Créons le Conseil (National) de Résistance

2027 ? Quoi, 2027 ? Trêve de naiveté. Prenons le négationniste Macron au sérieux. Son néolibéralisme autoritaire, si bien décrit dans ces colonnes par Godin, Chamayou, Plenel, Chapoutot et d'autres est un projet politique précis en action. Il vise, sous couverture de République, laicité et gouvernabilité, pas moins que l'abolition des restes de démocratie et l'étouffement de la société. On avait compris que le macronisme détruisait, pour les besoins du capital, les acquis de deux siècles de luttes sociales. Mais qui voudra percer ses dissimulations saura qu'il ambitionne d'éliminer bien plus, la souverainité populaire, la société (« ce machin »), les Lumières, l'égalité naturelle des êtres et cette humanité qu'il insulte régulièrement en actes et en mots avec tant de mépris jouissif.La loi immigration comme la répression féroce de tout élan d'opposition (retraites, écologie, les jeunes des quartiers, syndicats) devraient finir par éclairer les dernières lanternes. Certains dissertent sur les dangers de 2027 et du fascisme. Ils décrivent Macron en parrain (involontaire) de la brune Marine. Et si c'était pire ? Et si c'était le contraire ? En regardant de près on constate que Macron est l'expression d'une quatrième droite moderne, néolibérale, autoritaire et anti-humaniste qui ne sévit pas qu'en France. Sous pretexte de faire barrage au fascisme, cette quatrième droite fait le boulot sale de démolition de l'humanité mieux que l'extrême droite. Et elle va, à certains égards, plus loin que le Front National. Ceci dit, il ne s'agit pas d'avoir raison ici. L'analyse est peu de chose si elle ne sert pas à nous inciter à l'action. Il est urgent de créer un nouveau Conseil National de la Résistance. Avec qui et sous quelle forme ? Faux débat. Son histoire nous guidera. Et en si bonne route soyons fous : biffons le « national ». Conseil Populaire de Résistance sonne mieux.