Dimanche 29 mai, Des hommes, des vrais

Il y a des hommes politiques, quand on les voit en vrai, on a vraiment envie de leur dire, Arrêtez de vous faire coacher. Allez-y comme ça. Hier soir, Copé à la Comédie Française (dans la salle, pas sur scène), j'ai failli le lui dire. Pas qu'il a l'air tellement débile à la télé. Mais qu'il ne pourra jamais se mesurer aux gens que nous avions sous les yeux - la troupe de Un fil à la patte de Feydeau/Deschamps, spectacle quasi né culte grâce entre autres à la performance invraisemblable de Christian Hecq. Voilà. Bon mais Copé, il était là, au cinquième rang d'orchestre avec sa copine (qui pourrait être la nôtre) et un vieux couple de grands bourgeois dont Madame lui disait - Ah mais tu sais, Jean-François, Chirac, c'est Chirac... et riant de bon coeur et en choeur avec cette population si particulière qu'est le public du Français. Vieux et nouveaux abonnés, touristes, lycéens, jet-set, pharmaciens de province, intellectuels, fonctionnaires, vous et moi... Non, je ne sais pas qui sont les gens qui leur font travailler leurs rôles de ministres, de chefs de parti ou d'état, mais ça ne marche pas. Ça me rappelle l'histoire de parents qui avaient un enfant psychotique et qui le vivaient très mal. Il s'étaient mis en tête de lui apprendre le plus possible de choses pour faire illusion en société. À bien se tenir, à parler de la météo, de l'actualité, de tout et de rien et ainsi de suite... mais ce qu'ils n'avaient pas réussi à lui inculquer, c'était de danser en rythme. Ils mettaient une musique, il essayait, rien à faire, il ne pouvait pas danser avec la musique. Alors Messieurs-Mesdames de la Politique, faites comme Fabien Barthez pour l'épreuve des penalties en finale de la coupe du monde en 2006, (il était resté sourd aux conseils de ses copains qui jouaient dans des clubs italiens), allez-y au "feeling" et si vous vous prenez cinq caramels dans les filets, eh bien, il se pourrait même qu'on verse quelques larmes avec vous. Et pas des larmes de crocodiles, bande de chacals !