Chemin du 12 novembre 2023
Seul !
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Contre l’horreur et la terreur des actes barbares du Hamas, je manifeste seul.
Contre la répression aveugle et inhumaine de l’armée israélienne et de son chef fasciste, je manifeste seul.
Contre l’omniprésence des confessions religieuses dans le débat public et dans la vie quotidienne des citoyens français, je manifeste seul.
Contre l’impuissance et l’incompétence d’une Europe dispersée et aveugle, je manifeste seul.
Car j’en ai assez de ces appels à soutenir des communautés diverses, qu’elles soient juives, arabes, ou autres.
Je vomis ces médias qui relaient la haine, et qui font leur beurre sur un débat permanent, outrancier et sans vrai fondement ; nous sommes dans un pays laïc, une république et une démocratie où les religions n’ont pas à imposer leur loi, leur intolérance, leurs fausses croyances.
Alors oui, je manifeste seul, dans mon pays blanc, je marche isolé dans un désert magnifique, je déclare à ma compagne seule le parcours de cette contestation solitaire, du sentier des vaches à la voie du tram, de la Croix Verco au pic Saint-Michel, et j’emmerde tous ces politiciens qui se parent d’une écharpe tricolore à l’appel de deux d’entre eux. Ce duo là, plein aux as, plein de la pitance des cantines parlementaires, ces deux élus de droite évidemment, gavés d’indifférence sur la condition de leurs concitoyens, appellent à une solidarité de façade qui peut leur rapporter gros en terme de voix et de profit politique.
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Ils me font vomir.
Alors oui, je vais prendre l’air pour éviter de dégueuler, je sors pour oublier ces faces d’hypocrites, je vais marcher sous les arbres, dans la montagne pour m’enlever de la tête ces images d’enfants amputés, sanguinolents, pour éloigner de mon cerveau la tronche du fou Netanyahou, et des autres dingues djihadistes, ou poutinesques, qui massacrent, qui décapitent, qui brûlent, qui rasent, et qui bombardent.
J’ai été baptisé catholique, certes, à la naissance et sans mon consentement. Je pourrais tout aussi bien être né Juif ou musulman dans cette France merveilleuse des années de paix. Mais je suis d’abord un citoyen libre qui ne va pas sur le pavé de la ville en temps de guerre lointaine, où les deux parties sont responsables et coupables, pour soutenir une communauté plutôt qu’une autre. Je suis un citoyen conscient de l’Histoire qui l’a façonné, qui traverse son village et qui regarde le fronton de sa mairie où sont inscrits magistralement les mots : Liberté, Egalité, Fraternité.
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Le père Larcher devrait venir à mes côtés pour suer un peu, maigrir sensiblement et constater que la France vit ailleurs que dans le jardin du Luxembourg, qu’elle existe dans le labeur, dans une difficulté, voire une misère, et parfois dans le désastre climatique, problèmes à mes yeux prioritaires sur toute récupération politique d’actes isolés, aujourd’hui anti Juifs, mais qui depuis longtemps sont également anti arabes, anti migrants, lesquels n’ont donné lieu à aucune manifestation solidaire d'ampleur.
Tout le monde ne peut être d'accord avec mon propos, mais il me semble traduire le désenchantement, et le mot est faible, d'un nombre non négligeable de concitoyens. Alors oui à une manifestation anti-guerre, pour un cessez-le feu au Moyen Orient, en Ukraine, pour une paix négociée mais non à la division inévitable née de simples appétits politiques.
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