L'épisode 2 de cette série s'illustre d'un commentaire. enfin non. Enfin si. Ah! C'est compliqué. Enfin non, c'est simple. Enfin... Euh... Ouais, bon, simple, compliqué, ce ne sont que des mots, comme en sont “blog” et “commentaire”. Disons, quelqu'un a placé quelque chose dans la rubrique “commentaires” attachée au billet nommé «Le blog de Olivier Hammam, épisode 2» qui figure dans l'ensemble de billets étiquetés «Le blog de Olivier Hammam», ce qui laisse supposer que c'est un commentaire lié à un billet de blog. De mon point de vue, ces billets ne sont pas des billets de blog, mais ça n'est pas que de mon point de vue. Voici la définition de “blog” que propose Wikipédia. C'est
«un type de site web — ou une partie d'un site web — utilisé pour la publication périodique et régulière d'articles personnels, généralement succincts, rendant compte d'une actualité autour d'un sujet donné ou d'une profession. À la manière d'un journal intime, ces articles ou « billets » sont typiquement datés, signés et présentés dans un ordre antéchronologique, c'est-à-dire du plus récent au plus ancien».
Bon. D'accord. Déjà, ces billets ne rendent compte d'aucune actualité, je déteste ça, “rendre compte de l'actualité”, je n'en ai rien à foutre de l'actualité, ma seule manière de la rendre, parfois, correspond à l'emploi vulgaire du mot: je vomis l'actualité. Là-dessus, qui aura suivi cette série le sait déjà, ceci n'est pas le lieu d'articles personnels, ce supposé “blog” ne m'est pas personnel, il me fut imposé par Mediapart, j'en ai profité un peu à contrecœur au départ, puis je me suis pensé, tant qu'à faire que ce supposé blog appartienne à Mediapart, autant y parler du propriétaire, donc de Mediapart, d'un point de vue le plus impersonnel ;possible – là j'ai raté, j'y mets du mien donc ces billets ont tout de même quelque chose de vaguement personnel. Si je devais ultérieurement créer un autre supposé blog je le nourrirai exclusivement de collages aléatoirement associés, pour lui retirer tout caractère personnel. Une sorte de cadavre exquis à base de copier-coller. Bien sûr, je ne le mentionnerai pas, pour éviter de me faire dire par les régulateurs de Mediapart que je suis un méchant garçon et que je ne respecte pas la Charte – je ne l'ai pas lue avec attention mais me rappelle vaguement qu'on doit éviter de faire de ses billets des compendiums (au pluriel on devrait écrire “compendia” mais bon, ne soyons pas vétilleux...), donc je ne signalerai pas que c'en sont, car ce qui n'est pas dit n'existe pas, et si un jour on m'en faisait reproche, je dirai qu'il s'agit de poèmes surréalistes, ce qui devrait clore toute contestation, rendez-vous donc, un Poète Surréaliste dans nos pages! Ils bicheraient, à Mediapart.
Si vous deviez un jour être surpris la main dans le pot de confiture, niez, dites que ce n'est pas une main ou que ce n'est pas un pot ou que ce n'est pas de de la confiture, charge à vos accusateurs de faire la preuve que vous mentez, et comme il est assez malaisé de prouver la réalité, vous devriez, avec une bonne maîtrise de la parole et une bonne dose de mauvaise foi, parvenir à prouver que la réalité n'est pas réelle – vous savez, à la manière d'un Laurent Joffrin expliquant avec aplomb qu'une sanction n'est pas une sanction et que l'évidence des faits n'est pas évidente. Ah zut! Mauvais exemple, Laurent Joffrin a une très mauvaise maîtrise de la parole, quand il ment tout le monde le voit, la seule raison pour laquelle on le lui dit rarement vient de sa position de pouvoir: quand un chef dit que le blanc est noir et que le noir est blanc, personne ne le conteste pour éviter une sanction qui n'en est pas une, la mise à pied. Moi je m'en fiche, je n'ai aucune position de pouvoir à défendre et aucun pouvoir à craindre, donc je peux me permettre d'écrire que Laurent Joffrin est un gros connard et un salaud de première. Certes, il se peut qu'en usant de termes insultants je me mette dans le cas de ne pas respecter la Charte médiapartienne mais là aussi je m'en fiche et en outre suis assez bon rhéteur pour légitimer cette infraction ou postuler qu'une insulte n'est pas une insulte de manière beaucoup plus convaincante que Laurent Joffrin. Disons Joffrin et moi sommes deux cons, moi je suis un con vainquant et lui se prépare à devenir incessamment un con vaincu – un con vaincu par sa propre connerie. C'est ainsi, n'est pas Maître de la Parole qui veut, ça requiert du talent.
Donc, un supposé commentaire. Le sujet du billet intitulé «Le blog de Olivier Hammam, épisode 2» est quelque chose comme la critique interne du site Mediapart, où je précise ceci, «je ne mets pas en cause Mediapart ni son intégrité morale et politique». C'est plus ou moins exact, selon moi plutôt moins mais bon, je suis assez mauvais juge de moi-même, cela dit peu importe, il s'agit d'une précaution oratoire, si quelque jour quelqu'un ayant quelque pouvoir dans le cadre de Mediapart me dit que je mets en cause l'intégrité morale de ce médium, je lui indiquerai que précisément j'ai mentionné le fait que je ne la mets pas en cause, c'est certes spécieux mais c'est écrit donc ça doit être vrai, ou ça peut l'être. Bref, le thème général de cet épisode 2 est la critique interne de Mediapart mais le sujet du supposé commentaire est un possible lieu possiblement nommé “El HAMMAM” qui selon toute apparence serait un truc genre sauna ou bain maure. Je cite ce supposé commentaire signé Zahia GONON:
«Bienvenue à El HAMMAM ! Je m'y rends souvent : cure de minceur».
Sibyllin. En tout cas, ça n'a aucun lien avec la critique interne de Mediapart. Le seul lien visible entre ce supposé commentaire et ce billet est le patronyme de son auteur, Hammam. Ce supposé commentaire a toutes les apparences d'un spam. J'en ai d'ailleurs fait part à Mediapart. Sans vouloir paraître débiner cette aimable institution, on y pratique semble-t-il le Joffrin dans le texte. Je parle sans savoir, cette hypothèse s'appuie sur la réponse qu'on me fit suite à ce signalement:
«Bonjour Olivier,
J'ai bien pris connaissance de votre demande. Si le commentaire vous gène vraiment je peux le dépublier mais il n'a reçu aucun écho.
Le dépublier risquerait d'attirer l'attention de la personne importune et de déclencher des réactions en chaine.
J'attends votre verdict ;)
Bonne journée».
Je suis un méchant garçon, et fis donc une méchante réponse à ce gentil message:
«Bonjour [XXX],
Il m'arrive de dire que je suis assez mauvais juge de moi-même, alors prendre le risque de me faire juge des autres... Du fait, mon verdict en toute question est le plus souvent “non-lieu”, avec tantôt circonstances atténuantes, tantôt circonstances aggravantes, le plus souvent constat de circonstances circonstancielles. Paraît-il, je serais du genre sibyllin, ce qui m'étonne mais bon, je suis assez mauvais juge de moi-même...
Concernant ce commentaire, il m'indiffère, concernant l'absence de réactions à ce commentaire, étant donné mon absolu manque de notoriété la chose a tout d'évident et rien de remarquable, donc c'est non significatif, concernant le risque d'attirer l'attention de cette supposée personne, qui a quelques chances d'être assez robotique, le seul lien apparent entre son supposé commentaire et mon avéré billet étant le mot “HAMMAM”, m'est avis que ça ne risque pas d'attirer ni d'éloigner sa très fortuite “attention”.
Mon but était d'attirer VOTRE attention sur cette curiosité, un commentaire qui ne commente rien (quel rapport entre la mention d'un supposé lieu supposément nommé El HAMMAM et un billet critique sur le fonctionnement interne de Mediapart?), mais apparemment j'y ai échoué. Pas grave, j'ai l'habitude de voir que là où il n'y a pas lieu de le faire, souvent mes interlocuteurs tentent d'interpréter mes propos, ça ne fera qu'un cas de plus de ce travers bien humain, la pulsion interprétative, travers dont je souffre aussi mais je tente de mon mieux de me corriger là-dessus.
J'ai une blague à ce propos: beaucoup de personnes de ma connaissance cherchent des Signes, et les cherchant, immanquablement ils les trouvent parce que quand on cherche on trouve toujours, pas nécessairement ce qu'on cherche, mais du moins on trouve. La fin de la blague est: pour moi je ne cherche pas de Signes mais en trouve souvent parce qu'ils viennent à moi, et quoi de plus plaisant que de trouver sans même chercher, sinon bien sûr de chercher sans trouver? J'aime me poser des questions et quand je cherche des réponses, en général je trouve d'autres questions, ce qui est en gros mon but premier dans la vie, car tant qu'il y a des questions à se poser la vie reste passionnante, alors que trop souvent trouver des réponses la rend un peu moins passionnante.
En toute sympathie.
Olivier Hammam».
Je ne connais pas ma correspondante et ferai peut-être une hypothèse infondée, comme tout le monde j'ai la fâcheuse tendance de supposer a priori que “les autres” sont moins intelligents que moi, supposition le plus souvent démentie par les faits mais bon, c'est beaucoup plus amusant d'imaginer des interlocuteurs d'intelligence limitée, ou bien ça oblige à être soi-même plus simple dans son expression, plus facilement compréhensible, ou au contraire ça induit à brouiller le message, à l'opacifier, et à lui donner une tournure plaisante. Ici j'ai supposé une correspondante pas très intelligente et conçu une réponse cruellement ironique, si je me trompe, ça pourrait la faire rire, ce qui est mon but premier, si je ne me trompe pas, et bien ça importe peu, je suis intimement convaincu que presque tous mes interlocuteurs sont au moins aussi intelligents que moi, comme seule la vérité blesse une réponse qui suppose une moindre intelligence de ma correspondante est nécessairement fausse, donc ne la blessera pas.
Remarquez, mon présupposé sur l'égale intelligence des humains n'a rien d'universel, si par exemple je devais, par malheur, correspondre avec Laurent Joffrin, désolé pour lui mais je le supposerai beaucoup moins intelligent que moi, avec ceci que ses interventions publiques tendent à valider cette hypothèse. Ma correspondante représentant Mediapart ne me donne aucun indice d'une intelligence limitée, juste l'indice d'une pratique ordinaire du jargon médiatique qui l'amène à ne rien dire sur le fond de mon propos, un commentaire associé à un de mes billets a toutes les apparences d'un spam, et à reporter cela sur une supposée motivation psychologique, la supposée gêne que je pourrais supposément éprouver, tout en minimisant ou négligeant le réel problème politique et social que pose un commentaire qui n'en est assurément pas un mais est apparemment un spam. Vous voyez le paradoxe? J'alerte sur une possible violation de la Charte par une supposée personne qui use de son compte pour spammer, et on me demande si ça me gêne “au niveau du mental”... Non, ce n'est pas mon supposé organe de la pensée qui éprouve une gêne mais mon avéré organe de la politique, très sensible à toute violation de ma liberté de parole. Et les spams, en polluant les espaces de parole, sont des viols permanents et répétés de la liberté de parole.
Allez, je publie, ça me fera un nouveau quart de minute de très petite notoriété.