Vendredi 22 juillet, Hyères l'été

Hyères l'été, centre historique. Qui habite dans ces vieilles maisons aux façades pastel et aux volets clos ? Qui foule les pavés lustrés de ces rues étroites et grimpantes ? Le jour, la nuit, pas un chat, pas un bruit . Parfois le jappement d'un téléviseur, le ronronnement d'une discussion entre voisins (sur la météo), le passage du véhicule d'un riverain. Soudain, une place couverte de terrasses de cafés et de restaurants, bondée midi et soir, une artère commerçante - huiles d'olive, savons, fruits et légumes, objets anciens, journaux, glaces, produits bio, chiffons, couples bronzés homme-femme, lui gominé en pantacourt, elle, boudinée ou ratatinée, froufrou chinois, décolleté et un bar-tabac qui ne sert pas au comptoir. On tourne en haut à l'angle et retour au silence. La France semble de plus en plus pleine de ces centres-ville historiques - c'est-à-dire, figés à un moment de l'Histoire et, en même temps, apparemment sans histoires. On ne sait plus vraiment qui y vit. Qui y a vécu, travaillé, fait sa vie, qui y est né ou mort et comment. Ici et là, des commentaires nous incitent à apprécier tel ou tel détail d'un clocher, d'une porte médiévale, d'une corniche. Mais rien ne nous y est raconté. Je suppose que les gens viennent y chercher le repos, la tranquillité. Oui, on pense à des maisons de repos, de sommeil. C'est peut-être aussi un des drames de notre temps. Un drame sans remous, sans heurts, sans coups de feu, sans meurtres... - un drame sans histoire(s) ?