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Billet de blog 5 mars 2019

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Le féminisme est un humanisme.

Je n'ai aucun doute sur le fait que les femmes sont des femmes et les hommes des hommes et aucun doute sur la nécessité pour les hommes et les femmes de “devenir femmes”. Pourquoi? Parce que si ça n'est pas réel du moins c'est vrai, et c'est vrai parce que nécessaire.

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Il est pour l'espèce de vitale nécessité que sinon l'ensemble du moins une suffisante majorité des humains adopte les supposées “valeurs féminines”. C'est vital pour la survie de l'espèce.


Il me faut rendre à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre: ce titre reprend une phrase prononcée par Christiane Taubira.

Je soupçonne nombre d'humains de croire réellement que les humains sont des animaux comme les autres et la division entre les espèces, je précise, les espèce dites “animales”, et les humains, un artifice, je soupçonne qu'une large part des supposés “végans” croit réellement que les humains doivent mais surtout peuvent se priver de toute ressource animale, je soupçonne que beaucoup d'humains, de plus en plus d'humains, croient réellement que les humains ont la capacité d'agir sur le climat, de “changer le climat”, et autres billevesées. C'est idiot. Tout ça n'est pas réel. Par contre tout ça est vrai dans l'ordre de la croyance.
Ce que l'on croit n'est pas ce que l'on voit, ce que l'on voit n'est pas ce qui est, ce qui est n'est pas ce que doit, ce que doit n'est pas ce que faut. Rien de “philosophique” ici, du moins au mauvais sens du terme, le sens sans sens, le terme en usage de grossièreté ou insulte ou injure, c'est un constat. Explorons.

Je crois que je suis une entité finie et inchangée au cours des temps, or j'ai commencé ma vie extra-utérine comme un petit machin pas plus long que ma jambe actuelle, cuisse non comprise, et un poids à peine supérieur à celui actuel de ma tête, cou compris, entre ce moment et ce jour la totalité de mes constituants fut renouvelée plusieurs fois, je le vois, je vois que j'ai changé, que je me nourris et respire, excrète et expire, qu'à court, moyen et long termes et de diverse manières je ne cesse de me modifier, d'agir pour me modifier, pourtant ce que je crois ne correspond pas à ce que je vois. C'est heureux, mieux vaut que je croie être “le même” à tout instant de ma vie, sans cela je mettrais ma vie en grave péril, cesser de “croire en soi” est la meilleure manière de renoncer à vivre.

Je vois une image du monde, non le monde. Cette image est très sélective et correspond peu ou très peu à ce que des instruments plus précis et moins sélectifs “voient”, je n'ai pas cette idée assez animiste qu'un télescope voit quoi que ce soit, c'est l'humain derrière le télescope qui voit, mais du moins, il permet de voir non pas mieux mais autrement, de ne pas voir la réalité telle qu'on a coutume de la voir, ça permet à l'humain derrière le télescope de considérer que l'univers réel est assez différent de ce qu'il voit au lieu où il vit et avec son propre appareil de vision, non son œil seul mais l'ensemble complet œil, muscles oculaires, nerf optique et zones cérébrales de traitement du signal. La vision est très sélective. Je minore, je mégote, la vision est extrêmement sélective à tous point de vue, le spectre d'ondes électromagnétiques perçues par l'œil est très, euh, pardon, est extrêmement limité, de mémoire, environ entre 400 et 800 nanomètres, à 200 nanomètres près par excès ou par défaut (c'est ainsi, nous ne sommes pas égaux dans la limitation, certains “voient dans l'ultraviolet”, d'autres ou les mêmes “voient dans l"infrarouge”, et ceux qui ont une réduction de capacité de 300 nanomètres des deux bouts sont pile au milieu, ergo “ne voient pas”, ont une capacité de vision nulle ou réduite à une ou deux longueurs d'onde), la longueur d'onde minimale est le quantum de lumière, très en-deçà des micro-ondes qui sont très en-deçà des longueurs d'onde excitant l'œil, celle maximale en toute hypothèse aussi ample que l'univers mais bon, ce n'est pas demain et à mon avis jamais qu'on construira l'instrument en état de détecter un tel mouvement, il serait un peu grand, de la taille de l'univers et un poil plus, et ça prendrait du temps, l'éternité et des poussières. Cela posé, ici et maintenant on peut capter des ondes de plusieurs dizaines de kilomètres. À quoi s'ajoute qu'on perçoit une fraction très faible, ah!, nouvelle erreur, extrêmement faible de cette frange d'ondes, celle qui crée d'infimes variations dans le flux incessant de lumière “tombée du ciel”, la lumière stellaire, surtout venue de l'étoile locale: les autres étoiles ont aussi leur contribution, cela dit et vu de la Terre le soleil est extrêmement plus lumineux, même la nuit... Nous vivons dans un bain de lumière permanent dont nous ne percevons que quelques rares gouttelettes.

Ce qui est, est. Que je voie telle partie de l'univers ou non ne change rien à son essence. C'est ainsi. Et même pire: avant que je le visse donc que je vive il était, après que je cesserai de vivre donc de le voir il sera. C'est ainsi.

Ce qui est n'est pas ce que doit: ce que je ne vois pas n'a pour moi nulle valeur et ce que doit est ce qui me concerne. Je comprends l'univers mais au-delà de cette fraction d'univers dans l'espace et le temps où je mène ma vie, rien ne doit: “après moi le déluge”, comme dit l'autre... Même si je crois devoir m'inquiéter de ce que l'univers retiendra de moi “dans les siècles des siècles” c'est vain, après ma mort je serai une trace dans la mémoire de mon espèce, qui un jour ou l'autre sera une trace dans le long chemin de l'évolution: la vie, localement, sur cette Terre, sera au plus tard dans 5,5 milliards d'année une trace dans l'univers. Donc autant travailler à vivre une bonne vie ici et maintenant qu'ailleurs et demain...

Ce que doit n'est pas ce que vaut. Il n'y a pas d'obligation à cela mais si l'on se sent une dette envers la longue conspiration qui nous amena à naître et à vivre on doit l'acquitter auprès des générations à venir. Je me sens cette dette et je veux m'en délivrer, raison pourquoi si je ne me crois, ni ne me vois, ni ne me sais, ni ne pense être ou devoir être femme, je me dois croire être et me croire valoir être femme, pour acquitter ma dette.

Il ne s'agit pas, par miracle ou par chirurgie et chimie, de prendre l'apparence d'un humain de sexe féminin, je demeurerais un humain de sexe masculin, si semblable serais-je à une femme je n'aurais pas les organes ni l'endocrinologie ni tout un tas de particularités singularisant les femmes et les mettant en situation de continuer l'espèce, sans préjuger de l'avenir, ici et maintenant c'est impossible. Or c'est ici et maintenant que je me dois d'être, et non de devenir, femme. Les deux ne sont pas séparables, pour être femme il faut le devenir, se penser femme, ça ne se passe pas du jour au lendemain – quoi que ça puisse se faire vite –, mais du moins il ne s'agit pas de le devenir vraiment. Dans le contexte, “devenir femme” revient à adopter les valeurs associées aux femmes, qui n'ont rien de spécialement féminin au sens biologique ni éthologique mais qui s'opposent aux valeurs associées aux hommes. C'est une question de moment: pour parvenir à une certaine évolution de l'espèce une phase à prédominance “masculine” fut utile pendant un moment (quelques millénaires) mais a fait son temps. Comme dit l'autre,

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux:
un temps pour naître, et un temps pour mourir:
un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté:
un temps pour tuer, et un temps pour guérir:
un temps pour abattre, et un temps pour bâtir:
un temps pour pleurer, et un temps pour rire:
un temps pour se lamenter, et un temps pour danser:
un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres:
un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements:
un temps pour chercher, et un temps pour perdre:
un temps pour garder, et un temps pour jeter:
un temps pour déchirer, et un temps pour coudre:
un temps pour se taire, et un temps pour parler:
un temps pour aimer, et un temps pour haïr:
un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.''

Pour autant que l'on croie que “les hommes font la guerre” et “les femmes font la paix”, ce qui ne se vérifie pas toujours dans la réalité, même si de fait il y a bien plus d'humains de sexe masculin “qui font la guerre”, sont actifs dans les combats, que d'humains de sexe féminin, symboliquement, “la paix”, quoi qu'elle soit, est “féminine” (je ne sais trop ce qu'est la paix mais je sais ce qu'est la guerre, la paix est “la non guerre”, tous les cas qui ne sont pas la guerre). Et ainsi de suite: la douceur, l'attention à l'autre et à soi, l'éducation, l'amour, la bienveillance, les vêtements confortables ou/et coquets, les apprêts pour sa mise en valeur (parfum, maquillage...), il est urgent de privilégier ces choses matérielles et immatérielles associées principalement aux femmes, tenant compte que les valeurs “masculines” sont à préserver mais à mettre un temps (probablement long, quelques millénaires ou millionnaires, mais qui sait?) en arrière-plan, toujours là mais en mineure.


Au fait, le véganisme est “masculin” car la première étape d'une guerre contre la vie même. Guerre perdue d'avance mais qui serait dommageable pour bien des espèces animales, en premier les humains. Donc, les humains se convertissent tous au véganisme. Autant que je sache le naturisme absolu (cesser toute activité qui “artificialise” l'espace social humain) n'est pas dans leur projet, ni le naturisme relatif, vivre nus et se nourrir des fruits que “la nature” donne. En revanche on est censé avoir un respect absolu de la vie animale, humains compris. Bon. Ne tuer nul animal (je ne sais si les insectes et autres invertébrés sont aussi à respecter mais je suppose que oui) c'est les laisser librement croître et se multiplier. Si un humain et un cerf ou une truie visent la même nourriture, qui est prioritaire? Si l'humain s'en empare il en prive le cerf ou la truie, donc compromet leur survie, s'il s'en prive il compromet la sienne. Sa propre survie se fera en défaveur d'autres êtres vivants dépendant des mêmes ressources donc d'autres animaux, y compris humains. Le véganisme est plus qu'idiot, mortifère, dans le cadre des écosystèmes la régulation des espèces vivant dans son espace est une nécessité vitale pour toute espèce qui l'occupe, les prédateurs existent non pas contre mais pour le bien des autres espèces. La “vérité” est entre “viandards” et “végans”, prélever sans excès, tuer avec aussi peu de violence que possible, utiliser mais ne pas instrumentaliser le vivant. Cela vaut pour tout vivant bien sûr, de la plus humble bactérie jusqu'au Plus Merveilleux de Tous les Êtres Jamais Nés À Ce Jour, Ma Pomme.


De toute manière, quand je mourirai vous vous en apercevrez tous, que je suis le Plus Grand des Plus Grands! Que sans moi l'univers ne sera plus rien! Ou le contraire. Ouais, peut-être bien le contraire. Je vais réfléchir à la question...


Texte repris de mon site personnel, série «La femme est l'avenir de la femme».

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