Je me souviens de l'époque - il y a une vingtaine d'années - où l'on a commencé à ne plus dire oui pour dire Oui. En peu de temps (et surtout à la radio et à la télé), on s'était mis à utiliser d'autres mots à la place du mot oui. Absolument, Tout à fait, exactement, parfaitement, je pense, j'en ai bien peur, je le crois... Dans Le Monde, Bertrand Poirot-Delpech avait écrit un joli billet sur ce phénomène. Ces dernières années (mais peut-être est-ce plus ancien), c'est le mot Moi qui, dans le domaine du Politique, rencontre un étrange destin. Il est de plus en plus souvent remplacé par La France ou Les Français. Pas un jour sans que l'on entende quelqu'un - journaliste, expert, analyste, élu... - dire, Les Français ont bien peur que... La France n'a rien à faire là... Les Français sont très critiques à l'égard du chef de l'état... La France ne pourra plus supporter une nouvelle vague d'immigration... Les Français veulent du temps libre pour aller au cinéma, Les Français veulent travailler davantage... et ainsi de suite. Nul besoin de sortir de Polytechnique pour entendre qu'il ne s'agit bien souvent que de points de vue, d'intuitions ou de fantasmes tout à fait subjectifs. Comment alors ne pas penser au Général De Gaulle. Pour lui et pour beaucoup de Français, la France et lui ne faisaient qu'un. Parmi des milliers d'exemples: lors de la préparation de sa première allocution télévisée, on lui demanda de dire quelque chose pour faire un essai de micro, il prononça, La France.
Billet de blog 3 avril 2011
Mercredi 30 mars, Forever (faut rêver) De Gaulle
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