Place de Clichy, Paris, tombée du jour. - J ! E ! S ! U ! S ! JÉSUS EST PARMI NOUS ! J ! E ! S ! U ! S ! JÉSUS EST PARMI NOUS ! Ça commence bien la fête de la musique, Camarades.
- Allez, fiston, on va voir ailleurs.
- Papa, pourquoi y boivent comme ça les jeunes ?
- Je me pose la même question.
Place de la Mairie du XVII, musique coup de poing - c'est de maintenant, ça, la tendance "coup de poing". Au cinéma, OK, depuis longtemps, au théâtre, c'est depuis une quinzaine d'années. Effets spéciaux, hémoglobine, vociférations, matières alimentaires, big-bang sonores, bras tendus, index pointé, les yeux dans les yeux, images vidéo... Et, en plus, ça marche. - Ah, on n'a pas vu le temps passer, Chérie, j'ai adoré. - Tu as vu, mon amour, comme ils se sont emparés de Racine ? - Génial. Ça m'a fait un bien fou.
- Papa, tu as vu, ici aussi, y boivent.
- Oui, je vois.
C'est vers 1995 que j'avais remarqué pour la première fois que de jeunes touristes américains buvaient du vin à la bouteille dans les rues de Paris. Ils en dissimulaient la bouteille dans un sachet et s'enivraient jusqu'à tomber. Spectacle à apprécier ce soir et donné par les dizaines de bandes de jeunes gens bien de chez nous (mais sans sachets) que nous croisons et qui captivent bien plus mon fils que la musique qu'il nous est quand même, de temps à autre, donnée à apprécier. Je tente de le rapprocher d'un bon batteur, d'un guitariste. Rien à faire. Il finit toujours par lorgner vers des gens à terre et bourrés.
Ça me rappelle une visite dans un immense et beau zoo américain avec un bébé. - Regarde, la belle girafe. Et là, l'éléphant. Oh, le bison. Ah l'okapi.
Et lui, le bébé, qui ne pouvait détacher ses yeux des oiseaux de toutes sortes qui picoraient nos miettes et semblaient avoir perdu à jamais l'usage de leurs ailes.