Je vis dans un monde étrange. Prenez cette curiosité: Manuel Vals, ci-devant socialiste français et désormais politicien espagnol de droite, a il y a peu participé à une manifestation réunissant les droites nationalistes espagnoles anti-indépendantistes conservatrice, réactionnaire et extrême, pour “lutter contre la peste nationaliste”. Comprend qui veut.
Autre exemple: Laurent Joffrin, en rapport avec «l'affaire ”Ligue du LOL”» déjà abordée dans l'épisode 3. Il nous explique que certains collaborateurs de Libération ont été mis à pied, que c'est “à titre conservatoire” mais nullement une sanction, car il n'a pas assez d'éléments pour déterminer s'il y a lieu de sanctionner. Bon. Cherchez un peu sur Internet ce qui concerne les mesures prises à l'encontre de ces “pervers du Net”, vous y verrez ce que tout le monde sait et comprend, sauf semble-t-il ceux qui les ont prises, ces mesures SONT DES SANCTIONS. Donc, dire dans la même phrase qu'il y a eu des mises à pied ET que ce ne sont pas des sanctions, est à l'évidence un mensonge. C'est la précision supplémentaire, le fait que, selon Laurent Joffrin, il ne dispose pas d'assez d'éléments pour savoir si ces faits valant mise à pied sont avérés, qui explique: les auteurs des faits ont très explicitement affirmé que oui, ils ont harcelé, en bande organisée, longtemps et souvent, donc il n'y a aucune incertitude, cela mérite sanction. Alors, pourquoi Laurent Joffrin prétend le contraire? Et bien, parce qu'il est déjà et de longue date au courant des faits, qui sont publics depuis des années, revendiqués par leurs auteurs depuis des années, et qui ont en partie motivé leur recrutement puisque comme harceleurs ils ont prouvé par leurs actions leur connaissance intime des pratiques les plus détestables et dégradantes qui ont lieu dans les supposés réseaux supposés sociaux d'Internet.
Vous connaissez Laurent Joffrin? Moi non, mais je connais ses pratiques et ses discours, et Laurent Joffrin, d'aussi loin que je le connaisse en tant que personne publique, est un salaud. Bon. Les salauds protègent les salauds, rien de plus normal, ainsi ils tentent de se protéger eux-mêmes. Je ne sais pas si vous avez lu ou entendu ses premières interventions au début du mouvement Me Too, quant à moi oui, et dans l'ensemble elles étaient dégueulasses, en gros, le ton était, «des pétasses qui se lâchent, des salopes qui nous pompent l'air après nous avoir pompé le nœud», bref, un salaud. Je suis CERTAIN que si aujourd'hui vous lui rapportez ces propos cinglants, il niera et me traitera de connard, de menteur et d'affabulateur. Reste que ses écrits dans son journal de merde et ses envolées lyriques sur les Salopes qui Sucent sur France Culture sont là, qu'on peut les lire et les entendre, et que de connard et de menteur, s'il y en a, entre nous deux ce ne sera pas moi. C'est ainsi, depuis le temps que je le constate, Laurent Joffrin a toujours nié ou renié ses saloperies publiques.
Ah, au fait, vous savez ce que tous les metteurs à pied disent pour justifier l'idée qu'une sanction n'est en réalité pas une sanction? Que cette mesure est prise «à titre conservatoire». M'est avis que ces salauds devraient trouver de meilleurs avocats pour rédiger leurs «éléments de langage», “mesure conservatoire” et “à titre conservatoire” sont des termes de jargon juridique qui concernent des rapports financiers ou procéduraux entre contractants, et une mise à pied ne fait pas partie de cet arsenal juridique, c'est effectivement une sanction et la seule chose qu'elle puisse à la rigueur conserver, ou au moins préserver, ce sont les apparences. Désolé, monsieur Joffirin, les apparences ne sont pas préservées, vous êtes un salaud qui protège des salauds avec l'espoir que ce faisant vous vous protégez, mais cette fois ça ne marchera pas.
Allez, j'enregistre cet épisode, ça me fera gagner un quart de minute de notoriété de plus.