Hier, j'avais écrit un billet plutôt clairement drôle Les profs sont tout le temps en vacances et ce matin, je l'ai supprimé. Genre de blague qui déchaîne tout de suite trop d'agressivité, injures, insultes... etc. Et on n'a pas besoin de ça en ce moment. Bien, mais en dehors du fait qu'en France, les enseignants sont payés six mois par an à se remettre de leurs efforts et de leurs émois (non, je rigole, je rigole), en ce samedi 4 juin, nous sommes dans le pont de l'Ascension, il n'y a pas grand-monde dans les rues de Paris (des pauvres, des touristes) et il faut bien s'occuper. Pourquoi pas s'occuper de traquer les profiteurs comme cela se fait au Figaro et au Point, par exemple. Alors, les profs, OK, les artistes, les chômeurs, les demandeurs d'asile, une grande majorité de fonctionnaires, les vieux, les jeunes, les dockers, les syndicalistes, les marins et ainsi de suite... Bref à eux deux, ils en ont trouvé tellement des profiteurs qu'on peut commencer à se demander qui sont ceux qui ne le sont pas. Eux, peut-être ? C'est dans l'air du temps, ça, traquer les autres. Il y a deux ans (trois peut-être), le mensuel Corsica traquait les compagnies artistiques de Corse. Ils s'y étaient mis à quatre - dont le correspondant du journal Le Monde - pour repérer qui avait quoi en matière de subventions, qui les utilisait à bon escient, qui vivait où, pourquoi et comment chacun s'était débrouillé pour obtenir ceci, cela... La Corse, c'est une région où quand on a ouvert les archives de la dernière guerre (à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa libération), on a dû les refermer à toute vitesse tant elles comprenaient de lettres de délation. On a frôlé la catastrophe.
"Ss brent, Brider, ss brent / Ça brûle, mes frères, ça brûle" chanson yiddish écrite par le menuisier Modechaj Gebirtig, fusillé le 4 juillet 1942 par des soldats allemands.