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Billet de blog 15 novembre 2012

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En Corse, le point de vue du tueur

Depuis trente-cinq ans (j'en ai cinquante-deux), je n'ai jamais connu, sur mon île natale, une période de paix. En politique, dans les mafias et, par effet de contamination, dans l'ensemble de la société, le meurtre fait partie des possibilités de régler, plus ou moins définitivement, une affaire d'argent, un contentieux commercial, un problème affectif, une frustration intime, une rivalité politique, une dispute...

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Depuis trente-cinq ans (j'en ai cinquante-deux), je n'ai jamais connu, sur mon île natale, une période de paix. En politique, dans les mafias et, par effet de contamination, dans l'ensemble de la société, le meurtre fait partie des possibilités de régler, plus ou moins définitivement, une affaire d'argent, un contentieux commercial, un problème affectif, une frustration intime, une rivalité politique, une dispute... De sorte qu'il ne vient plus à l'esprit de grand monde de s'alarmer pour un énième assassinat.

Mais désormais on s'indigne de la façon dont on tue. À n'importe quelle heure du jour et de la nuit et n'importe où. Devant une école, dans un porche d'immeuble, sur un parking, dans une rue très fréquentée... on vide des chargeurs, ça tire dans tous les sens, nul n'est encore mort d'une balle perdue "mais ça va bien finir par arriver" et bien que ce ne soit finalement pas beau à voir, un meurtre, on finit toujours pas entendre - Tant qu'ils se tuent entre eux - ou bien - S'ils l'ont tué, c'est qu'il devait y avoir quelque chose. Comme s'il allait vraiment de soi que l'on peut être assassiné pour quelque chose. Ce qui est, in fine, le point de vue du tueur.

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