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Billet de blog 28 janvier 2011

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Mardi 25 janvier, Les beaux yeux de la libraire des Batignolles

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne peux pas passer devant une librairie sans y entrer.

Je ne peux pas ressortir de cette librairie sans un livre si la libraire a de beaux yeux.

Je ne peux pas lire ce livre sans penser aux beaux yeux de la libraire.

Je ne peux pas ne pas retourner dans cette librairie pour les beaux yeux de la libraire.

Je ne peux pas ne pas penser que la libraire remarque mon retour.

Je ne peux pas imaginer qu'elle va me signifier qu'elle l'a remarqué.

Je ne peux pas m'empêcher d'essayer de le vérifier.

Je ne peux pas me retenir (par exemple) de lui demander un livre (rare, drôle, intelligent et bien écrit) que de toute évidence elle n'a pas, qu'elle devra me commander et dont elle devra m'informer par mail dans les deux jours qu'il m'attend à la librairie.

Je ne peux pas ne pas imaginer qu'elle dira quelque chose au sujet de ce livre.

Je ne peux pas ne pas me dire, si elle se tait, qu'elle doit en être trop impressionnée.

Je ne peux alors pas ne pas lui demander un grand classique que j'ai repéré la fois d'avant pour, avec elle, faire quelques pas, et regarder ses beaux yeux parcourir les alignements de noms et de titres plus ou moins glorieux.

Je ne peux pas ne pas déclarer à mi-voix (et comme pour personne), qu'il est toujours bon de relire un grand classique.

Je ne peux pas ne pas donner au personnage féminin du grand classique les yeux de la libraire.

Je ne peux alors plus, à partir de l'entrée des yeux de la libraire dans le grand classique, croiser aux environs de la librairie sans me demander si je dois y aller ou pas.

Je ne peux alors plus, tandis que je m'y rends de plus en plus souvent, ne pas acheter de livres qui ne racontent pas quelque chose à la libraire.

Je ne peux alors plus ne pas émettre de temps à autre un vague commentaire pour tenter de déceler ce que se raconte la libraire au sujet des livres que j'achète.

Je ne peux alors plus me résigner à son silence poli.

Je ne peux alors plus garder pour moi seul les beaux yeux de la libraire.

Je ne peux alors plus ne pas parler du commerce des livres à quiconque juste pour penser autrement à la belle libraire qui tient une fort belle librairie au 48, rue des Moines à Paris 17è et qui a des yeux presque aussi beaux que ceux de ma fiancée.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.