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Billet de blog 5 mars 2019

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L'Ennemi intérieur.

Soit on prend au sérieux la théorie de l'évolution actuelle, dérivée de la théorie darwinienne, ou la théorie de l'univers et l'anthropologie de la plupart des religions, soit non. Si c'est oui pour au moins un de ces cas, alors la notion même d'ennemi extérieur n'a aucune validité, s'il y a un ennemi, il ne peut qu'être intérieur.

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En fait je ne prends pas très au sérieux ces théories même si je prends au sérieux certains de leur présupposés et certaines de leurs conséquences car je ne prends aucune théorie au sérieux, elles sont nécessairement transitoires sans que leurs propositions deviennent nécessairement fausses même si elles se révèlent inexactes. Mon exemple favori pour expliquer cela est la série des trois théories de l'univers qui ont successivement constitué une base solide pour aller plus loin dans l'investigation de la réalité observable: la relativité galiléenne comme la théorie de la gravitation newtonienne sont obsolètes mais non périmées tant qu'on reste dans les contextes pour lesquels elles furent établies, par contre si on veut synchroniser des objets dans des contextes autres, par exemple des satellites artificiels à haute altitude et des véhicules terrestres, la relativité restreinte devient nécessaire. L'évolutionnisme darwinien reste assez valide dans sa description du processus mais un peu moins dans ses hypothèses – cela dit, la théorie de Darwin était beaucoup moins  causale que ne l'ont dit ses adversaires et certains de ses épigones, et certainement pas téléologique. Pour les anthropologies et cosmogonies de type religieux c'est indécidable, elles concernent beaucoup plus la question de la parole et du verbe que la réalité observable mais là n'est pas mon sujet dans ce billet.

Que disent, chacune à sa manière, les théories évolutionnistes actuelles et les théologies les plus courantes? Que toute vie découle d'une cause première, donc que toute vie est parente de toute vie. Ce qui induit une proximité et surtout une affinité de toute vie, quelle que soit sa forme, avec les humains. Il y a une valeur morale et une valeur éthique à cette affirmation mais bon, c'est de l'ordre de l'évidence, prendre soin de son environnement, tous les humains sont adelphes et toute la lyre. Par contre, c'est d'un intérêt pratique pour la médecine: soigner doit se faire avec et non pas contre. Tout soin qui agit contre une vie qui représente pour un humain une menace agit aussi contre l'humain même puisque ce sera nécessairement antibiotique. Que la cause soit externe (virus, bactérie, parasites...) ou interne (tumeurs malignes, maladies auto-immunes, allergies...), la résolution la plus pertinente doit se faire avec les capacités propres de l'humain et de son métabolisme, non pas agir contre la cause évidente mais avec le point de l'organisme qui a une affinité avec le vecteur de la maladie induite. Ce jour, j'apprends qu'un deuxième malade est assurément guéri d'une infection par le VIH par un moyen non médicamenteux, la greffe de moelle osseuse d'un donneur dont le gène qui est la cible du virus a une particularité empêchant le virus de s'y insérer. D'où, il serait intéressant de comprendre comment ont peut aider l'organisme à disposer de ce type de défense, non plus lutter contre le virus mais agir avec l'organisme.

Bien sûr cela vaut pour tous les cas: sauf avec des parasites périphériques, donc qui ne pénètrent pas l'organisme, tout ce qui peut y pénétrer le fait parce qu'ayant une affinité avec sa cible, donc il vaut mieux agir avec la cible que contre la flèche. Ce que je dis est une voie de recherche prépondérante parmi les chercheurs actuels les plus pertinents dans ces questions, mais n'est toujours pas la voie prépondérante pour les chercheurs qui travaillent avec ou pour l'industrie pharmaceutique parce que celle-ci devrait changer complètement ses processus industriels. Donc cette industrie continue dans la même voie en sachant que c'est une voie de garage, parce que ça lui coûterait trop. Quand une industrie devient antibiotique, il faut qu'elle change ou qu'elle cesse.

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