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« Quand il a été incarcéré, nous étions simples amis. Nous sommes progressivement devenus plus proches… Au bout de six mois avec lui, il m’a fait parvenir une photo de lui torse nu. J’en ai pleuré durant deux jours, parce que je me disais que je ne l’avais jamais vu nu… Ça fait maintenant un an que nous sommes ensemble, j’ai découvert son corps par étapes et je n’ai pas encore tout vu... »
« Il y a plus de tensions entre nous lorsqu’il est en maison d’arrêt, du fait de l’absence d’intimité et de vie sexuelle. Il s’énerve plus que d’habitude. Après six mois là-bas, c’était presque bizarre quand il a à nouveau posé ses mains sur mon corps. Comme si on avait « perdu » cette intimité, que nos corps ne se connaissaient plus. »
« Au cours de l’une des UVF, j’ai eu le sentiment que mon compagnon était devenu un animal… Vous répétez les ébats sexuels pour vous dire que vous avez profité mais ça me détruisait de plus en plus. »
« La privation sexuelle est à l’origine de nombreux conflits dans notre couple. Mon compagnon est de plus en plus jaloux, voire invivable. Et nos désirs, nos rapports ne sont plus les mêmes. Il ne supportait pas les caresses, aujourd’hui il les savoure. En ce qui me concerne, c’est l’effet inverse. Je me sens plus sauvage, moins douce. Brisée, avec une carapace. »
Ces textes sont issus de la revue trimestrielle Dedans-Dehors, éditée par l'Observatoire intertional des prisons. Pour les citer : Observatoire international des prisons, Dedans-Dehors, n°90, décembre 2015, p16 et p32. Pour vous abonner à la revue papier, c'est ici.
Les autres billets de la série "Sexualité et prison" :
"Sexualité en prison : la grande hypocrisie" (1/14)
De surveillante de prison à femme de détenu (2/14)
Au coeur des parloirs intimes (3/14)
"Le premier parloir intime, c'est comme aller à sa première boum" (4/14)
De la frustration sexuelle à l'incapacité à se réinsérer (5/14)
Sexe en prison : le plaisir empêché (6/14)
Le corps des femmes sous contrôle (8/14)