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Billet de blog 19 janvier 2016

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Une video de trois minutes. Comment l'insupportable devient banal

Permission accordée. Job bien faite. Les soldats se congratulent. Pendant ce temps, le gouvernement Netanyahou s'affaire à faire taire les voix israéliennes dissidentes.

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Permission accordée. Job bien faite. Les ordres se succèdent en rafale comme les tirs à balles réelles. En 3 minutes, près de 35 jeunes palestiniens sont touchés. La vidéo montre une scène de la vie ordinaire en Palestine occupée*.

Pendant ce temps, le gouvernement Netanyahou soucieux de contrôler et de blanchir son image s'affaire à contrôler les ONG  israéliennes anti-colonialistes. Le projet de loi préparé par sa ministre de la Justice - Ayelet Shaked, membre du parti raciste, pro-colon, dirigé par Naftali Bennett, lui-même ministre de l'Education et de la diaspora - a passé le stade de l'examen en Comité ministériel. Son objectif ? Obliger les ONG qui reçoivent la majorité de leur financement "d'entités politiques étrangères" à dévoiler le montant avec tous les détails à chaque fois qu'elles publient un rapport ou entrent en contact avec une personne ayant une fonction de représentation officielle (les ONG non dissidentes ne sont pas concernées, les fonds reçus provenant en majorité d'organismes non officiels).

D'autres préparent la prochaine manche, notamment Avigdor Liebermann, chef du parti Yisrael Beitunu (Israël notre maison). Toujours mesuré dans ses actes comme dans ses paroles, l'ancien ministre des Affaires étrangères israélien traite Breaking the Silence de "traître" en l'accusant d'être financée par des sources qui soutiennent le Hamas. Rien de moins ! 

Fondée par d'anciens soldats et officiers de l'armée israélienne ayant participé aux missions et aux guerres en Palestine occupée, Breaking the Silence veut rompre le silence autour des violations des droits de l'homme commises durant ces opérations en recueillant et diffusant des témoignages portant sur des faits dûment vérifiés. Son "Livre noir de l'occupation israélienne" **, publié en 2013, regroupe des dizaines de récits qui, mis ensemble, donnent un aperçu sanglant de ce qu'endurent les Palestiniens et de ce que doivent exécuter les jeunes recrues israéliennes. Au terme de leur service, certains sont proprement dévastés et quelques uns trouvent le courage de réagir et de témoigner. Aucun ne pourra oublier, aussi profond sera enseveli le souvenir.

Sur le site d'Autrement, éditeur de la version française, on peut lire le résumé suivant :

"C'est un monde complètement différent là-bas, avec des règles complètement différentes...Réveiller un village en pleine nuit à coups de grenade pour faire régner la terreur, démolir des maisons au prétexte de chercher des armes qui ne s'y trouvent pas, passer à tabac des prisonniers menottés,  participer à des opérations de vengeance meurtrière, arrêter des enfants, annexer des terres, tuer et s'en trouver félicité, dans les territoires occupés de Palestine, l'insupportable est devenu banal."

*Vidéo montrant les soldats israéliens en action, « une action ordinaire"

 https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/video-israeli-soldiers-praise-each-other-shooting-palestinians

**"Le livre noir de l'occupation israélienne, les soldats racontent"

http://www.autrement.com/ouvrage/le-livre-noir-de-loccupation-israelienne-breaking-silence-zeev-sternhell-samuel-sfez

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