Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Hier, dans une belle brasserie du boulevard Pereire à Paris, un très vieil homme blond aux yeux bleus et à l'accent indéfinissable parlait d'une voix monocorde et sans discontinuer d'un projet incompréhensible à un homme plus jeune mais ratatiné lorsqu'un vieux beau vulgaire entra, mégot de cigare en bouche, pour s'asseoir à la table de deux belles jeunes femmes aux regards pétillants qui pouffaient tant depuis une heure que ni ma voisine ni moi, n'avions envore réussi à lire tranquillement une page de nos livres dont nous avions pourtant tout l'air de penser qu'ils étaient passionnants. Une des deux jeunes femmes présenta au vieux beau un dossier de location d'appartement et celui-ci se mit alors à parler si fort que le vieillard baissa d'un ton et je pus alors entendre qu'il était égyptien et qu'il souhaitait acheter un hôtel particulier à Paris. Ma voisine fut de nouveau dérangée dans sa lecture par un appel téléphonique qui l'illumina d'immense à l'évocation (je crois) d'un prochain voyage en mer. À l'arrière-plan, derrière la baie vitrée, une jeune mendiante aux cheveux blancs, son bébé aux bras, hélait des passants pressés d'échapper aux averses et un kiosque à journaux croulait sous les portraits de la figure de sphynx de M.Strauss-Khan, l'homme que l'on entend plus mais à propos duquel l'on ne cesse cependant de questionner.
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