lundi 17 janvier, Corps de la haine

Et voilà, je vous l'avais bien dit. Et Marine par ci, et Marine par là. Merci, Oh merci Mediapart de ne rien en faire, aujourd'hui, "de sauter hors du rang des assassins". Donc, c'est parti. Les sondages, les commentaires sur les sondages, ce qui ne changera pas, ce qui va changer, ce qui pourrait séduire, ce qui ne marchera pas, ce que ça dit des autres partis, du "peuple"- hier soir, chez Taddei, des gens se demandaient, sans rire, ce que c'est que "le peuple" (comme s'ils n'en faisaient pas partie) - de la crise (financière, morale...) - analyse des mots de Marine, de son papa, de leurs opinions respectives, analyses, commentaires... même des gens aussi estimables que Jacques Rancière et Bernard Stiegler faisaient peine à voir, essayant de réfléchir (donc, parfois, de se taire), avec au-dessus de leurs têtes, des images (photo et vidéo) de Marine, triomphante, de Jean-Marie, triomphant, des images diffusées donc au dessus du plateau comme l'écho d'un cauchemar qui hante leurs esprits et leurs nuits. Me revenait - je cite, de mémoire - cette remarque de Céline: "Ce n'est pas l'opinion des gens qui m'intéressent, c'est leur trognon". Sur la trogne des deux clowns donc (père et fille), pas un mot. Depuis des années, pas un mot. À ma connaissance, bien sûr. Mais je n'ai jamais rien lu ou entendu sur ces 100 (?), 120 (?) kilos de barbaque haineuse. Pourtant quand je vois ces corps-là, ces regards-là, ces gestes-là, ces bouches-là, ces façons de bouger, de respirer - je les vois "enfants", de ces enfants qui, à la récré, cherchent la merde - et bien qu'il ne soit pas très sérieux de parler comme je le fais, je ne peux cependant pas m'empêcher de dire que je vois le corps de la haine.