Clémentine Autun était sur le plateau de "Ce soir ou jamais" mardi soir et elle ne s'en est apparemment pas remise. Elle l'a "dit" ce matin dans sa chronique sur France-Culture.
Alain Soral (sociologue) y était aussi, dans le rôle de l'épouvantail. Il y a exposé ses analyses sur le Front National, et surtout sur la façon dont le Front National arrangeait finalement beaucoup de monde à droite, à gauche, chez "les Sionistes" (Tiens ?) et chez les Francs-Maçons (Tiens, tiens ?) pour jouer le rôle du méchant sur les questions, notamment, de l'immigration et de la perception de l'Islamisme en France. D'un côté donc, Alain Soral - poitrine gonflée, jambes bien écartées ou largement croisées, mains sur les genoux, bras droits, épaules vers l'avant, regards directs, constructions syntaxiques très simples - parlait encore et toujours des musulmans, des immigrés (qui construisent la France depuis cinquante ans - villes nouvelles, quartiers, routes, ponts... ndlr ) des Le Pen par leurs prénoms et tentait parfois - non pas de couper la parole aux autres - mais de lâcher un mot pendant qu'un autre se taisait (pour réfléchir) ou fermait les yeux (pour y voir mieux), comme un petit croc-en-jambes.
Et de l'autre, Clémentine Autun, juste en face de lui, toute en finesse, aiguë et claire, essayait de réagir à ses propos, de les décrypter et d'y opposer ses perceptions, ses analyses, ses rêves.
Me revenait alors cette remarque de Leslie Kaplan (un des écrivains les plus importants de notre temps): "Les pensées, on ne les a pas, on les pense".