Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Puisque - ici sur l'Olympe enneigée de notre vieille Europe - nous semblons si loin des passions qui agitent le monde des hommes, nous jouons parfois à nous souvenir des dates qui en ont plus ou moins bouleversé l'histoire. Hier soir, au bar de l'hôtel, les joues et les mains soigneusement réhydratées au sortir d'un bon bain tiède au marron d'Inde, on commentait l'état de la poudreuse du jour en se souvenant, autour d'un vin chaud, de là où on était le 21 avril 2002, le 11 septembre, le 10 mai 81 et même le 22 novembre 63. Nous étions un peu comme les anges de ce mauvais film qui a fait de Berlin un décor de cinéma et de ses habitants des figurants occupés par des questions banales (d'où probablement son succès). L'un d'entre nous aurait tout aussi bien pu nous révéler qu'il se trouvait à Alexandrie, le jour du suicide de Cléopâtre. La principale vertu d'un séjour en montagne l'hiver, dont parleront certains d'entre nous, redevenus mortels dimanche prochain, tient peut-être au mariage subtil qui s'y opère entre des paysages d'enfance et notre éternel besoin de consolation.
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