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Billet de blog 26 mars 2012

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Ouverture(s) facile(s)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il n'aura échappé à personne que nous vivons désormais dans un monde d'ouverture(s) facile(s). Comme presque tout est emballé, il faut bien déballer. Et il semblerait qu'un produit dont l'emballage ne nous promet pas une ouverture facile n'ait aucune chance de nous séduire. Or et pourquoi, je n'arrive jamais à profiter (voire à jouir) de ces ouvertures faciles. Comme si déballer quelque chose sans effort revenait à emballer de même (suivez mon regard). À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Bref, prenons par exemple, un steak haché, quatre tranches de jambon ou une boîte de thé en sachets. Malgré toutes mes années d'acharnement pour les ouvrir facilement sans jamais y parvenir, je continue à essayer. Parfois, il m'arrive même d'aller nager une heure avant pour aborder le plus sereinement possible ce moment du déballage de mes courses. Elles sont là devant moi sur la table de la cuisine, mon slip, mon bonnet de bain et mes lunettes de piscine s'égouttent dans la douche, je bois un grand verre d'eau, inspire et expire un grand coup et je commence - allez disons par le thé. La petite flèche qui suit l'indication Ouverture facile m'indique une sorte de petit fil rouge qu'il s'agit (on le devine) de tirer vers le haut. Ongle ou pas, à chaque fois c'est pareil, pas moyen de l'attrapper ! Je reprends une inspiration - expiration, je tousse, pose mes lunettes (je suis myope), seconde tentative, rien à faire. Je jure - Cristu Santu, Putana Madona... et autres amabilités à l'adresse de la Sainte Famille - et ma femme ou mon fils (ou les deux à la fois) me proposent alors leur aide que je m'évertue systématiquement à refuser. Chef de famille, je me dois de déballer sans ciller le produit de mes courses. Je leur précise que j'ai besoin pour cela d'air et d'espace. Mes alliés reculent, je m'apprête à reprendre, dents et cul serrés et d'un coup, allez savoir d'où cela me vient, en une demi-seconde, j'ouvre un tiroir, m'empare du premier couteau venu et transperce brutalement le cellophane qui protégeait si délicatement l'arôme de ce thé depuis sa cueillette sur les hauts plateaux du Sri Lanka et durant le long voyage qu'il a entrepris pour venir s'offrir à l'une de mes pulsions les plus mystérieuses. Cela fait, j'allume la radio (là aussi, allez savoir pourquoi) où l'on a parlé à tire-larigot pendant deux ou trois ans d'ouverture à gauche en matière de politique. Ouverture là aussi d'autant plus facile qu'elle permettait à des gens prétendument de gauche d'entrer dans un gouvernement de droite sous couvert du mot Ouverture. Car il ne s'agissait en réalité pas pour des gens de droite de s'ouvrir à gauche mais de l'inverse. Donc de Ralliement. Et est-ce que cette ouverture à gauche aurait été si facile si on l'avait remplacée par ralliement à droite

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