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Billet de blog 23 mai 2011

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Samedi 7 mai, La messe, c'est fini

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Ce n'est déjà pas agréable d'enterrer des amis, mais quand il faut en plus en passer par l'église et que le curé n'est pas bon (ce qui est le cas neuf fois sur dix) c'est carrément pénible. Parce que les fables de la Bible, c'est bien joli - je les lis et relis avec grand plaisir - mais les entendre ânonner par un type qui prend l'air d'y croire devant une assistance de gens mollement recueillis et vaguement consternés, c'est un peu comme se retrouver au chevet d'un grand-oncle atteint à la fois d'Alzheimer et de Parkinson. On aurait parfois envie de leur dire - Non, mais c'est fini, les conneries, là ? Vous ne pourriez pas faire un effort et essayer de nous parler. En attendant de lui trouver une famille, on célébrait la semaine dernière une messe pour Odette Sottas, mon ancienne voisine, en l'église Sainte-Marie des Batignolles. Le prêtre ne la connaissait pas. Elle était pourtant fourrée tous les jours à l'église, en fin d'après-midi, pour y passer un moment, disait-elle. Alors bien sûr, il recommandait au Seigneur d'accueillir Odette... etc... etc... et, de temps à autre, quelques paroissiennes poilues aux cols de chemise pas nets chantonnaient des phrases sans queue ni tête. Mais finalement, la vacuité de la cérémonie me ramenait à mes meilleurs souvenirs de cette charmante dame que fut Mme Sottas et à quelques-uns des prêtres de mon enfance en Corse. Des sortes de grands clowns dont tout le monde connaissait les moeurs plus ou moins dépravés. L'un prétendait avoir tellement festoyé des nuits entières d'après mariage qu'il comparait volontiers sa bedaine à un cimetière de langoustes. Un autre, grand joueur de cartes et de tiercé, refusait d'officier pendant les courses de chevaux. Et ainsi de suite... À la sortie de cette messe, entre voisins, nous avons parlé cinq minutes de Mme Sottas pour finir par remarquer qu'avec un soleil pareil, il valait mieux se mettre à l'ombre. Ce qui ne fut pas possible car aussitôt chacun de nous remarqua qu'il avait (mieux) à faire et que nous aurions néanmoins du plaisir à nous revoir.

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