Vendredi 1er avril, Pourquoi B.H.L n'est -il pas au Japon ?

Pourquoi Bernard-Henry Lévy n'est-il pas au Japon ? Il y a pourtant du Japon en lui. Si vous allez admirer les jardins de Kyoto par exemple, vous comprendrez peut-être. Tout ce que vous aurez sous les yeux vous paraîtra spontané mais tout est très précisément calculé. Les rapports de couleurs, les relations entre les masses de végétation, l'harmonie des dissonances, le dessin subtil des sentiers et des ruisseaux, les ponts, les plans d'eau ne sont pas sans évoquer le jeu infiniment délicat qui s'opère entre la chemise blanche et le brushing de notre philosophe, entre ses froncements de sourcils et l'ampleur de ses gestes (qui dévoilent discrètement les poignées déboutonnées de la chemise), la solennité de son phrasé qui contraste si gracieusement avec les plis noblement négligés de sa veste de lin noire. Le même principe qui conduit à composer un jardin zen et l'apparence de Bernard-Henry Lévy vise à provoquer l'admiration par les moyens les plus simples. En ce vendredi 1er avril, nous en étions encore à nous poser cette question et à émettre des hypothèses quand la dépêche est tombée: "Des pêcheurs japonais auraient repêché dans leurs filets la moumoute de Bernard Kouchner". Branle-bas au Quai d'Orsay. Défilé de responsables français au Japon depuis plusieurs jours avec en point d'orgue, jeudi 31mars, la visite de Nicolas Sarkozy (président de la République française), de sa ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, de la dirigeante d'Areva, Anne Lauvergeon et de toute une suite de hauts responsables et de techniciens du nucléaire. À l'issue de l'entrevue entre M. Sarkozy et le premier ministre japonais, M. Naoto Kan, il semblerait admis que M. Kouchner se trouvait bien au Japon au moment du séisme et qu'il aurait été aperçu dans les jours suivants le tsunami près de la centrale de Fukushima à la recherche d'une caméra pour déclamer devant elle -"Nous sommes tous des Japonais !". Selon des sources proches de l'ex-ministre des Affaires étrangères de M. Sarkozy, celui-ci se serait trouvé au Japon pour méditer (devant un jardin zen) sur la façon la plus évidente pour lui de faire croire qu'il a toujours été et sera toujours un homme de gauche. "Sa moumoute est-elle radioactive ?". Telle est, en substance, la question posée aux techniciens français par M. Bernard-Henry Lévy. "Si elle ne l'est pas, aurait-il ajouté, je veux bien m'éloigner de la piscine du Ritz et de la place Vendôme pour me rendre devant des images des piscines radioactives de Fukushima et prononcer l'éloge de mon ancien rival en matière de vent, près de cette moumoute que mon coiffeur lui avait composée avec tant d'amour". La seule hypothèse que nous pouvons donc émettre à cette heure est qu'étant donné que l'irradiation du brushing de M. Lévy porterait un coup d'arrêt à la poursuite de son oeuvre, celui-ci préfère rester prudent quand à la suite des opérations.