Pour mon compte je ne m'en suis pas privé, l'élégance dans l'insulte, très peu pour moi! Juste pour lui, juste pour l'enfoncer dans sa médiocrité, je vous ressors une vieille plaisanterie en forme d'apologue publiée le 13 février 2019. Je trouve déplorable qu'un type aussi talentueux que Ma Pomme ne reçoive pas la reconnaissance qu'il mérite.
Benalla et la merde, apologue.
Alexandre Benalla est dans la merde. Dans la merde jusqu'au cou et même un peu au-dessus, au moins le menton, peut-être la bouche. Dans les débuts il y était jusqu'à la ceinture et ses copains ont essayé de l'en sortir mais leur maladresse a contribué à l'enfoncer un peu plus dans la merde, et en plus il y en a un ou deux qui ont glissé et se sont à leur tour retrouvés dans la merde.
Le temps passant, ses copains qui étaient encore sur le bord l'encourageaient et l'exhortaient à se sortir de la merde mais de loin, ils avaient vu les autres glisser dans la merde et du coup ça les a rendus prudents. Encore un peu de temps passa, les copains s'éloignaient les uns après les autres en expliquant qu'ils avaient une urgence qui les appelait mais promis-juré ils reviendraient pour le sortir de la merde. Comme ils ne revenaient pas, Benalla sortit son téléphone shitproof et tenta de les joindre mais allez savoir pourquoi, jamais ça ne décrochait. Notre brave Alexandre avait trouvé moyen de se sortir un peu de la merde et reprenait espoir, quand il vit un tombereau de merde se rapprocher et déverser son contenu dans son trou à merde, ce qui fit d'un coup remonter la merde jusqu'au niveau de ses épaules. Dur dur...
Ça devint vraiment problématique quand il se trouva dans la merde jusqu'au menton, et il eut une illumination, il appela un vieil adversaire et il lui promit de lui livrer des secrets inavouables sur Qui Vous Savez s'il l'aidait à sortir de la merde. Problème, son vieil adversaire lui dit, désolé mon gars mais nous, on ne négocie pas avec des connards qui se sont plongés eux-mêmes dans la merde, de toute manière, de la merde il y en a suffisamment dans cette histoire pour qu'on puisse se passer de la petite mare où tu t'agites. Appelle plutôt tes copains pour qu'ils te sortent de la merde où ils t'ont aidé à tomber. Oui mais non mais, euh, mais, ILS NE VEULENT PAS M'AIDER!!! Ah ben, qu'est-ce que j'y peux, désolé mon vieux, fallait mieux choisir tes copains, quand on fricote avec des semeurs de merde, tout ce qu'on peut récolter c'est de la merde.
Malgré tout, Alexandre Benalla livra quelques secrets censément inavouables (sinon qu'il les avoua) à son vieil adversaire, en se disant que ses “copains” devineraient d'où ça venait et que ça les motiverait à le sortir de la merde. Ce en quoi il se trompait: ses “copains” s'ingénièrent au contraire à l'enfoncer dans la merde en espérant qu'ils se noierait plus vite, mais comme ils étaient toujours aussi maladroits, deux, puis trois, puis quatre, puis cinq d'entre eux tombèrent dans la merde à leur tour, ce qui contribua à faire monter le niveau. Maintenant Benalla est dans la merde jusqu'au nez, mais un peu en-dessous, ce qui lui permet de pouvoir respirer, et il prie pour qu'il n'y en ait pas un autre qui tombe dans la merde, sinon respirer deviendra problématique.
Fin de l'apologue.
Le problème quand on s'accoquine avec des fouteurs de merde est simple: on ne peut leur faire confiance que pour une chose, le jour où ça ira vraiment mal ils vous laisseront tomber et même, contribueront à accélérer votre chute. Je n'ai pas vraiment besoin de détenir des preuves pour savoir quelles sont les sources de Mediapart dans l'affaire Benalla: lui-même et son copain, celui qu'on entend dans la fameuse conversation de bistro à propos de leur magouille franco-russe. Quand on est vraiment très profond dans la merde et qu'on a enfin compris que “les copains” sont aussi salauds avec soi qu'ils le sont avec “les autres”, on en conclut que tant qu'à être dans la merde, autant ne pas y être seul. Ce en quoi Benalla se trompe encore: comme dans mon apologue, ça aggrave encore sa situation, jusque-là c'était une petite frappe et un petit magouilleur, désormais c'est un gros magouilleur pris dans une affaire d'État qui a toutes les apparences de la trahison en faveur d'un État tiers, de la haute-trahison. Comme merde, on ne peut pas faire pire...
Tant que j'y suis, un autre texte pas piqué des vers, plus ou moins la suite du précédent, en date du 15 février 2019.
Macron et la merde, apologue.
Emmanuel Macron est dans la merde. Enfin non, pas strictement dans la merde, tel un dieu miraculeux il marche sur la merde sans y enfoncer. Enfin non, il ne marche pas strictement sur la merde mais sur une planche qui flotte au-dessus de la merde. Bref, Emmanuel Macron n'est pas strictement dans ni sur la merde mais du moins il n'en est pas bien loin.
Tout ça remonte à quelques temps, alentour de mars 2018 il me semble. Enfin non, pas strictement mars 2018. Ah zut! Si je dois être précis je ne cesserai de mentionner que ce que dit ne représente pas strictement la réalité, on considèrera désormais que c'est “à peu de choses près” exact, et tant pis pour l'inatteignable exactitude. Donc, ça commence vers mars 2018 mais la source du problème remonte à plus loin, précisément, et là il y a de l'exactitude, il a sa source un jour bien daté, le 7 mai 2017, où Emmanuel Macron réussit le double et contradictoire exploit d'être “et en même temps” l'un des mieux élus et le plus mal élu de tous les présidents de la V° République. Ça dépend de la manière de regarder la chose. Tenez, l'image d'un petit tableau de tableur réalisé par Ma Pomme, qui va me permettre d'expliquer la chose.

La mention de 141% de la population peut sembler étrange, ça indique le rapport entre la population officiellement en situation de “s'exprimer”, en situation de voter, un peu plus de 47 millions de personnes, et la population totale, près de 67 millions de personnes: quand les lycéens et collégiens sont dans la rue, ils s'expriment et leurs voix comptent; quand un demi-million de travailleurs étrangers illégaux manifestent pour que leur situation soit régularisée, ils s'expriment et leurs voix comptent; quand des parents manifestent pour qu'on résolve des problèmes concernant leurs enfants, ces enfants s'expriment par leur entremise et leurs voix comptent. Croire que les seules voix qui comptent sont celles des personnes inscrites sur les listes électorales c'est faire une grosse erreur d'appréciation: toutes les personnes vivant sur le territoire national sont en capacité de s'exprimer, et leurs voix comptent.
Le résultat “officiel” est celui entre parenthèses figurant juste après le nom des postulants à l'impétrance, des “candidats” – candidats pas très candides, cela dit. Résultat officiel entre guillemets parce que ce n'est qu'un résultat officieux, les “nuls” et “blancs” sont aussi des “exprimés”, des personnes qui ont fait l'effort d'aller voter pour exprimer que non, vraiment non, pour elles aucun candidat ne peut les représenter. Factuellement, même les abstentionnistes s'expriment mais on dira en un premier temps qu'ils ne se sont pas exprimés.
Bon. Emmanuel Macron reçut “officiellement” un peu plus de 66% des “exprimés”, soit environ les deux tiers. Rien que ça, c'est déjà catastrophique: suite au fameux débat d'entre les deux tours, ont eut une situation très claire, le match de catch entre Emmanuel Macron dit l'Ange Blanc et Marine le Pen dite le Démon de Neuilly. Quand on a un combat entre Dieu et le Diable et que Dieu ne rassemble que deux suffrages sur trois, c'est un problème...
Ouais bon, deux suffrages sur trois, c'est vite dit, on eut à l'occasion de ce second tour le taux inédit de près de 9% de blancs et nuls, ce qui indique déjà que beaucoup de personnes, environ quatre millions, ont voulu explicitement signaler qu'entre Dieu et le Diable, le choix leur paraissait un faux choix, ce qui ramène le taux réel des exprimés en faveur de Dieu en dessous de 60%. Puis, vu le taux lui aussi peu courant de plus de 25% d'abstentionnistes au second tour d'une élection présidentielle en France (le seul cas où il y eut un taux plus élevé fut le second tour le l'élection de 1969, rapport au fait qu'il fallait choisir entre un candidat de droite et un candidat de droite, ce qui réduisit drastiquement la mobilisation des électeurs de gauche), et vu le taux élevé de blancs et nuls, le taux réel des voix en faveur de Dieu rapporté à l'ensemble des inscrits est en-dessous de 44%, d'où ce faux paradoxe: l'un des deux présidents réputés les mieux élus est “et en même temps” le plus mal élu de la V° République.
Par là-dessus, rapporté à l'ensemble de la population vivant sur le territoire de la France où, n'y résidant pas, y ayant quand même le droit d'expression (les Français “expatriés” en situation de voter et les membres de leurs familles mineurs ou “non français”), le taux réel de vote pour Emmanuel Macron ou contre Marine le Pen (car une part significative des votes s'étant portés sur lui avait pour but de réduire le taux en faveur de Marine Le Pen, donc des votes non en faveur de Dieu mais en défaveur du Diable) est d'environ 31%, donc près de 70% des personnes en état de s'exprimer, toute la population des Français et résidents, n'a pas soutenu Dieu ou a soutenu le Diable. Et parmi les 31% restant, seuls 13% l'ont RÉELLEMENT soutenu, ses électeurs du premier tour.
Zut! Moi qui comptais faire un long développement, un apologue un tantinet long, je m'aperçois que c'est déjà la fin: quand on agit en croyant avoir “66% des Français avec soi” et qu'on ne s'appuie en réalité que sur 30% de la population dont 17% de pas vraiment convaincus, on est très près de glisser de sa planche de secours pour sombrer dans la merde dont on a contribué à faire monter le niveau.
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