Il y a une quinzaine d'années, je suis arrivé un soir dans le centre ville de San Francisco. Sur les trottoirs de longues avenues désertées par les piétons gisaient des dizaines et des dizaines de sans abris. Pas des mendiants, ni des clochards, non, des gens installés dans la rue. Avec matelas, couvertures, duvets, bagages, chariots, cartons, livres, objets personnels... J'en avais vu ailleurs mais jamais dans ces proportions. Peut-être une centaine en un quart d'heure de marche pour essayer de trouver mon hôtel. Désormais, j'en vois des dizaines tous les jours à Paris. Des gens installés dans la rue. Le mois dernier, sur le parcours Place de Clichy, Madeleine, Opéra et retour Place de Clichy, en moins de deux heures, plus d'une cinquantaine. Et avec tout leur barda. C'est nouveau. Comme ceux qui depuis cinq six ans font les poubelles chaque nuit dans mon quartier. Certaines stations de métro en abritent un grand nombre. Affalés dans leurs cartons au pied d'images géantes de sourires au dents blanches qui, du coup, en deviennent vraiment vampiriques. Des enfants les regardent, posent des questions, mais comment (leur) en parler ?
Billet de blog 7 avril 2011
Samedi 2 avril, S'installer dans la rue
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.