Avertissement
Il est considéré que les personnes qui liront ce billet disposent déjà de connaissances sur la sclérose en plaques (SEP), sur ses différentes formes, sur l’échelle EDSS, sur l’arsenal thérapeutique disponible pour traiter cette maladie auto-immune inflammatoire et neurodégénérative et sur la problématique de l’accès à l’autogreffe de moelle osseuse pour les personnes atteintes de SEP en Occident. Par conséquent, certaines précautions et explications n’y sont pas formulées. Elles sont toutefois disponibles dans d’autres billets de ce blog. Nous rappelons néanmoins les abréviations incontournables sur les sous-types de SEP : SEP-RR = SEP rémittente-récurrente ; SEP-PR = SEP progressive avec poussées ; SEP-PP = SEP primaire progressive ; SEP-SP = SEP secondaire progressive ; SRI : Syndrome radiologique isolé
Au cours de l’année 2023, une initiative inédite a été conduite par et avec des personnes atteintes de sclérose en plaques ayant toutes été soignées par autogreffe de moelle osseuse (également appelée autogreffe de cellules souches hématopoïétiques (ACSH, HSCT en anglais). Elles ont été 401 à participer à une étude-plaidoyer destinée à bâtir des connaissances à caractère à la fois scientifique et militant sur le parcours des patients-SEP avant, pendant et après l’autogreffe. Il s’agissait de diffuser ensuite ces informations d’une part au sein des communautés scientifiques d’hématologues et de neurologues dans le but d’améliorer leur compréhension des vécus des patients, et d’autre part de les rendre accessibles à toutes les personnes malades de la SEP dans le but d’augmenter leurs capacités à être acteurs de leurs parcours de soins.
Cette initiative d’étude-plaidoyer « 100% patients-SEP » est le résultat de la coopération entre le Comité de défense des patients (Patient Advocacy[1] Committee = PAC) de la Société européenne de greffe de moelle et du sang (EBMT) et les Administrateurs du groupe Facebook « Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat)».
L'EBMT est une organisation scientifique internationale à but non lucratif qui regroupe des hôpitaux et des professionnels de santé travaillant dans le domaine des greffes de moelle osseuse, des thérapies cellulaires et du traitement des aplasies. Instance de démocratie sanitaire, le PAC est composé de représentants d'associations nationales et de militants de l'Union européenne qui synthétisent et défendent les intérêts des personnes souffrant de maladies hématologiques et auto-immunes (MAI) au sein de l’EBMT aux fins de leur intégration dans la stratégie et les activités de celle-ci. Le PAC contribue aussi à la diffusion des connaissances sur l’ACSH et autres thérapies au sein des organisations, formelles et informelles, qui interviennent localement en soutien aux patients.
Le groupe privé international Facebook « Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat) » est un forum exclusivement réservé aux vétérans d’ACSH du monde entier[2] qui leur offre un espace de partage d’expériences et de soutien entre pairs pendant leur parcours post-greffe. Créé en 2014, ce forum appartient à un réseau de groupes Facebook dédié à l'éducation sur l’ACSH, à l’empowerment et au soutien des personnes atteintes de maladies auto-immunes avant, pendant et après la procédure. Ce réseau a été progressivement et bénévolement structuré par des vétérans depuis 2011 afin de palier au déficit d’informations officielles sur l’usage de l’ACSH pour le traitement des MAI. Treize ans plus tard, sa pertinence n’a pas faibli et il représente aujourd’hui un remarquable dispositif d’accompagnement des malades, offrant informations scientifiques brutes et décryptées, orientation vers les essais cliniques en cours, sécurisation des parcours des personnes contraintes de partir se soigner à l’étranger[3] et partage d’expériences.

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C’est au sein de ce réseau que s’amorcent, se concrétisent – ou pas - et se partagent des centaines d'expériences individuelles témoignant de ce que des personnes souffrant de sclérose en plaques sont prêtes à entreprendre et à endurer pour se donner les meilleures chances de stopper l’aggravation de leur maladie invalidante.
La coopération entre le PAC de l'EBMT et les Administrateurs du forum « Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat) » a permis, grâce à un formulaire en ligne sécurisé de 52 questions, de rassembler et formaliser les données de 401 Odyssées thérapeutiques et de recueillir de nombreux témoignages. En résultent un état des lieux des conditions d’accès à l'ACSH en Occident, un éclairage sur les motivations des patients et les spécificités du vécu de la procédure dans un contexte de maladie chronique et, enfin, une présentation des résultats de l’autogreffe rapportés par les participants.
Ce travail s’est avéré propice à être diffusé au sein des communautés de scientifiques d’hématologues et de neurologues. Ainsi, les résultats intermédiaires de cette étude « 100% patients-SEP » ont été présentés lors du Congrès annuel de l’EBMT (Paris, avril 2023) et ses résultats finaux à la Conférence Européenne pour les Traitements et la Recherche sur la sclérose en plaques (ECTRIMS), à Milan, en octobre 2023. Ils sont également publiés dans le Multiple Sclerosis Journal[4].
Ce billet a pour objectif de mettre à présent les informations-clés de cette étude-plaidoyer à la disposition des personnes intéressées par la problématique et des patients francophones qui envisagent une autogreffe de moelle osseuse, afin que ceux-ci puissent avoir une vue d'ensemble du parcours du combattant de la greffe, depuis le jour où l’on en entend parler pour la première fois à celui où l’on peut en faire un bilan.
1. INFORMATIONS SUR LES PARTICIPANTS
Il faut tout d’abord rappeler ici les principaux critères d’éligibilité des patients-SEP à l’ACSH définis par l’EBMT et appliqués dans tous les pays de l’Union européenne, avec de possibles adaptations nationales (voir ICI le Protocole National de Diagnostic et de Soins français). Ces critères sont peu ou prou les mêmes que ceux édictés par la Société américaine d’hématologie[5] et réservent ce traitement aux personnes souffrant de la forme RR de la maladie, âgées de moins de 40 ans, dont la maladie dure depuis moins de 10 ans, après échec d’une ou plusieurs lignes de traitements conventionnels et dont le handicap n’excède pas l’EDSS 5,5. L’application stricte de ces critères vise à garantir la meilleure balance bénéfices-risques pour les malades recevant une autogreffe.
Qu’observe-t-on au niveau des participants de l'étude-plaidoyer ? Ils étaient atteints de SEP-RR (57%), SEP-SP (23%), SEP-PP (13%), SEP-PR (5%). 2% étaient en transition de SEP-RR vers SEP-PR ou SEP-SP (4) ou souffrait de SRI (1) ou de SEP tuméfactive (1). Les niveaux de handicap (EDSS) allaient de 0 à 7,5 au moment de l’ACSH, 64,8% étant capables de se déplacer sans aucune aide technique (EDSS 5,5). 31,2% avaient moins de 40 ans et 6% plus de 60 ans au moment du traitement. Pour 56,7%, la durée de la maladie était inférieure ou égale à 10 ans et pour 13,7% elle était de plus de 20 ans.
On remarque donc une grande hétérogénéité des profils des répondants. Si un petit nombre d’entre eux, comme nous l’étayerons plus loin dans ce billet, ont pu être soignés dans le respect des Guidelines et Recommandations officielles, l'écrasante majorité est passée outre des critères jugés trop restrictifs. Il faut bien évidemment voir dans cette situation moins la preuve de l’ignorance des malades que le résultat de la grille de lecture des statistiques médicales dont les malades se sont dotés et qui diffère de celle des médecins. Par exemple, un taux de réussite jugé trop faible par les scientifiques peut être considéré comme satisfaisant par les malades. C'est typiquement le cas pour l'utilisation de l'ACSH dans les formes progressives de SEP.
2. LE PARCOURS VERS L'AUTOGREFFE DE MOELLE OSSEUSE
Nous allons examiner à présent comment les répondants ont eu accès à l’information sur le traitement, puis au traitement lui-même.
2.1. Accès à l’information sur le traitement
L’immense majorité des participants (90,5%) a obtenu des informations sur l'ACSH en dehors de la relation patient-neurologue, principalement par le biais de la recherche active de solutions thérapeutiques. Ainsi, 49 % des répondants ont trouvé de premières informations utiles sur les réseaux sociaux (principalement dans les groupes Facebook sur l'ACSH et la SEP), 16 % sur Internet et dans les médias grand public (par exemple : recherche d'un traitement, découverte par hasard de documentaires et d'articles sur l'ACSH pour la SEP) et dans une moindre mesure (6 %) en visitant des sites médicaux et d'essais cliniques.
Verbatims
« Sans les réseaux sociaux, je n'aurais jamais entendu parler de l'ACSH et sans le blog d'un patient se rendant à (...), je n'aurais jamais eu la confiance nécessaire pour aller à l'étranger pour mon traitement. »
Femme – SEP-PR - EDSS 3 au moment de l'ACSH
« J'ai trouvé dans les médias locaux l'interview d'une infirmière locale atteinte de SEP et qui a suivi le traitement. J'ai fait des recherches, trouvé des groupes Facebook et des informations sur la recherche médicale actuelle. J'ai fait une demande d'essai d’ACSH dans mon pays mais elle a été refusée. J'ai contacté d'autres hôpitaux en Europe. »
Homme - SEP-RR - EDSS 3,5 au moment de l’ACSH
Les échanges entre pairs ont aussi été une source d'informations (17% déclarent avoir entendu parler pour la première fois de l’ACSH pour la SEP par une autre personne atteinte de SEP), tandis que les proches et le bouche-à-oreille ont représenté 3%.
Ces statistiques reflètent la carence en informations fournies par les canaux officiels dont la mission est pourtant d'éclairer les personnes atteintes de SEP sur la maladie et ses traitements : seuls 7% des répondants ont été orientés vers l’autogreffe par leur neurologue et 2% par une association de malades[6]. En outre, les verbatims mettent en évidence des attitudes parfois peu engageantes de certains professionnels de santé lorsqu’ils sont interpellés par des personnes souhaitant bénéficier de ce traitement, y compris lorsque celles-ci se situent dans la fenêtre d’opportunité pour l’autogreffe : maladie active et niveau de handicap (EDSS) faible à modéré.
Verbatims
« Mon neurologue m'a dit que je n'étais pas assez mal en point pour une ACSH, que cela ne marcherait pas pour moi et que je reviendrais dans un sac mortuaire. »
Femme - SEP-RR - EDSS 5 au moment de l’ACSH
« Mon neurologue ne voulait pas vraiment en parler. Il essayait de m'orienter dans une autre direction. Il n'était pas aussi malveillant que certains des médecins des autres patients, mais il n'approuvait pas le traitement. »
Homme - SEP-SP - EDSS 6 au moment de l’ACSH
Les données mettent en évidence que la majorité des patients-SEP ont eu accès à l’ACSH grâce à leur attitude proactive dans la gestion de leur maladie, qu’ils étaient familiers de l’usage d’Internet et maîtrisaient à minima la lecture de l’anglais ; la chance a aussi pu faire partie de leur processus d’apprentissage. Dans ces conditions, l'accès à l'information sur l'ACSH soulève la question éthique de l'équité entre les patients : les personnes malades pour qui l’autogreffe pourrait être bénéfique mais qui n'en sont pas informées par les canaux officiels et qui ne détiennent pas les bagages personnels et socio-économiques requis, perdent la chance de recevoir les soins les plus appropriés.
2.2. Accès au traitement par autogreffe de moelle osseuse
- Sur prescription
20 % des répondants, tous en SEP-RR, ont obtenu une ACSH suite à l’indication d'un neurologue / d'une réunion de concertation pluridisciplinaire dans leur pays (hors essai clinique). Cette proportion est plus élevée que celle des personnes ayant reçu l'information de leur neurologue (7%), ce qui peut s’expliquer par le rôle proactif des patients autodidactes sur l’autogreffe pour en obtenir la prescription auprès de leurs praticiens.
- Dans le cadre d’un essai clinique
7,5% des répondants, là aussi tous atteints de SEP-RR, ont déclaré avoir participé à un essai clinique. Certains précisent qu'il s'agissait de l'essai BEAT-MS aux États-Unis, mentionnant les hôpitaux de Chicago et de Cleveland. Pour les résidents américains, les assurances ont couvert la plupart, voire la totalité, des frais de participation à l'essai, à l'exclusion des frais de voyage et d'hébergement.
- Financement et lieu du traitement
Pour 85 % des répondants, l’ACSH est un traitement dont ils ont partiellement ou entièrement financé les coûts directs et indirects, y compris pour 4 personnes traitées hors essai clinique et à titre compassionnel dans leur pays, à Chicago et à Uppsala. 44,4 % ont dû collecter des fonds pour financer au moins une partie du coût du traitement, et 73,6 % de la population totale de l'étude est partie à l'étranger. Rappelons qu’en France, sous réserve d’une indication thérapeutique d’une RCP MATHEC, la procédure est entièrement prise en charge par la Sécurité Sociale.
Verbatims
« La cagnotte a représenté la plus petite partie de l'argent nécessaire. Mes économies ont représenté la plus grande partie de l'argent dépensé. »
Femme – SEP-SP - EDSS 6,5 au moment de l’ACSH
« L'assurance a refusé trois fois. J'ai fait appel et j'ai obtenu gain de cause un an plus tard. J'ai quand même dû payer un pourcentage. »
Femme - SEP-RR - EDSS 4 au moment de l’ACSH
2.3. Les attentes des candidats à l’autogreffe de moelle osseuse
Les attentes des patients avant l'ACSH ont été abordées sous l’angle de la balance bénéfices/risques.
- Les bénéfices espérés
Ils se sont situés à 2 niveaux : état neurologique et prise de traitements de fond.
- Au niveau de l’état neurologique : stabilisation et amélioration
Pour rappel, plusieurs études ont prouvé que l'ACSH est très efficace pour les formes inflammatoires de la SEP – SEP-RR et dans une moindre mesure SEP-PR - et moins efficace pour les SEP non inflammatoires - avec de meilleurs résultats pour la SEP SP que pour la SEP-PP. Rappelons également que l’ACSH n’est pas un traitement qui vise à restaurer les connexions nerveuses et à résorber les handicaps installés, dans la mesure où les cellules souches hématopoïétiques n'ont pas cette propriété. Toutefois, si la chimiothérapie intensive parvient à stopper la progression de la maladie, l’organisme peut parfois se réparer au moins partiellement. Ce phénomène n’est pas systématique, a fortiori quand les lésions sont anciennes et la maladie non-inflammatoire (SEP-PP et SEP-SP) ; sa survenance relève donc du « bonus ».
Quelles ont été les réponses apportées par les 401 répondants ? L'arrêt de l’activité / progression de la maladie a constitué une attente massive. 90,3 % des participants ont entrepris l’autogreffe dans l'espoir qu’elle permettrait une rémission durable ou définitive, tandis que 3,2 % ont déclaré ne pas s'attendre à une rémission permanente. 6,5 % n'ont pas exprimé d'opinion.
Verbatims
« J'espérais que cela arrêterait l’évolution rapide. Si j'avais de la chance, je pourrais avoir quelques améliorations, mais ce n'était pas l'objectif du traitement. »
Homme - SEP-RR - EDSS 6,5 au moment de l’ACSH
« J'avais seulement besoin que ma maladie cesse de progresser et que, mentalement, je puisse encore me satisfaire de la situation actuelle... Le fait de m'inquiéter de ce qui n'allait plus fonctionner [en termes de fonctions neurologiques – NDLR] demain était incroyablement stressant. »
Homme – SEP-PR - EDSS 5,5 au moment de l'ACSH
S'agissant des améliorations neurologiques, les candidats à l’ACSH ont été 60,9 % à déclarer en avoir recherché, tandis que 10,2 % ont indiqué ne pas en avoir espéré. Enfin, la part des personnes ayant une position neutre à ce sujet atteint 28,9 %.
Verbatims
« Même si je savais que c'était pour essayer d'arrêter la progression, j'ai toujours espéré que j'obtiendrais des améliorations.... Qui ne l'aurait pas espéré ? »
Femme – SEP-SP - EDSS 6 au moment de l’ACSH
« Étant donné que je n'avais la SEP depuis seulement 3 ans et que mon état s'était soudainement aggravé, passant d'EDSS 1,5 à 7,5 en raison de lésions importantes de la moelle épinière, j'espérais récupérer la totalité ou au moins la majeure partie du handicap que j'avais contracté, en plus d'arrêter la progression de la maladie. »
Homme - SEP-RR - EDSS 7,5 au moment de l’ACSH
- Au niveau thérapeutique : arrêt ou absence de démarrage de traitements de fond (TdF)
Pour rappel, l’éventail thérapeutique actuel pour traiter les formes actives/inflammatoires de la SEP (SEP-RR, SEP-PR) comprend environ 15 TdF immunorégulateurs ou immunosuppresseurs que les personnes atteintes de SEP peuvent prendre sur le long terme. Il n'existe aujourd’hui aucun traitement pour les formes de SEP strictement non actives (SEP-PP et SEP-SP).
Parmi les 401 répondants, 296 (73,8%) étaient sous TdF avant l'ACSH. C’était le cas pour 83% des SEP-RR et 59% des SEP-PR. La plupart des patients sous TdF (69,6 %) espéraient que l’ACSH leur permettrait de ne plus avoir à en prendre ; la part de ceux qui ne s'attendaient pas à être durablement libérés s’élève à 11,5%. S’agissant des 26,2% (106) des répondants qui ne prenaient pas de TdF avant l'ACSH, 70,5% souhaitaient que la greffe de moelle osseuse leur permettrait de ne pas avoir à en débuter. Enfin, 13,3% affirment que la prise de TdF n’a pas été un facteur déterminant et 16,2% sont restés neutres sur cette question.
Verbatims
« Après 15 ans de sclérose en plaques et d'utilisation de TdF, j'étais prêt à prendre le risque parce que je ne pouvais pas utiliser les TdF pour toujours et que j'avais beaucoup d'infections du fait de mon système immunitaire toujours déprimé. (...). »
Femme - SEP-RR - EDSS 2 au moment de l’ACSH
« À l'âge de 42 ans, j'ai commencé à développer la SEP-SP et les TdF ne m'ont pas aidé. Je voulais le traitement le plus efficace, fondé sur des données probantes, qui puisse arrêter la progression de la maladie. »
Homme - SEP-RR - EDSS 3,5 au moment de l’ACSH
- Les risques connus et acceptés
Les participants ont été interrogés sur les risques liés à l’ACSH dont ils avaient connaissance et qu'ils étaient donc prêts à prendre. Parmi les réponses, ont été distingués les risques à court et long terme et les risques spécifiques et non spécifiques aux personnes souffrant de sclérose en plaques.

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C'est donc conscients de risques potentiellement très graves que les répondants ont fait le choix de l'autogreffe pour une pathologie réputée non mortelle. Cette prise de risque peut être lue comme un marqueur du rejet des longues souffrances induites par la sclérose en plaques, que ces souffrances aient été effectives au moment de la prise de décision ou craintes dans un avenir plus ou moins proche.
3. LE VÉCU DU TRAITEMENT
Parce qu’elle comporte de fortes doses de chimiothérapie, l’autogreffe de moelle osseuse effraie souvent celles et ceux qui pourraient en bénéficier. En outre, il n’est pas rare qu’elle soit présentée par les professionnels de santé comme très difficile à supporter et très risquée. Mais qu’ont répondu les 401 patients-SEP traités lorsqu’ils se sont prononcés sur la rudesse physique et psychologique de la procédure ?
3.1. Appréciation de la rudesse de l'autogreffe de moelle osseuse
Les réponses mettent en évidence l’absence de consensus fort dans les vécus de la procédure. Sur les deux volets, physique et psychologique, environ 20% des répondants choisissent la neutralité quant à la rudesse de l’ACSH (« ni d’accord, ni pas d’accord ») ; 51,2% jugent l’autogreffe difficile sur le plan physique, cette appréciation étant ramenée à 42,4% sur le plan psychologique. A l’inverse, ils sont respectivement 30% et 36.2% à estimer que la procédure n’a pas été difficile, ni physiquement, ni psychologiquement.

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Une analyse plus poussée des données met en évidence que le niveau de handicap influence l’expérience physique de l’ACSH : être soigné avec un EDSS 6,5 rend la procédure plus éprouvante que l’être avec un EDSS 3, ce qui plaide naturellement pour sa prescription précoce. En outre, ces mêmes données montrent que les personnes récemment traitées au moment de l’étude (depuis 6 à 12 mois) ont une perception légèrement plus élevée de sa rudesse physique et psychologique. Nous pouvons supposer qu'elles combinent leur expérience de la procédure avec celle des premiers mois post-greffe ; en effet, ceux-ci peuvent être difficiles pour certains patients, à fortiori s’ils n’y sont pas préparés.
Verbatims
« Les deux derniers jours du traitement de chimiothérapie, je me suis dit "je ne veux plus faire ça. Arrêtez maintenant et je rentrerai chez moi" et "rien n'en vaut la peine"... inutile de dire que c'était à un moment où je ressentais de la douleur, des nausées et de l'inconfort. »
Femme - SEP-RR - EDSS 3,5 au moment de l’ACSH
« La procédure s'est déroulée sans encombre, j'ai apprécié l'expérience et la possibilité qui m'était offerte. »
Femme – SEP-SP - EDSS 4,5 au moment de l’ACSH
« La phase de rétablissement a été la partie la plus difficile. »
Femme - SEP-RR - EDSS 2 au moment de l’ACSH
3.2. Appréciation de la rudesse de l’autogreffe de moelle osseuse relativement à la vie avec la SEP
L’absence de consensus fort dans les perceptions de la rudesse physique et psychologique de l’ACSH s’atténue lorsque l’expérience de la procédure, intense mais brève, est comparée avec celle de la longue épreuve de la vie avec la SEP. En effet, les répondants se déclarent « Pas d'accord » et « Pas du tout d'accord » avec l’assertion selon laquelle le traitement a été physiquement (66,3 %) et psychologiquement (69,3 %) plus difficile que l'épreuve de la maladie, les réponses neutres s'élevant respectivement à 15 % et 18,5 %.
Ce résultat invite à relativiser la description courante de la rudesse de la procédure tout en soulignant l’intensité des longues souffrances induites par la sclérose en plaques.

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Verbatims
« Je préférerais avoir une greffe une fois par an en sachant qu'elle arrêtera et inversera tous les dommages et la douleur plutôt que de vivre dans l'incertitude de savoir quand une nouvelle poussée se produira et de savoir que mes symptômes ne feront que s’aggraver au fil du temps. »
Femme - SEP-RR - EDSS 5 au moment de l’ACSH
« L’ACSH a été une goutte d'eau dans l'océan par rapport aux terribles symptômes que j'éprouvais à cause de la SEP. »
Homme - SEP-RR - EDSS 6 au moment de l’ACSH
4. L’APRÈS AUTOGREFFE DE MOELLE OSSEUSE
4.1. Les problèmes de santé post ACSH
Voici les principaux problèmes de santé survenus après la procédure qui ont été mentionnés par les participants à l’étude :
- 65,4 % ont connu des « montagnes russes » neurologiques. Par « montagnes russes », on entend « fluctuations d'anciens symptômes de la maladie susceptibles de durer jusqu'à deux ans post-greffe ». Ce phénomène est un défi physique et psychologique en raison de l'imprévisibilité des dégradations et des doutes qu'elles suscitent quant au succès du traitement. Comme les pseudo-poussées de SEP, les descentes des montagnes russes peuvent être déclenchées temporairement, par exemple par des infections ou de la fatigue, mais elles peuvent aussi survenir sans cause identifiée. La notion de «montagnes russes» neurologiques a été développée par les vétérans de l’autogreffe et est méconnue des candidats à l'ACSH et des professionnels de santé qui ignorent souvent que les dégradations neurologiques observées post-greffe ne durent que très rarement. Les "montagnes russes" ne sont pas systématiques.
- 37,9% (152) ont été préoccupés par le processus de reconstitution hématopoïétique : récupération de l'immunosuppression et numération des cellules.
- 31,9% ont mentionné divers problèmes de santé parmi lesquels : spasticité accrue (18), troubles thyroïdiens (13), ostéoporose (9), nécrose avasculaire (6), neuropathie (4), péricardite (2), problèmes rénaux (2), sarcoïdose (1), thrombose (1), maladie de Raynaud (1).
- 28 % (112) ont souffert d'infections telles que les infections urinaires et le zona, rarement de pneumonie.
- 23,6 % ont souffert de problèmes psychologiques dus à la SEP et aux contrecoups de l'ACSH.
- Parmi les 36,5 % (146) de répondants concernés par la fertilité au moment de l’ACSH - c’est-à-dire des femmes et des hommes en âge de procréer et désirant avoir des enfants - 39,7 % (58), dont 93,2 % de femmes, ont vu leur fertilité impactée, avec des conséquences significatives sur l'humeur et la qualité de vie de certaines personnes. Tous les pays n'offrent pas la possibilité de prélever et conserver des gamètes avant la chimiothérapie intensive.
Toutefois, tous ces problèmes ne peuvent pas être strictement rattachés à l'ACSH ; c'est particulièrement le cas pour l’ostéoporose étant donné que la cortisone peut avoir été utilisée pendant de nombreuses années avant l'autogreffe afin de traiter les poussées inflammatoires de SEP. Ceci plaide encore en faveur d’une prescription précoce du traitement.
4.2. Les résultats rapportés par les patients
- Résultats au niveau de l'état neurologique
Les données montrent que, toutes formes de SEP, durées de SEP et EDSS confondus, les résultats neurologiques perçus répondent aux attentes globales pré-autogreffe pour 70,6 % des répondants, avec 78,3 % pour la SEP-RR, 63,1 % pour la SEP-PR, 58,8 % pour la SEP-PP et 58,3 % pour la SEP-SP.

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S’agissant de l’efficacité par formes de SEP, les résultats rapportés sont nettement meilleurs pour les personnes atteintes de SEP-RR, avec 85,3 % d'arrêt de la maladie et 82,2 % d'amélioration fonctionnelle. Ceci est conforme aux connaissances fondées sur des données probantes - Evidence based Medicine (EBM) - sur la supériorité de l'efficacité de l'ACSH sur les SEP actives. Toutefois, la proximité des données avec celles de l’EBM est moins marquée s’agissant de l'efficacité de l'ACSH sur les SEP ayant une composante progressive : les deuxièmes meilleurs résultats sont enregistrés par les p-SEP-PP avec 68,6 % d'arrêt de la maladie et 64,7 % d’amélioration fonctionnelle, suivis de près et à égalité par les p-SEP-PR et p-SEP-SP. Ceci se démarque des données probantes connues.
Verbatims
« Pouvoir me réveiller et sentir mes jambes est un cadeau. Pouvoir reposer ma tête la nuit sans m'inquiéter de savoir si je serai aveugle ou immobile le lendemain, ça change la vie. Le stress lié à la progression de la SEP a pratiquement disparu après l'ACSH. Je suis aussi beaucoup plus forte. J'ai couru 8 kilomètres hier et je travaille comme infirmière dans un grand hôpital. »
Femme - SEP-RR - EDSS 2 au moment de l’ACSH
« J'aurais aimé le savoir plus tôt. Cela fait 25 ans que j'ai la SEP, mais je suis toujours debout, malgré ce qu'on m'avait dit sur l'issue de la forme primaire progressive. Ma mission était de mettre un terme à cette maladie avant que je ne me retrouve dans un fauteuil roulant et je crois que j'y suis parvenue »
Femme - SEP-PP - EDSS 4,5 au moment de l’ACSH
« Je regrette de ne pas avoir entendu parler de l’ACSH avant d'être handicapée, mais je suis reconnaissante que la progression soit stoppée. Mon principal problème était le pied tombant, malheureusement je n'ai eu que très peu d'amélioration à ce niveau, mais je suis reconnaissante pour les autres améliorations que j'ai obtenues ».
Femme – SEP-SP - EDSS 6,5 au moment de l’ACSH
Des patients nous rappellent aussi la détresse dans laquelle sont plongés les « non-répondants » et « post-répondants » :
Verbatims
« Je suis déçue que cela n'ait pas arrêté la progression. »
Femme - SEP-RR - EDSS 2 au moment de l’ACSH
« Je suis déçue du résultat. Au bout de 12 mois, j'avais fait d'énormes progrès physiques, puis je suis lentement revenue à la situation de départ, voire pire sous certains aspects, bien que l'IRM n'ait pas montré de progression. »
Femme - SEP-RR - EDSS 3,5 au moment de l’ACSH
- Résultats au niveau de la situation thérapeutique
Le taux de répondants sous traitements de fond passe de 73,8% (n=401) avant l’ACSH à 7,7% (n=392) après, ce qui signifie que la prise de TdF a été divisée par 10.

La forte diminution de la consommation de TdF après l'ACSH attire notre attention sur ce que ce traitement représente en termes de qualité de vie des patients-SEP et en termes d'économie de la santé :
- L’autogreffe de moelle osseuse, en tant que procédure réalisée une seule fois, peut libérer les patients de la prise de TdF à durée indéterminée qui ne sont pas sans effets secondaires et les rappelle régulièrement à leur condition de malade chronique.
- L’autogreffe de moelle osseuse, en tant que procédure réalisée une seule fois, peut contribuer à alléger le fardeau économique de la SEP : «les coûts d'une ACSH non myéloablative, après laquelle les TdF sont interrompus indéfiniment, sont approximativement les mêmes que ceux d'une année de prescription de TdF. Étant donné que les TdF évalués dans cette analyse sont administrés de manière continue alors que l’ACSH ne l'est pas, on s'attend à ce que l'ACSH permette de réaliser des économies à long terme »[7].
5. REGARD DES VÉTÉRANS SUR LA PLACE DE L'ACSH DANS LEUR PARCOURS DE SOINS
Les répondants déclarent massivement qu'ils auraient aimé bénéficier d'une ACSH plus tôt (80,3%). La position neutre (« Ni d'accord ni pas d’accord ») représente 15,4% tandis que 4,1% ne l’auraient pas souhaité.
Interrogés sur le fait d'avoir eu une ACSH (oui ou non) plutôt que sur le moment de l'avoir (plus tôt ou pas), les réponses sont encore plus tranchées : 92,7% des répondants sont en désaccord avec le fait de souhaiter ne pas avoir été traités.

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Verbatims
« Problèmes constants de vision, d'équilibre, de douleur et autres. Cela interfère encore avec ma vie de tous les jours. Mais je suis reconnaissante que la SEP ne prenne plus de parties de moi de manière inattendue. J'ai appris à vivre avec ce que la SEP m'a fait, et j'accepte le fait que je n’aurais pas pu modifier les séquelles de la SEP avant l’ACSH. Cependant, j'aurais aimé le savoir plus tôt. »
Femme - SEP-RR - EDSS 4,5 au moment de l'ACSH
« J'aurais aimé faire la greffe plus tôt... Les lésions permanentes de la vessie sont toujours là et causent des problèmes pour toujours. »
Homme – SEP-PR - EDSS 4,5 au moment de l'ACSH
Enfin, il faut nous attarder sur le petit nombre de participants (8 = 2%) qui auraient préféré n’avoir jamais eu recours à l’ACSH. La moitié avait une SEP active, l'autre moitié une SEP-SP. EDSS de 2 à 7,5 au moment de la greffe. 6 sont allés à l'étranger. 6 ont entièrement payé le traitement.
Il s'agit de patients pour lesquels le traitement n'a pas fonctionné, qui ont connu une accélération de la progression de la maladie et qui l'associent à la procédure. Ils considèrent donc l’ACSH comme un gâchis d'espoir et d'argent et peuvent se sentir doublement perdants : d'abord parce qu'ils souffrent de la SEP, ensuite parce qu'ils font partie des malchanceux dont l'organisme et la maladie ont mal réagi à un traitement intensif par autogreffe de moelle osseuse.
Verbatim
« L’ACSH n'est pas un miracle. Elle l'est pour certains - ils ont de la chance - mais beaucoup ne répondent pas et l'état de certains malades s'aggrave après le traitement, mais on n'entend jamais les histoires tristes. »
Homme – SEP-PR - EDSS 5 au moment de l'ACSH
6. PLAIDOYERS DES VÉTÉRANS EN FAVEUR DE L'AUTOGREFFE DE MOELLE OSSEUSE
Les participants de l’étude-plaidoyer ont eu la possibilité de s’exprimer librement sur la problématique de l’accès à l’ACSH.
Florilège.
« L’ACSH devrait être un traitement de première intention pour tous les patients nouvellement diagnostiqués. Il a été prouvé qu'elle est largement supérieure à tous les traitements de fond (TdF) actuellement disponibles. On peut espérer que cela soit un traitement unique et qu'il n'y aura plus jamais besoin de se préoccuper des TdF. (…). Le devoir de diligence devrait être accordé au patient en premier lieu, ce qui ne semble pas être le cas en raison de l'argent que les médicaments contre la SEP génèrent. La vie des patients est plus importante que l'argent. (...)
Même les organisations caritatives ne diffusent pas d’informations positives sur l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, donnant ainsi l'impression aux patients qu'il s'agit d'une procédure risquée et potentiellement dangereuse.
On demande aux malades d'attendre et d'essayer des médicaments qui ne feront que retarder une nouvelle rechute - en fait, les patients doivent aller plus mal avant que les médecins ne les soignent en leur prescrivant une ACSH -, alors que toutes les recherches prouvent que plus le diagnostic est récent, meilleurs sont les résultats à long terme et moins il y a de risques que la maladie ait causé des dommages permanents. (...) C'est choquant, triste et grossièrement irresponsable ».
Femme - SEP-RR - EDSS 5 au moment de l’ACSH
« Les patients ne devraient pas avoir à rechercher eux-mêmes les informations pour savoir s'il s'agit d'une option. (…). Davantage d'informations et de possibilités devraient être fournies à ceux qui envisagent l'ACSH, et la procédure standard devrait faire en sorte que TOUS les neurologues comprennent la procédure et la promeuvent, en particulier auprès des patients nouvellement diagnostiqués et de ceux qui sont plus avancés dans la maladie et qui pourraient bénéficier d'un arrêt potentiel de l'aggravation. »
Femme - SEP-RR - EDSS 5 au moment de l'ACSH
« J'aimerais vraiment que la greffe de cellules souches hématopoïétiques soit facilement accessible. Je n'ai jamais eu d'ordinateur portable avant la quarantaine ! En fin de compte, c'est une décision personnelle ».
Femme - SEP-SP - EDSS 6,5 au moment de l’ACSH
« J'aimerais que la greffe de cellules souches hématopoïétiques soit proposée comme traitement de première intention à tous les patients atteints de SEP, dans tous les pays. La partie la plus pénible de mon expérience de l'ACSH a été le manque de compréhension et de soutien de la part des neurologues de mon propre pays (Australie) ».
Femme - SEP-RR - EDSS 1 au moment de l’ACSH
« La greffe de cellules souches hématopoïétiques est sans conteste la meilleure option pour toute personne atteinte de SEP. Je continuerai à en être un ardent défenseur. J'espère que de mon vivant, elle deviendra facilement accessible aux États-Unis. Mais le profit des médicaments semble primer. C'est très triste, selon moi.»
Femme - SEP-PP - EDSS 6 au moment de l’ACSH
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CONTRIBUTEURS
Carol OLA VERA (COV), défenseure des patients et Administratrice des groupes “HSCT Hematopoietic Stem Cell Transplant - MS & Autoimmune Diseases”, “HSCT fundraising”, “Mexico HSCT for MS and Autoimmune Diseases” et “Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat)”. COV a activement collaboré avec le PAC de l’EBMT tout au long de l’initiative et a assuré la mobilisation des membres du groupe “Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat)” autour de la participation à l’étude.
Laura ROBB, défenseure des patients et Administratrice de l’association caritative AIMS, a contribué à l’élaboration du questionnaire d’enquête et à la correction du manuscrit.
Joshua MC GIRK, thérapeute yoga et massage, a contribué à la correction du manuscrit.
REMERCIEMENTS
Toutes les personnes atteintes de sclérose en plaques et ayant bénéficié d’une ACSH qui ont participé à l’étude.
Alison COATES, défenseure des patients, co-fondatrice de l’association caritative AIMS et Administratrice des groupes “HSCT Hematopoietic Stem Cell Transplant - MS & Autoimmune Diseases” et “UK HSCT for MS and Autoimmune Diseases”.
Gwen HIGGS, défenseure des patients et Administratrice des groupes “HSCT Hematopoietic Stem Cell Transplant - MS & Autoimmune Diseases”, “HSCT fundraising”, “UK HSCT for MS and Autoimmune Diseases”, “Mexico HSCT for MS and Autoimmune Diseases” et “Life after HSCT for Autoimmune (Patient ONLY post HSCT Support Chat)”.
Tammy KAZEN-RICHERT, défenseure des patients et Administratrice des groupes “Russia HSCT for MS and Autoimmune diseases” et “HSCT non-responder”.
Mindy WATT, défenseure des patients et Administratrice du groupe “UK HSCT for MS and Autoimmune Diseases”.
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[1] Les traductions littérales du terme « advocacy » sont « plaidoyer », « défenseur des intérêts » ou encore « défenseurs des droits ». L’usage de ce terme anglo-saxon revêt une connotation de lobbying.
[2] Dans les faits, ces forums sont fréquentés essentiellement par des Occidentaux, l’Occident désignant ici la zone Union européenne - Amérique du Nord – Australie - Nouvelle Zélande
[3] Seuls les établissements d’un excellent niveau en matière d’ACSH sont approuvés par les Administrateurs du réseau et figurent sur sa représentation diagrammatique. Les établissements insuffisamment expérimentés et fiables sont écartés et leur promotion interdite (ex : hôpitaux situés en Inde)
[4] N. Tassy. Autologous Hematopoietic Stem Cell Transplantation in multiple sclerosis: patients' perspective before, during and after treatment - An Advostudy. Multiple Sclerosis Journal 2023; 29(3_suppl): 1109-34.
[5] L’ACSH a été reconnue comme une « option thérapeutique » pour le traitement de la SEP-RR réfractaire aux traitements de fond conventionnels par les sociétés américaine et européenne de transplantation de moelle osseuse.
[6] Très probablement l’association caritative britannique AIMS, seule association en Occident militant en faveur de l’accès à l’autogreffe de moelle osseuse pour le traitement des maladies auto-immunes, et ayant développé des pratiques exemplaires de soutien aux candidats à l’ACSH. Aucun autre pays, incluant la France, ne dispose aujourd’hui d'association de patients de ce type.
[7] Burt, Richard K et al. “Health economics and patient outcomes of hematopoietic stem cell transplantation versus disease-modifying therapies for relapsing remitting multiple sclerosis in the United States of America.” Multiple sclerosis and related disorders vol. 45 (2020)