Mardi 9 août, À Paris, réouverture des maisons closes?

J'hésite, j'hésite, j'hésite... Je me dis, Non, j'ai compris... Et puis, Oui, vas-y, tu verras bien... Après tu pourras en parler en connaissance de cause, en faire au moins un billet plus ou moins drôle... Une amie qui cherche tout le temps à se faire masser - et plutôt à moindre prix, vu les tarifs qui, comme ceux de l'immobilier, ne cessent d'augmenter - m'avait mis la puce à l'oreille: - Ah non, je n'ai pas du tout aimé, il y avait plein d'hommes nus. Parenthèse: J'ai parfois l'impression que Paris est une ville peuplée de gens qui cherchent tout le temps à se faire masser. Les adresses des bons ostéopathes circulent dans des cercles et des réseaux de milliers d'initiés dont la dernière tendance est d'aller vers des praticiens qui, pour 80 € la demi-heure, vous reçoivent dans une pièce nue et silencieuse, vous murmurent une ou deux questions vous concernant, vous effleurent la nuque et le bas du dos avant de vous souffler qu'ils préfèrent les espèces aux chèques. Fin de la parenthèse. Bref, ces endroits où j'hésite tant à entrer sont les salons de massage que des chinois ouvrent partout dans Paris depuis quelques années. Dans mon quartier, aux Batignolles, il y en quatre. Par les vitrines, rendues opaques par des planches anatomiques exposant les mille millions de points corporels susceptibles d'être cajolés pour notre plus grand bien, on ne voit rien de l'intérieur. La porte est souvent fermée, parfois entr'ouverte comme l'autre jour rue Legendre et la vision de trois filles robe rouge ultra-mini et mules roses à pompons a fini de me faire hésiter - je n'y entrerai finalement pas - et m'a lancé vers l'écriture de ce billet. C'est Arletty qui ne serait pas mécontente. Souvenons-nous de sa remarque sur le sujet à l'époque où s'était posée la question de la fermeture des bordels: Fermer les maisons closes, c'est non seulement une connerie, mais en plus, c'est un pléonasme.