Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Du bâtiment des Archives départementales dans le quartier des Salines à l'Espace Diamant – Salle des Fêtes municipale et de spectacles du centre ville – il y aurait - selon Google – trois kilomètres et demi que l'on pourrait parcourir en quarante quatre minutes à pied et en huit minutes en voiture. L'option "Transports en commun" indique" L'itinéraire en transports en commun entre ces lieux est introuvable". Mais à l'Accueil des Archives, une grosse dame blonde décolorée et triste m'assure qu'un arrêt de bus est à deux pas et que des bus y passent régulièrement pour rejoindre le centre. Il est 16h02. Allons-y. Au croisement des avenues du Maréchal Juin et François Pietri, deux mendiants sollicitent des automobilistes au feu rouge. Un jeune homme athlétique et encapuchonné et une vieille silhouette en treillis militaire. Abri bus face au golfe le long des six voies rapides. Ciel bas, vent humide. Un cargo panaméen appareille. Un vieillard arabe en pantalon de survêtement, veste de chasse et casquette américaine, pas rasé et édenté marmonne qu'il attend "depuis vingt minutes" et qu'à cet arrêt "c'est toujours long". Pas d'indicateur d'horaires ou d'itinéraires. On attend. Une arabe d'une quarantaine d'années arrive en parlant seule très bas, puis très fort, dans son téléphone, avec un certain Joseph qui se propose de venir la chercher si le bus tarde trop. Mais en voici un, vide. Ticket à un euro. Grosse averse. On roule au pas. À l'entrée du Cours Napoléon, le conducteur nous gare en double file et nous abandonne plusieurs minutes car il a "un truc à faire" dans un bar. On est huit - les deux du début et cinq adolescentes (dont quatre arabes) - on attend. Je descends à l'arrêt Préfecture à 16h47. J'entre dans l'Espace Diamant à 16h55. Durée du parcours des trois kilomètres et demi: cinquante cinq minutes.
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