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Billet de blog 31 mars 2012

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Crime & cocaïne selon Le Monde

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Crime et cocaïne en Une du Monde daté d'hier vendredi 30 mars. Il y a bien longtemps que je n'attends plus grand-chose du Monde mais enfin, quand on y lit en gros titre "Dans la tête du tueur", on fait le détour. La coke d'abord. Une pleine page. On y apprend que ce n'est pas vraiment bon pour la santé et que de plus en plus de gens en sniffent.

Bien.

Le crime maintenant. Vu de l'intérieur de la tête du "tueur de Toulouse". Des écrivains qui nous ont fait entrer dans des têtes de tueurs, j'en connais: De Sophocle à Ellroy (James), en passant par Shakespeare, Dostoïevski e tuttti quanti, la liste est longue. Alors là, c'est écrit par un certain Salim Bachi dont il est nous est indiqué qu'il est donc "entré dans la tête du tueur, mort à Toulouse le 22 mars". Ça commence comme ça: "Vous ne m'aurez pas vivant, je suis déjà mort (...). En neuf mots, on sait que c'est mort, qu'il ne se passera rien. C'est fou ça. C'est comme au théâtre. À l'entrée du premier acteur, on comprend tout. Comme au cinéma: au premier plan, on sait. Mais bon, on reste, on ne sait jamais, se dit-on. Et c'est le malaise. Je ne sais plus qui a dit qu'il y a des écrivains qui écrivent avec des idées et d'autres avec des mots. Très bien les idées. Mais on pourrait dire des idées, ce que Leslie Kaplan (qui nous a vraiment fait entrer elle aussi, comme les plus grands, dans la tête de tueurs ou dans la possibilité du crime - lire Le Criminel, Le pont de Brooklyn...) dit des pensées: "Les pensées, on ne les a pas, on les pense". Oui, gros malaise. Parce que peu à peu, à lire ces gens qui écrivent avec des idées et des théories piquées à droite à gauche, on est pris par cette espèce de gêne de se trouver en face de quelqu'un qui a l'air de très bien savoir ce que c'est, le meurtre. Et alors, il a des mots pour tout: pour la situation (le tueur piégé le 22 mars), pour le passé (l'enfance du tueur: frustration, ressentiment, pulsion de vengeance...) pour la vision du monde du tueur (choc des cultures...) etc... etc... Partout des circonstances, des causes, des effets. Aucun effort visible pour ouvrir sur de l'inconnu, du vide, vers au moins une question. Non, juste de quoi noircir du papier tout juste bon le soir même à emballer du poisson.

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