La meute

La meute...

Je sors de mes chemins de traverse et de mes promenades en pleine nature habituels pour plonger dans les miasmes urbains et parisiens afin de purger ma colère. 

Car les insultes volent bas ! A l'Assemblée Nationale et sur les réseaux sociaux, c'est un festival. Le mot trahison revient sans cesse : traître le Parti Socialiste, traître Olivier Faure, salopards, collaborateurs, et j'en passe. Dictateur et tyran le Macron ! Valet de satan Lecornu ! Facho le Retailleau , Judas le Philippe , etc , etc...

J'écoutais ce jeudi matin 16 octobre 2025, les discours précédant le vote des deux motions de censure : et comme aurait dit Badinter il y a quelques années j'avais honte !

HONTE DE CE SPECTACLE PITOYABLE donné par des députés vociférant, hurlant, beuglant tels des animaux enragés, se ridiculisant à la face du pays et du monde.

Que ce soit tout à droite ou tout à gauche de l'hémicycle, la bave aux lèvres ils donnaient à entendre pire qu'un chahut, pire qu'une cacophonie : une demande de mise à mort dans une corrida surchauffée.

Ces cris de la meute aux abois comme le chante Cabrel sont significatifs : ce sont ceux de la déraison ! Ils sont proférés par des femmes et des hommes soi-disant responsables, des élus de la Nation, des êtres à priori réfléchis et pondérés, mais au final des mammifères décérébrés, montrant les dents, ayant soif de sang, et incapables de mettre leurs neurones au service d'une réflexion globale et apaisée.

Bref, j'en ai marre, le pays en a marre, les citoyens dans leur majorité demandent calme et raison. Ils sentent bien que la pente est savonneuse, que l'outrance ne sert à rien, que leurs élus nationaux sont enfermés dans un jeu mortifère derrière des leaders qui ne pensent qu'à leur pipe.

Les députés veulent virer Macron immédiatement ? Patience, dans un an et demi, Macron c'est fini.

Ils veulent une dissolution immédiate ? Patience, on en sort à peine et on a vu le résultat : pas de majorité, pas d'entente, pas de budget. Pire, il y a le risque d'une extrême droite venant au pouvoir dès l'hiver, avec une grippe violente à la clé et des quintes de toux inévitables dans la rue.

En fait, ils veulent quoi ces braillards du Palais Bourbon,  ils souhaitent quoi, sinon favoriser leur intérêt personnel, sinon décrocher le pompon du manège infernal, gouvernemental et présidentiel ?

Ils se fichent pas mal de casser la République, d'enclencher une crise de Régime aux conséquences désastreuses pour ceux-là même qu'ils prétendent défendre : les gens simples, les pauvres, les bosseurs, les jeunes, les vieux, les petits entrepreneurs, ceux qui font tourner avec courage les services publics encore sur pied, en somme le peuple de France.

C'est pourquoi Sébastien Lecornu, dernier rempart d'une macronie finie, doit pouvoir bénéficier d'un sursis, grâce au pari conciliateur du PS, je n'ai pas peur de le dire, moi qui ai toujours voté à gauche. Le Premier Ministre, pourrait ainsi, à condition de le vouloir vraiment, clarifier la situation, favoriser un budget différent, qui taxera là où il faut taxer, et apporter plus de justice sociale. C'est impératif. Ensuite, cet homme qui semble capable de s'affranchir de Dom Quichotte, pourra rendre les clefs correctement au terme d' un débat parlementaire raisonné laissant la République en vie. Tous les partis et composantes politiques auraient ainsi l'occasion de préparer plus sereinement l'échéance de 2027 et de présenter un programme construit et sérieux pour notre avenir. Sans oublier de réfléchir pleinement à la mise en place d'une République moins monarchiste. Utopie ?