- Noël, vous nous avez habitué à un billet quotidien. Or, nous avons constaté qu'autour du 23 mars, vous n'avez rien écrit pendant trois jours. Que s'est-il passé ?
- J'étais à Corté.
- Vous voulez dire, En Corse.
- Non, à Corté.
- Mais vous parlez bien de Corté, la capitale historique de la Corse ? (Silence). Vous semblez ému, Noël. Vous connaissez la règle de cette analyse. Dites ce qui vient. Sans vous censurer. Vous étiez donc en Corse...
- Non, à Corté.
- Pardon Noël. À Corté. Laissez venir les mots, les images.
- La neige. Un chien. Un hélicoptère. La nuit... Berlin, Die nacht…
- Oui Noël.
- C'est l'hiver.
- Mais nous étions pourtant dans les tout premiers jours du printemps.
- Un salon de coiffure. Wagner.
- Wagner ? Ça c'est curieux. Vous voulez dire Richard Wagner ?
- Il neige beaucoup. Adolf Hitler se fait couper les cheveux. Il parle corse couramment.
- Essuyez vos larmes, Noël.
- À côté de lui, Goebbels se fait raser. Il parle corse aussi. Une dispute éclate entre eux. Goebbels se moque de la frange d'Hitler et prétend qu'une belle paire de favoris l'embellirait.
- Tenez, un autre mouchoir. Mais vous, que faites-vous ?
- Les shampoings.
- Non, je voulais dire dans la réalité. Que faisiez-vous à Corté ?
Long silence.