noël casale (avatar)

noël casale

Abonné·e de Mediapart

280 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 août 2011

noël casale (avatar)

noël casale

Abonné·e de Mediapart

Samedi 16 juillet, Promenade sur le Titanic ?

En ce moment, avec tout ce qu'on nous raconte au sujet de la situation économique mondiale, flâner dans le Marais à Paris un dimanche après-midi, c'est un peu comme se promener sur les ponts de première classe du Titanic. Tout à l'air d'aller plutôt bien pour une toute petite partie de la population française.

noël casale (avatar)

noël casale

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En ce moment, avec tout ce qu'on nous raconte au sujet de la situation économique mondiale, flâner dans le Marais à Paris un dimanche après-midi, c'est un peu comme se promener sur les ponts de première classe du Titanic. Tout à l'air d'aller plutôt bien pour une toute petite partie de la population française. Blanche, détendue, chic, légère, souriante ou boudeuse. Passages nuageux, fraîcheur... de temps à autre, un arabe (aisé), un noir (athlétique), quelques touristes. Brunches en terrasse, on hésite, oeuf coque bio ou pas, salade océane ou toscane, cheese cake ou framboises nature... pas d'iceberg en vue. Et de toute façon, nous sommes insubmersibles. Nous avons essuyé tant de tempêtes et d'ouragans depuis toujours que la mauvaise note donnée par une agence de notation américaine (Standard & Poor's) aux États-Unis qui étaient (et semblent encore) au seuil de la cessation de paiement et le déclin du Dollar qui a été pour au moins deux générations d'après-guerre, un sésame dans le monde entier, n'ont finalement pas l'air de contrarier grand monde par ici. Tentons un point de vue extérieur. La Repubblica - car franchement, Le Monde, Le Figaro ou Libé, ce n'est plus possible - nous apprend que dans l'histoire de tous les empires, la dévaluation d'une monnaie est toujours le symptôme du début de la fin. Et cela proviendrait toujours de situations de guerres, de l'affaiblissement des classes politiques dirigeantes ou des cours impériales. Rue des Archives, des musiciens déguisés en gavroches jouent du jazz, place des Vosges, un serveur de brasserie fait glousser quatre blondes en lunettes Dior avec un poivrier géant, assise à une table voisine, son épaule gauche frôlant la mienne, une asperge efféminée sans hanches en slip D&G, prend des nouvelles par téléphone d'un bain de minuit et d'une partouze de la veille dans une crique en Sardaigne... et moi ? Moi, je m'en vais au cinéma voir "Les tueurs" de Robert Siodmak d'après la nouvelle éponyme d'Hemingway. Ça commence par l'entrée de deux tueurs dans une sorte de restaurant. Ils sont là pour tuer Le Suédois, un boxeur déchu et ancien petit truand (Burt Lancaster). C'est tout et ils n'ont envie de rien. Ni de manger, ni de boire, ni de parler... de rien. Deux gros bébés boudeurs, cruels et débiles. Mais Le Suédois n'est pas là. Un jeune client court le prévenir et le trouve dans sa chambre d'hôtel (très modeste), allongé dans le noir et le prévient. Burt Lancaster dont on ne voit que le buste et les bras, ne bouge pas et lui répond - Je sais. L'autre lui crie de partir, qu'ils ne vont pas tarder à arriver - Je sais, reprend Lancaster.

- Tu ne veux vraiment pas partir, tente une dernière fois le garçon.

- Non, conclut le condamné.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.