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Billet de blog 10 juin 2011

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Lundi 23 mai, Vie de Gainsbourg ?

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Je ne sais pas si le film de Joann Sfar "Gainsbourg, vie héroïque" a eu du succès. Je n'ai pas écouté ou lu grand-chose à son sujet. Pendant deux ou trois mois, des images et des slogans promotionnels ont encombré mon quotidien et j'ai fini par le regarder hier, chez moi. Par en voir une heure car cela m'a suffi pour comprendre qu'il ne s'y passerait décidément pas grand-chose. Ça avait pourtant bien commencé. Par l'enfance de Lucien Ginzburg à Paris pendant l'occupation. Ce début pouvait laisser présager que nous allions peut-être traverser, avec l'un des auteurs-compositeurs français les plus brillants depuis la guerre, une quarantaine d'années de l'histoire de la France, de la chanson, de la poésie, de la Jet-Set, de la télé, du cinéma... bref, que la très riche histoire d'un si grand artiste avait de quoi faire question (dans les deux sens) du monde dans lequel elle avait eu lieu. Or non. Ce qui nous est montré, c'est une figure - Éric Elmosnino (souvent très bel acteur au théâtre) - singeant plus ou moins bien Gainsbourg secondée par une grande marionnette, sorte d'ange gardien qui, à chaque moment clé de la vie du héros, l'incite à n'écouter que son coeur (échapper aux parents, aux femmes possessives, à sa passion potentiellement dévorante pour la peinture, etc.). Cette figure en croise d'autres, bien sûr, et nous avons alors droit au défilé des figures - des masques pourrait-on dire - incontournables. Vian, Gréco, Bardot, Birkin... Toutes et tous incarnés par des gens souvent beaux dans la vie - Laetitia Casta, Anna Mouglalis, Lucy Gordon, Philippe Katerine, François Morel, Sara Forestier...- et d'autant plus laids dans ce film (le musée Grevin n'est pas loin) qu'il suffit ensuite de faire ensuite un tour sur Internet pour voir les vrais et s'éblouir de leur grâce invraisemblable. Mais encore une fois, tous ces masques auraient pu être mis en jeu dans notre monde et nous parler de nous. Mais ils ne sont finalement qu'inscrits dans une imagerie pas très éloignée de celle d'Amélie Poulain et dans une dramaturgie propres à ne nous révéler que l'imaginaire de l'auteur. Ce dont nous n'avons ici et maintenant, hélas, rien à faire.

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