En fouillant mes archives j'ai constaté avoir déjà cité trois fois cette explication mais perdue dans des textes assez ou très longs publiés entre juin 2019 et janvier 2021, chaque fois bien sûr pour relativiser les suppositions orgueilleuses des humains, le plus ancien de manière générale, les deux suivants plus dans l'axe d'une critique de l'“effondrementologie” ou comme on dit en novlangue actuelle, la “collapsologie”. Ça concerne... Et bien, vous saurez très vite ce que ça concerne. Repris d'une page de «L'Oracle» (une section subalterne de Wikipédia) de fin 2013. Voici ce passage:
- «Vitrification
- Bonjour Oracle. J'ai lu quelque part que l'arsenal atomique US permettrait de « vitrifier la planète » : Qu'en est-il vraiment, quelle surface peut-on vitrifier avec l'arsenal existant ? Eh nah? (discuter) 19 octobre 2013 à 12:32 (CEST)
- En tout état de cause, au mieux une trentaine de pourcent de sa surface, les terres émergées. Olivier ♦ Hammam 19 octobre 2013 à 12:39 (CEST)
- Non, beaucoup moins que ça - de l'ordre de 0,05 % de la surface des terres émergées. On peut voir sur ce site les rayons d'actions des différents types de bombes, d'autre part on lit dans Arme nucléaire que « En 1982, on estimait qu'il y avait environ 50 000 armes nucléaires dans le monde totalisant entre 12 000 et 14 000 mégatonnes » ce qui fait en moyenne 50.000 armes de l'ordre de 300 kt. Ce chiffre de 300 kt est un bon ordre de grandeur : des armes plus puissantes causent individuellement beaucoup plus de dégâts, mais la surface détruite par kt est moindre, parce qu'il y a une sur-destruction au centre. Inversement, à énergie égale, plus de petites armes causerait plus de dégâts en terme de km², mais représenterait un coût énorme parce que le coût d'une arme nucléaire ne dépend que faiblement de sa puissance. La zone de destruction d'une arme de 300 kt est de l'ordre de 200 km², donc si tout l'arsenal de 1982 (où il était au maximum) était dispersé de manière homogène sur un territoire, il y aurait de quoi détruire en gros 10.000.000 km². Les États-Unis ont une superficie de 9 629 048 km², donc c'est à peu près suffisant pour détruire totalement les USA, mais ça fait loin du compte pour la planète entière : les USA ne font que 6,3 % du total des terres habitées d'après Liste des pays et territoires par superficie. Le « bon » élément de comparaison, c'est que ça permet en gros de détruire toute la surface urbanisée du globe, mais en laissant les campagnes intactes. Ceci étant dit, s'il s'agit de vitrifier le sol, ça demande de le porter à des températures de plus de 1000 °C, donc le simple rayon de destruction ne suffit pas. La vitrification stricto sensu ne concernera au mieux que la zone couverte par la boule de feu, c'est-à-dire une surface de l'ordre du km² par tête. L'arsenal mondial de 1980 pouvait vitrifier un territoire de l'ordre de 50.000 km², 250x200, à peu près un territoire grand comme l'Irlande. De l'ordre de 0,05 % de la surface totale, donc. Et les irradiations, dans tout ça, me direz-vous ? En fait, l'irradiation directe ne concerne en pratique que des lieux qui sont déjà au départ dévastés par le souffle de l'explosion et grillés par les rayonnements thermiques, donc ça ne change pas grand'chose au résultat final. Dans le Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki il y a eu de l'ordre de 200.000 morts, mais le syndrome d'irradiation aiguë n'a été constaté que pour 5 à 15% des décès, sur des victimes souvent fortement traumatisées par ailleurs (la cause de la mort est donc probablement multiple). Si les explosions sont faites trop près du sol (ce qui ne va pas dans le sens d'une efficacité militaire maximale, et tend donc à être en réalité évité), des retombées nucléaires peuvent faire plus de victime à longue distance, comme le montre l'accident de Castle Bravo. Mais les niveaux mortels ne concernent que des zones limitées, et ne sont atteints que quelques jours. Après ~ un mois, il n'y paraît plus, les « zones radioactives interdites à jamais aux générations futures » sont des fantasmes de science-fiction. En même temps, un bombardement massif de ce type déclencherait des Tempête de feu qui vitrifierait probablement le sol, donc la surface urbanisée de tout à l'heure se transformerait peut-être en désert vitrifié. Mais c'est impropre de considérer que la vitrification serait due aux explosions atomiques, parce que l'énergie correspondante viendrait en réalité de la combustion des matières locales, pas de l'explosion proprement dite ; c'est comme si on disait qu'une allumette suffit à vitrifier une forêt - en un sen c'est pas faux, mais ça ne reflète pas du tout l'énergie de l’allumette, plutôt l'inflammabilité de la forêt. Mais même en prenant cette interprétation, on ne « vitrifie » que les 6.3% de tout à l'heure, donc plus de 90% des surfaces (montagnes, plaines,...) ne sont pas directement concernées par ces explosions. C'est déjà un bon argument pour vivre à la campagne, et si l'urbanisation concerne 50% de la population en 2000, ça veut dire que la moitié de la population a des chances très raisonnables de survivre dans l'immédiat à une telle apocalypse. Ceci étant, les survivants n'auront pas dans un sort très enviable. D'une part à moyen terme, évidemment, l'anéantissement de tout le tissu industriel et urbain fait qu'ils seront condamnés à vivre à l'âge de la pierre faute de moyens leur permettant de produire autre chose comme outils et comme source d'énergie (vous savez domestiquer une vache, vous?). Ce serait suffisant en tout cas pour anéantir la civilisation (pas l'humanité, même si c'est une piètre consolation). Mais surtout d'autre part, à court terme, la suie dégagée par la Tempête de feu ci-dessus entraînerait un obscurcissement massif et durable du ciel, donc un hiver nucléaire voire peut-être un effet suffisant pour déclencher une petite ère glaciaire artificielle. L'article en:Nuclear winter est assez ... refroidissant sur ce sujet. Bref, si l'arsenal nucléaire est insuffisant pour vitrifier la planète, il est probablement suffisant pour la congeler. C'est peut-être pour ça que la course aux armements a été appelée la guerre froide, en fait ... Cordialement, Biem (discuter) 20 octobre 2013 à 11:08 (CEST)».
Par honnêteté je donne toute la section, y compris ma réponse, d'une pertinence limitée (même si sensée).
Voilà, c'est clair, même avec notre arsenal complet d'armes nucléaires nous ne pourrions guère que massacrer directement au plus la moitié de notre propre espèce, probablement une part importante de la faune la plus spectaculaire donc la plus rare, pour le reste, pas grand chose sinon un mauvais moment à passer. Comme le dit Biem, probable qu'on détruirait notre civilisation actuelle mais non l'humanité ni toutes les strates de civilisations antérieures, donc même l'hypothèse “retour à l'âge de pierre” est excessive, tout au plus et pour une période point trop longue, le retour vers un état antérieur tel qu'il existait alentour de 1700, l'état d'avant le processus “révolution industrielle”. Les effondrementologues sont des grands orgueilleux, ils fantasment une humanité bœuf capable de détruire la planète, alors que nous avons une humanité grenouille tout juste capable, dans le pire des cas, de s'anéantir pour moitié en tentant maladroitement de se faire aussi grosse que le bœuf catastrophe...