastia (pourtant alors au sommet) en 1981 contre le grand Saint-Étienne (2-1) a fait le tour de toute la Corse cet été là. Tous les albums-photos des familles de l'île de cette époque ont leurs clichés avec la Coupe brandie par des gens en larmes (je l'ai quant à moi touchée fin août 81 dans le Cap Corse et je n'oublierai jamais cet instant). Dire, C'est un match de coupe, ça donnait des frissons. Mais maintenant, où frissonne-t-on ? Dans la France profonde ? Dans les champs ? Dans les fermes ? Dans l'ombre des sous-préfectures ? Dans les environs des ronds-points et des échangeurs routiers ? En montagne ? En plaine ? Le long d'un fleuve ? Au beau milieu de la garrigue ? Au pied des corons ? Au P.M.U, après la messe ? Non, vraiment, le déclin de cette compétition semble inéluctable et les gros titres de L'Équipe, un peu désuets. C'est du moins ce que je croyais jusqu'à ce que j'apprenne, hier, que les journaux télévisés qui couvrent largement, ces jours-ci, les révolutions en cours dans les pays arabes attirent beaucoup moins de téléspectateurs, que lorsqu'ils "parlent" des tempêtes de neige.

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