Elle figure sur celle “arménophone” (?) depuis le 20 Հոկտեմբերի 2017 (un mois se situant entre janvier et décembre inclus, ne sachant pas décoder l'écriture arménienne je n'en puis dire plus), celle hispanophone depuis le 20 août 2019, celle anglophone depuis le 3 août 2006, celle germanophone depuis le 27 mai 2011, celle arabophone depuis le 10 2018 مارس (pour le nom du mois, pareil pour l'écriture arabe que pour celle arménienne en ce qui me concerne) et depuis le 22:07، 17 مايو 2020 sur celle en arabe égyptien (cf. nom de mois en écriture arménienne). Sur la Wikipédia francophone l'article est tout nouveau tout beau, daté du 10 novembre 2024, soit il y a deux jours au moment de la création de ce billet.
Enfin, pas si nouveau, vu qu'au départ c'est la traduction du plus ancien de tous, l'article italophone. À la fin, donc deux jours plus tard, il est toujours assez similaire, l'essentiel des nouveaux ajouts (environ 3.000 caractères, tout de même) relevant surtout de la mise en forme et de l'ajout d'éléments standards (des sortes de formulaires) propres à la Wikipédia francophone. Pourquoi la création si tardive de cet article, tant en interne, plus de dix-huit ans après le tout premier, qu'en externe, ladite Ilaria Alpi étant morte en 1994? Je ne sais pas. Les motifs les plus courants pour une création d'article reposant sur une traduction, motifs non exclusifs les uns des autres, sont:
- Souhait de créer des articles et connaissance de la langue source;
- Intérêt direct pour le sujet ou l'objet de l'article;
- Intérêt indirect pour ce sujet ou objet;
- Souhait de donner de la profondeur à un article en cours de traduction;
- Hasard.
Le dernier est universel, des fois on fait des trucs on ne sait pas trop pourquoi ou, le sachant, sans pouvoir vraiment l'expliquer, alors on dit que c'est “par hasard”. Comme l'écrivit un auteur intéressant:
«Ce qu[e les biologistes de 1970] accordent au hasard, les physiciens l’ont accordé, avant eux, à la probabilité. La génétique des chromosomes était à peine formulée, que les physiciens soumettaient déjà l’univers à la statistique.
Le hasard, malheureusement, n’explique rien du tout. Dire que j’ai rencontré Chagall par hasard revient à dire que je l’ai rencontré; le hasard exclut seulement les explications qui pourraient être vraies et ne le sont pas: un rendez-vous que j'aurais pris, la connaissance que j'aurais pu avoir que Chagall visitera telle exposition, déjeunera dans tel restaurant. Le “hasard” enregistre l’événement – dans l’espèce, – la rencontre, en se gardant d’y rien ajouter» (Emmanuel Berl, Le Virage, 1972, Gallimard, p. 86).
La raison qui m'a fait rencontrer cet article ce 12 novembre 2024 est “le hasard”: il y a quelques temps, presque autant de temps que celui qui s'écoula depuis la création de l'article italophone sur Ilaria Alpi, j'ai créé l'article «Force d'intervention unifiée», en date du 17 octobre 2006. On peut, si on le souhaite, “suivre” des articles, ce qui signifie, si on est un contributeur inscrit, “non anonyme”, avoir des alertes sur le fait que certains articles “suivis” ont été modifiés; certains en “suivent” des milliers, pour des raisons purement stakhanovistes ou/et propagandistes (s'assurer, en consultant cette modification, qu'elle est formellement correcte ou compatible avec leur point de vue sur la réalité, ou les deux, et si ce n'est pas le cas, annuler ou modifier cette modification, ce qui est bon pour les médailles du travail – l'aspect stakhanoviste – car les contributeurs ayant les plus grosses statistiques de modification sont réputés “les meilleurs”, ce qui d'un point de vue distant n'est pas si évident: j'en connais un qui pour l'essentiel (dans les 60% de “modifs”) se contente d'ajouter, déplacer ou supprimer des virgules (ou équivalent) qu'il estime mal placées, pour le secondaire (environ 10%) supprime ou modifie les ajouts qui vont contre son idéologie, pour l'essentiel en interne (environ 30%), veille avec attention sur les “mauvais contributeurs” (ceux qui lui semblent idéologiquement suspects) et s'ingénie à faire interdire de contribution ceux de ces “mauvais” trop compétents et actifs à son goût; pour le superflu (moins de 1%), il ajoute de loin en loin des choses nouvelles dans les articles destinés aux visiteurs. Le mérite mesuré sur des données statistiques amorphes de ce genre est d'une validité limitée… Ce Méritant a une liste de suivi énorme, qui lui permet avec vigilance de noter les modifications “sensibles” sur les articles à haute valeur idéologique.
J'ai une toute petite “liste de suivi”, celle concernant les seuls articles que j'ai créés plus quelques rares où j'ai fait des modifications importantes et significatives, après quoi ils étaient nettement transformés, et je n'y prête guère d'attention. Outre les modifications (il est très rare que j'aille y voir, une fois créé un article est l'objet de tous et non le mien, faut vraiment une énorme modification pour que ça puisse m'intriguer au point de consulter l'article) on est alerté sur les liens nouveaux dans d'autres articles vers ces pages “suivies”; le plus souvent ça m'indiffère (savoir que la page “Groupe sénatorial LR”, que je n'ai pas créé mais dont j'ai créé l'ancêtre, sur le groupe UMP,, est mis en lien avec “Léon Duschnock (sénateur)” ou “Élections sénatoriales de 2176 en Ille-et-Vilaine” est d'une importance capitale et mérite d'y aller voir, c'est-ce pas?), parfois ça éveille mon attention (souvent ça ne m'intéresse guère, en ce sens que les liens nouveaux concernent des informations qui ne le sont pas) pour des articles dont je fus l'initiateur, comme celui indiqué, ou “Genre épistolaire”, ou “Génocide des Héréros” (pas sûr du titre mais c'était bien le sujet) ou “Pénitencier d'État de la Virginie-Occidentale” (ou un truc du genre, me rappelle plus le titre exact), disons, des articles au contenu un peu plus pointu que “Groupe Tintouin dans l'Assemblée Glop-Glop” (sans dire que ces groupes et leurs membres sont obtus…). C'est ainsi que j'ai été attiré par l'article sur Ilaria Alpi: en lien avec «Force d'intervention unifiée». Enfin non, pas exactement.
Quand on consulte l'article on voit un lien apparent de cette forme: Restore Hope. Selon Ma Pomme, le nom qu'on peut lui donner pour rendre compte de l'objectif initial est «Opération de destruction systématique des structures d'État subsistantes en Somalie»; son nom officiel est donc «Force d'intervention unifiée», supposément “des Nations Unies en Somalie” mais ça c'est après coup, au départ l'entité politique à l'initiative de cette intervention a informé l'ONU que, avec ou sans son agrément, elle interviendrait, donc c'est une opération à la seule initiative des États-Unis, avec l'appui formel et un peu (très peu) réel de quelques-uns de leurs satellites, repeinte en bleu (couleur de l'ONU) pour donner cette très vague apparence de “force unifiée” multilatérale; son nom commercial est donc Restore Hope, mais entre les objectifs commerciaux affichés (ici, vendre de l'espoir et de la paix en “restaurant de l'ordre” dans l'entité politique visée) et ceux réels il y a parfois beaucoup de distance. Bon. Les auteurs de l'article ont opté pour le nom commercial et pour la mission officielle de cette “force unifiée” même si l'article montre assez vite que ni ce nom ni cette supposée “mission de l'ONU” ne sont très crédibles tant les “restaurateurs d'espoir” ont de grands intérêts à ne surtout pas rétablir ni l'espoir, ni l'"ordre, ni la paix dans cette zone. C'est d'ailleurs, semble-t-il, la cause directe de l'assassinant d'Ilaria Alpi, qui se rendit plusieurs fois en Somalie entre fin 1992 et le moment de sa mort parce que ses enquêtes en Italie sur le crime organisé, la corruption des corps d'État, en tout premier l'armée italienne, et les liens entre ces deux institutions, crime organisé et État, l'y ont conduite.
Quand on consulte la toute première version de l'article «Force d'intervention unifiée» on peut constater que j'étais un petit nouveau, c'est ce que l'on qualifie chez les soutiers de l'encyclopédie de “travail personnel”, de “travail inédit” et de “point de vue non neutre”, trois choses interdites. Après un temps rapide d'adaptation j'ai compris que non, ça ne se faisait pas, alors j'ai fait comme tout le monde: quand je souhaitais publier ou modifier un article ressortant du travail personnel et inédit, et spécialement si j'y ajoutait un “point de vue non neutre” sans risquer de me faire taper (virtuellement) sur les doigts ni voir mes ajouts supprimés ou tellement transformés qu'ils en devenaient “aériens” (inodores, incolores, insipides) je les habillais aussi habilement que possible de tout un barda de “références fiables”, de “sources secondaires” supposément fiables, et je donnais à tout ça les apparences d'une neutralité de bon goût en accusant si besoin des contributeurs de “NPOV” (en étendu ça se traduit par «neutralité de point de vue» mais ça incrimine l'inverse, l'absence de neutralité) qui est en interne l'équivalent du “point Godwin”: tellement gazeux que c'est difficilement réfutable et une fois l'accusation portée, elle vous colle à la peau, et l'accusateur triomphe, comptant sans risque de se tromper sur l'inertie des “contributeurs méritants” qui ont une tendance très forte à ne surtout pas prendre parti dans ces histoires, sinon pour le premier accusateur (eh! L'accusé chevronné sortira l'arme fatale, celle de la philosophie de cour d'école, «C'est celui qui dit qui y est», pour contrecarrer l'attaque, mais ça ne marche que si l'accusé a beaucoup plus de poids dans l'institution wikipédienne que son accusateur) pour ne surtout pas voir leur réputation entachée par un soupçon de “NPOV”. En fait, les seuls qui s'engagent fermement pour l'un ou l'autre sont les contributeurs “méritants” de plus fort poids et leurs adeptes (ouais, en interne Wikipédia tend à fonctionner comme une Église avec de multiples chapelles – ou sectes – ayant chacune son gourou est des fidèles, tous communiant de loin en loin dans l'adoration des «Principes Fondateurs» qui comme les piliers de l'islam reconnus par tout musulman sont au nombre de cinq.(et tout comme pour l'Islam, selon les sectes il peut y en avoir d'autres, supposés “non fondateurs” mais cependant tout aussi intangibles que les cinq consensuels. Ah oui! Comme toute religion, celle wikipédienne requiert une exégèse de ses “Principes Fondateurs”, et comme dans toutes, les exégètes sont rarement d'accord entre eux…).
Donc, la première version de l'article est très “NPOV” et très “travail personnel”. À l'époque les dogmes étaient moins établis et le clergé encore assez laxiste, presque tolérant, rapport au fait que, des fidèles (des contributeurs efficients), il y en avait peu. Du fait, les “méritants” de l'époque prenaient la peine d'expliquer aux postulants qui espéraient devenir impétrants leurs “erreurs” (leurs infractions supposées aux Cinq Piliers), ce qui m'a évité suite à la création de l'article les procédures ultérieures, nettement moins douces et nettement plus automatiques, avertissement très péremptoire de ne pas renouveler de contribution “illégale” anti-PF (Principe Fondateur), interdiction de contribuer pendant quelques jours à quelques mois en cas d'infraction très grave ou répétée, SI (suppression immédiate de l'article), incrimination de NPOV, pose de bandeaux infamants sur les articles délictueux, procédure différée et “démocratique” de suppression de page, etc. Un passage de ce genre:
«Le contexte.
L'opération connue officieusement sous le nom “Restore hope (in Somalia)” (“Restaurer l'espoir en Somalie”) débute le 3 décembre 1992 et s'achève le 4 mai 1993; elle s'inscrit dans une suite d'événements qui précèdent cette opération. et se poursuit avec les interventions consécutives de l'ONU, de mai 1993 à mars 1995.
Si l'on peut faire remonter la crise du début des années 1990 au conflit qui opposa le plus souvent indirectement la Somalie et l'Éthiopie entre 1977 et 1988, via les mouvements “rattachistes” de l'Ogaden (est de l'Éthiopie) et “indépendantistes” du Somaliland (nord-ouest de la Somalie), les événements qui conduisirent à la situation de 1992 ont leur origine précise en 1986, année des premiers grands succès du Mouvement national somalien (MNS) dans le Somaliland, et des premières grandes répressions consécutives du pouvoir central, sous l'autorité du président, le général Siad Barre. Cette année-là, la guerre civile larvée en cours depuis 1978 s'installe durablement et se radicalise, et de nouveaux mouvements, indépendantistes ou d'opposition, vont apparaître et prendre les armes.
Le premier tournant de cette guerre civile est la fin des soutiens extérieurs au pouvoir en place, en 1990. Jusque-là, Siad Barre put se maintenir avec l'aide, d'abord de l'URSS, de 1969 (année où il prit le pouvoir par un coup d'État) à 1977, puis à partir de 1978, des États-Unis. Le second tournant est la destitution puis la fuite du général Barre, le 26 janvier 1991. Son successeur, Ali Mahdi Muhammad, membre comme son prédécesseur du Parti socialiste révolutionnaire de Somalie (PSRS), ne parvint jamais, faute de moyens et de soutiens, à rétablir l'autorité du pouvoir central sur le pays, d'autant que peu après le sud du pays (Jubbada), dont les autorités sont favorables au président déchu, s'arme à son tour contre la capitale Mogadiscio.
De ce moment les événements s'enchaînent pour aboutir à une complète désorganisation du pays, le Somaliland proclamant son indépendance en mai 1991, le nord-est prend dans le même temps une indépendance de fait (qui aboutira à une indépendance proclamée de cette zone en 1998, sous le nom de Puntland), enfin le sud se soulève sous les ordres de Mohamed Said Hersi, gendre de Siad Barre. En mai 1992, la Somalie se réduit de facto à sa capitale, Mogadiscio».
Pas très “neutre”… Version actuelle:
«L'opération connue officieusement sous le nom Restore hope (in Somalia) (“Restaurer l'espoir en Somalie”) débute le 3 décembre 1992 par la résolution 794 du Conseil de sécurité des Nations unies1 et s'achève le 4 mai 1993 ; elle s'inscrit dans une suite d'événements qui précèdent cette opération et se poursuit avec les interventions consécutives de l'ONU, de mars 1993 à mars 1995 que l'on appelle l'Onusom II.
Si l'on peut faire remonter la crise du début des années 1990 au conflit qui opposa le plus souvent indirectement la Somalie et l'Éthiopie entre 1977 et 1988, via les mouvements “rattachistes” de l'Ogaden (est de l'Éthiopie) et “indépendantistes” du Somaliland (nord-ouest de la Somalie), les événements qui conduisirent à la situation de 1992 ont leur origine précise en 1986, année des premiers grands succès du Mouvement national somalien (MNS) dans le Somaliland, et des premières grandes répressions consécutives du pouvoir central, sous l'autorité du président, le général Siad Barre. Cette année-là, la guerre civile larvée en cours depuis 1978 s'installe durablement et se radicalise, et de nouveaux mouvements, indépendantistes ou d'opposition, vont apparaître et prendre les armes.
Le premier tournant de cette guerre civile est la fin des soutiens extérieurs au pouvoir en place, en 1990. Jusque-là, Siad Barre put se maintenir avec l'aide, d'abord de l'URSS, de 1969 (année où il prit le pouvoir par un coup d'État) à 1977, puis à partir de 1978, des États-Unis. Le second tournant est la destitution puis la fuite du général Barre, le 26 janvier 1991. Son successeur, Ali Mahdi Muhammad, membre comme son prédécesseur du Parti socialiste révolutionnaire de Somalie (PSRS), ne parvint jamais, faute de moyens et de soutiens, à rétablir l'autorité du pouvoir central sur le pays, d'autant que peu après le sud du pays (les districts Jubbada et une partie du district Gedo, actuellement en sécession de fait, mais précaire, sous le nom de Jubaland), dont les autorités sont favorables au président déchu, s'arme à son tour contre la capitale Mogadiscio.
À partir de ce moment les événements s'enchaînent pour aboutir à une complète désorganisation du pays: le Somaliland proclame son indépendance en mai 1991, le nord-est prend dans le même temps une indépendance de fait (qui aboutira à une indépendance proclamée de cette zone en 1998, sous le nom de Puntland), enfin le sud se soulève sous les ordres de Mohamed Said Hersi, gendre de Siad Barre. En mai 1992, la Somalie se réduit de facto à sa capitale, Mogadiscio».
Je suis surpris: presque pas de modifications “neutralistes”. Là je peux en déterminer la cause: l'inertie collective au sein de Wikipédia. Quand je crée (enfin, quand je créais, vu que je suis tricard sur Wikipédia depuis fin 2017) un article sur un sujet de type “événement” j'ai une tendance certaine à le faire copieux et circonstancié (dans les autres cas ce sont souvent des ébauches), avec comme résultat pour les plus anciens de très peu évoluer sinon pour sa forme. L'ancienneté d'un article est une sorte de “garantie de neutralité”: celui-ci eut la chance d'être peu modifié sur le fond pendant plusieurs années, donc, implicitement “il est fiable” et “il est neutre”. S'y ajoute la réticence des contributeurs chevronnés à intervenir sur article qui est assez long dès sa création, avec l'idée souvent implicite, parfois explicite, qu'il est le “domaine réservé” de l'auteur initial – je me rappelle notamment le cas d'un article sur la longueur moyenne des poils de cul chez les chimpanzés socialistes, ou autre sujet très confidentiel (un truc sur un moment extrêmement limité de l'histoire de la marine, en fait) qui partageait à l'époque la palme de la longueur (l'équivalent, si on l'avait imprimé, d'un ouvrage d'environ deux cent pages) avec celui sur Roger Federer, que les “méritants” s'entendaient à considérer comme très redondants, très anecdotique, et pouvant sans perte d'information notable être réduit de 90%, mais il avait un auteur unique et vigilant, ce qui dissuadait de toute intervention. L'article sur Federer c'est différent: comme toute religion, celle du sport professionnel avec ses multiples dieux olympiens et toute la multitude des divinités de rangs inférieurs regroupe des adeptes fervents très peu conciliants avec quiconque tenterait d'attenter à leur divinité; le constat était, à l'époque où je m'y suis brièvement intéressé, qu'au moins les trois quarts de son contenu n'étaient que la reprise à l'identique d'articles secondaires sur Lui et sur sa Geste Magnifique, donc on proposait de retirer tout ça et de renvoyer aux articles annexes; scandale des fervents! Résultat, au lieu de fondre il a gagné 100.000 octets par la suite, et n'a commencé à perdre de sa substance presque cinq ans plus tard, quand la Gloire du Héros a commencé de pâlir, pour ne pas en arriver au raisonnable (au plus dans les 100.000 à 150.000 octets) mais au mesuré (“seulement” 238.866 dans l'état actuel, contre 657.649 à son acmé).
La cause supposée, pour l'article «Force d'intervention unifiée», de sa “NPOV” très peu réduite, je la suppose à cause des aventures de certains des articles de Ma Pomme plus récents: ceux supposés ou avérés “NPOV” furent modifiés ou sabrés dans les minutes ou les heures suivantes, car entretemps les outils de surveillance des modifications ont été “améliorés” (le flicage couplé des “robots” logiciels et des matons humains très nettement plus efficaces) et les signalements de “mauvaises modifications” faits “en temps réel”, et les contre-mesures très vite réalisées. Ce sont aussi des instruments de traque efficaces quand on veut “surveiller et punir” un indésirable (un “mal pensant”).
J'en reviens, ou plutôt j'en viens au thème du billet en cours. En ce qui me concerne, étant un mauvais sujet je pense mal, entre autres choses je pense mal (et je pense du mal) des outils de surveillance amorphes, qui servent à constituer des bases données amorphes permettant d'établir des données statistiques amorphes en vue d'une “mise en ordre” amorphe qui se révèle très souvent – qui se révèle toujours – vectrice de désordre. Je fais l'hypothèse généralement confirmée par les faits que l'univers est ordonné dans son essence, désordonné dans sa substance. Si vous allez y voir tout ça n'est pas clair, en philosophie la substance est “une sorte d'essence”, l'essence “une sorte de substance”. On va tenter de clarifier avec une autre pair de mots, l'“óntos” l'“être en tant qu'être”, et le “phaenomenon“, l'“apparence“ ou, dans le cadre de la philosophie, l'“être en tant qu'apparence”: le premier est “ordonné” mais inatteignable, l'autre “désordonné” mais atteignable. Nul besoin d'ordonner le premier, mais le second étant “par nature” désordonné, il devrait apparaître à un philosophe raisonnable qu'ordonner le désordre est impossible. Il se trouve qu'une part importante des philosophes (c'est-à-dire, des humains, notamment) n'est pas très raisonnable et tente l'impossible, donner de l'ordre à ce qui n'en a pas avec les moyens d'entités sans ordre. Ben oui: l'être en tant qu'être étant inatteignable, ce qu'on peut atteindre est l'apparence, et ce par quoi on peut l'atteindre est l'apparence. Les scientifiques sérieux, qui sont des philosophes raisonnables, le savent très bien: on ne connaît jamais l'essence des choses, on n'en connaît que l'apparence. On peut certes donner une apparence d'ordre aux phénomènes mais ça ne peut être que transitoire et incertain. Problème, double problème, les humains qui aspirent à diriger les autres humains sont rarement des scientifiques, et qu'ils le soient ou non, plus rarement encore des philosophes raisonnables.
Cela posé, je ne déteste pas les outils conçus et réalisés par les aspirants à la mise en ordre du désordre, mais j'en ai un usage désordonné, du moins quand c'est possible – à une époque j'usais d'un outil de traçage (de traquage?) très efficace disponible sur Wikipédia, qui surveillait les “modifications récentes” d'une manière désordonnée au départ, le pseudo-ordre chronologique; par après il évolua pour devenir de plus en plus complexe et “ordonné”, entre autres choses par l'adjonction de “robots” annexes qui “mettaient de l'ordre dans le désordre”: signaler les modifs par des “IP” (c'est-à-dire des contributeurs ne disposant pas d'un compte enregistré ou n'y étant pas connectés), des “nouveaux” (compte créé depuis moins de X jours), des “newbies” (des néophytes, moins de X modifications à leur actif), bref, toutes catégories de contributeurs estimés par avance peu fiables (des imbéciles ou des malintentionnés); la détection de “mot-clés” indicatifs de mauvaises intentions, celle d'ajouts de grande ampleur par des contributeurs estimés par avance peu méritants ou déméritants (ceux “peu fiables par nature” plus quelques supposés méritants mais repérés de quelque manière comme d'un mérite incertain), et autres “profilages” de ce genre, ce qui me posa deux problèmes, l'un moral, je doutais de la pertinence de telles classifications et plus encore de la pertinence de laisser en un premier temps à un “robot”, une fonction automatique, la liberté de décider du mérite ou démérite anticipé d'une modification faite par un humain, l'autre technique: j'ai toujours des machines vieillottes car gratuites (offertes par des connaissances qui ont changé de machine pour du contemporain) ou de faible prix, des occasions très peu chères donc assez anciennes, et toutes ces adjonctions firent que le simple démarrage de ce robot surarmé prenait un temps fini mais long, très long, et qu'ensuite son fonctionnement était erratique. C'est ainsi, quand on doit embarquer un Robocop dans une Méhari, le chargement est lent et délicat, le démarrage incertain… Et en plus, les Robocops je les apprécie modérément.
La “liste de suivi” fonctionne pour moi comme la brève liste qui défile sur la droite de la page de mon navigateur dans la partie “Club” de Mediapart: de temps à autre je pioche dedans parce que le titre m'intrigue ou m'attire ou m'atterre ou me repousse ou parce que le pseudo des éditeurs m'intrigue ou (etc.) ou sans autre motif que de figurer dans cette liste de trois billets, et de même pour celle de trois articles de la partie “Journal” du site. Avec ma “liste de suivi” de Wikipédia je vois parfois une association entre l'article “suivi” et le lien nouveau vers lui qui m'intrique ou (etc.) et je pioche. Pour voir. Au fait, ma “liste de suivi” sur Mediapart ne m'est d'aucune utilité dans le cadre de Mediapart, je ne la consulte pratiquement jamais, c'est “au cas où” – au cas incertain où, discutant avec des tiers, je mentionnais un blog qui attira mon attention au point de le mettre dans cette liste, ce qui me permettrait alors de me le remémorer si j'ai oublié son nom entretemps.
Ce nom, Ilaria Alpi, m'a intrigué. Je ne connaissais pas, et de ce fait ne parvenais pas à l'associer avec «Force d'intervention unifiée». J'ai donc cliqué sur le lien vers cette page, pour voir. Et j'ai vu. Des “liens qui libèrent”. Je ne sais (je ne sais pas encore) pourquoi une maison d'édition a choisi ce nom, Les Liens qui libèrent, je sais seulement pour l'instant que souvent ses publications me semblent intéressantes. Je sais pourquoi en revanche ce billet a ce titre: il est des liens qui entravent et d'autres qui émancipent. Une raison qui m'induit à ne pas trop me lier à des liens apparemment logiques, des liens qui “mettent de l'ordre”, est précisément le risque accru d'entraves: ordonner le désordre c'est accepter de se lier à ce qui entrave, à ce qui restreint notre liberté, spécialement notre liberté de pensée. Aucun intérêt par exemple d'aller voir ce qui se lie à la page «Groupe Perlimpinpin au Sénat» tant le résultat sera prévisible. Il y a aussi toutes ces pages en lien avec «Force d'intervention unifiée»:
- 9 décembre;
- Oussama ben Laden;
- Accord de libre-échange nord-américain;
- George H. W. Bush;
- Bill Clinton;
- Prescott Bush;
- Liste de guerres;
- Interventions militaires des États-Unis dans le monde;
- Force intérimaire des Nations unies au Liban;
- Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo;
- Force de maintien de la paix des Nations unies;
- Liste des opérations militaires impliquant la France;
- United States Marine Corps;
- 13e demi-brigade de Légion étrangère;
- Aéroport intercontinental George-Bush de Houston;
- Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda;
- Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire;
- Barbara Bush;
- M1A1 Abrams;
- Jeb Bush;
- Aden;
- Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti;
- Mission des Nations unies en Haïti;
- Mission des Nations unies au Soudan;
- George Prescott Bush;
- Force de protection des Nations unies;
- Conférence de Madrid de 1991;
- 11e régiment d'artillerie de marine;
- Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo.
Ai-je nécessité d'y aller voir pour savoir ce qui lie tous ces articles à celui sur Restore Hope? Pas vraiment. Pas du tout. C'est d'une évidence triviale et sans y voir je peux deviner sans peine de quelle manière ils se lient à lui et pour plusieurs, pour deviner ce qui les lie eux-mêmes – tous ceux avec “Bush” dans le titre, tous ceux en rapport avec les États-Unis et les dirigeants de cette entité politique, tous ceux en rapport avec l'ONU et ses “missions”, etc. Il y a certes ce curieux «M1A1 Abrams» mais bon, sans même le vérifier je suppose sans grand risque d'erreur qu'un tel nom désigne une arme “genre missile” de fabrication étasunienne. Je vais y voir. Perdu, c'est «une version améliorée du char de combat américain M1 Abrams». Je m'y connais peu en noms de matériels de guerre, beaucoup en noms “genre matériel de guerre”, ce n'est pas un outil “genre missile” mais pour le reste ça va, c'est bien “genre truc de guerre étasunien”. Le premier lien de la liste vers un article qui ne m'évoque rien de particulier qui soit clairement liable de manière contrainte à l'article est le cinquante-et-unième, «Valerie Place»; le nom étant assez vraisemblablement anglais ou anglo-américain ça me fait supposer une personne en lien avec les hautes administrations étasuniennes ou avec les médias de ce pays. Je regarde. Perdu, c'est «une infirmière et une travailleuse humanitaire irlandaise. Elle est la deuxième personne occidentale à être tuée en Somalie pendant le conflit et la famine au début des années 1990». Plus précisément, le 22 février 1993. Pour le nom j'ai bon, pour la profession j'ai mauvais, pour l'hypothèse implicite d'un lien direct avec l'intervention “ONU” en Somalie j'ai bon. Ilaria Alpi est en 196° position et tout ce qui figure entre Valerie Place et elle est évident, sauf «Baledogle», un mot inconnu pour Ma Pomme et inclassable. Base aérienne militaire, ça explique.
Ilaria Alpi est le dernier lien vers un article, les suivants renvoient vers des pages “internes” (pages d'utilisateurs, de “modèles” et de “projets”) toutes en lien avec la Somalie, la guerre, l'ONU et les hautes instances et personnalités étasuniennes. C'est aussi le seul article sans lien direct avec «Force d'intervention unifiée». C'est enfin le seul parmi les plus de deux cent liens jusqu'ici signalés à mon attention vers lequel j'ai cliqué pour voir, précisément parce que je ne voyais pas de lien – j'aurais pu à la rigueur consulter les articles «Valerie Place» et «Baledogle» mais très souvent les liens arrivent en rafale et un nom sans lien évident qui figure parmi deux ou trois autres évidents indique une forme d'évidence par ce rapprochement. Là, Ilaria Alpi apparaît seule. Donc j'y vais voir, attiré par cet apparent manque de lien de ce lien. Et je ne suis pas déçu: pas de lien. Enfin si. Enfin non. Disons: pas de lien avec la mission de l'ONU ni avec le motif explicite de l'opération commerciale Restore Hope – je nomme ça une “opération commerciale” à cause de l'évidente discordance qu'on peut toujours constater entre le slogan de lancement d'un produit et ce que fait effectivement ce produit: un machin qui “libère la Femme” et qui est une lessive, un truc qui “vous rend plus libre” et qui est un char d'assaut une voiture électrique, etc. Un bidule qui “restaure l'espoir” en aggravant une situation de guerre et de déstructuration d'une entité politique, en accentuant ou en installant une situation de famine et en contribuant directement à la mort violente d'encore plus de civils après qu'avant le début de cette “restauration de l'espoir”, c'est une “opération commerciale” genre «La Guerre lave plus blanc!».
Que libère exactement le lien «Ilaria Alpi»? Une entrave à la compréhension de certains méandres de la “géopolitique” dans laquelle le crime organisé, la corruption d'État et la destruction délibérée des structures d'État d'une entité politique convergent, le tout favorisant l'exploitation des ressources diverses, en tout premier celles minières (y compris le pétrole et le gaz), qui se trouvent sur le territoire de cette entité politique, le tout se complétant d'une exploitation esclavagiste et meurtrière des populations locales par des entreprises multinationales en affaires avec des seigneurs de guerre locaux et si possible des “autorités légales” aussi âpres au gain et aussi esclavagistes que celles “illégales”. Elle ne meurt pas à cause de la guerre, elle meurt à cause de son travail de mise en relation de l'affairisme “légal” des entreprises ayant pignon sur rue, de celui “illégal” du crime organisé, de la compromission des hautes instances du pouvoir politique et de celle des haut gradés de l'armée. Elle meurt de dévoiler les liens qui entravent en se mettant sous le masque de la libération des entraves.
Il est des liens qui libèrent, il est des ruptures de liens qui entravent. Et il est toujours dangereux de dévoiler les secondes pour servir les premiers. Ah oui! Les Liens qui libèrent sont bien ceux-là, dans le projet de la maison d'édition.
Addendum. En voulant enregistrer ce billet je me suis aperçu qu'il en existe déjà un de ce titre qui date de novembre 2019. Je vais regarder ce qu'il contient.
Assez prévisiblement il est en concordance avec celui-ci. Je ne mets pas de lien, ça vous donnera l'occasion de chercher par vous-même ce qui peut lier ces deux billets – ou l'occasion de ne pas le faire, histoire d'éviter de faire le lien. Eh! La liberté est un fardeau!