Pourquoi ne pas discuter avec les chinois qui se font passer pour des japonais et qui tiennent tous les snacks à sushis industriels de Paris?
Rue Biot, 17è, Monsieur Chan nettoie sa terrasse à grande eau.
- Alors, Monsieur Chan, comment ça va les affaires ? (Comme Monsieur Chan n'a qu'une très vague idée de qui sont Zinédine Zidane et José Mourinho, inutile de lui demander s'il pense que les pleins pouvoirs donnés à ce tandem de coaches au Réal de Madrid réussira à faire enfin plier le Barça).
- Pas beau temps pas bon.
- Oui mais il a fait très beau en mai, Monsieur Chan.
- Pas pareil en mai. Tout le monde pressé. Boulot, boulot. On court, on court. Terrasse, pas terrasse, c'est pareil.
- Nous aurons une belle arrière-saison.
- Mais les taxes, je paye quand même. Taxe pour terrasse, très chère. Quand il y a soleil, taxe, d'accord. Mais quand il y a pluie, taxe aussi. Quand il fait froid, taxe. Toujours, taxe. Taxe, taxe, taxe. Trop de taxes en France.
- Bon et en plus, vous allez avoir de la concurrence, Monsieur Chan. Une jeune japonaise a ouvert un petit restaurant rue des Batignolles. Ses sushis sont délicieux et elle est très jolie.
- C'est où rue Batignolles.
- Juste là, à cent mètres.
- Connais pas. C'est loin ?
- À cent mètres.
- Vous en avez des japonais chez vous ?
- Non, non, non, tous chinois. Pas pareil. Chine, Japon, pas pareil.
- Un peu comme vos sushis.
Dans un éclat de rire - Malin vous, malin. Malins les français. Questions, toujours questions, les français.