En 2005, un vote sur un supposé (mais non avéré) «Traité établissant une Constitution européenne» fut invalidé. Dans ans plus tard et contre la volonté des peuples, il leur fut imposé sous le nom de «Traité de Lisbonne», à peu de choses près le même texte mais cette fois, sans le paravent peu crédible de ce supposé caractère “constitutionnel”. En 2018, les peuples européens unanimes se prononcèrent pour la fin des changements d'heure d'été et d'hiver. Sept ans plus tard aucune initiative des instances dirigeantes n'a été prise pour valider ce choix. Et autant qu'on puisse le comprendre ça va durer longtemps, au moins aussi longtemps que dureront ces institutions dans leur forme actuelle.
J'explique avec les arguments les plus solides que ni dans ses États-membres ni au niveau global il n'y a de démocratie dans l'Union européenne mais comme, au cours de la première moitié du XX° siècle, on se mit à nommer “démocratie” ce qu'auparavant on nommait “oligarchie”, les tenants (conscients ou inconscients) de l'oligarchie m'expliquent que si, puisque les “institutions démocratiques”, c'est-à-dire oligarchiques selon la définition antérieure, celle admise jusqu'au début du XX° siècle, sont la règle dans cette entité politique.
Ces deux exemples, deux parmi bien d'autres donc, l'illustrent parfaitement: quand le peuple décide, soit qu'il refuse soit qu'il réclame, on n'en tient pas compte. 1984 est un roman prémonitoire qui, constatant une certaine évolution de la pratique politique et de celle discursive, nous explique de manière dramatisée donc inquiétante un certain état des choses. Il faut pourtant lire avec attention ce roman, on y voit des individus qui, plongés dans une situation apparemment contraire à leurs intérêts, s'en satisfont et la trouvent “normale”, seuls ceux qui ont l'outrecuidance de la dire anormale et nocive étant “au mieux” violemment “amenés à la raison”, sinon éliminés.
Quand on nomme “démocratie” ce qui est oligarchie, on ne peut faire qu'une chose: ajouter au malheur du monde.