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Billet de blog 20 août 2024

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Épuration technique.

Les humains sont comme toute espèce, les bras cassés, les encombrants, les inutiles, bref, tous les individus qui mettent en péril la survie de l'espèce globalement ou localement, il faut les éliminer. Gentiment si possible, méchamment si nécessaire. Avant, en gros jusqu'au XV° siècle, c'était assez simple, on les envoyait se faire voir ailleurs. Depuis, c'est moins simple...

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Précisément, ce devint définitivement moins simple un jour d'octobre 1492, celui où Christophe Colomb affirma joindre les Indes par la voie occidentale, complication confirmée six ans plus tard avec l'expédition menée par Vasco de Gama en suivant la voie orientale. Il ne faut pas considérer les choses avec le savoir d'aujourd'hui, même si assez vite, avec les circumnavigations de la première moitié du XVI° siècle, on sut qu'il y avait une “petite” erreur de la part de Colomb, en cette année 1498 on considéra bien que ces deux expéditions avaient rallié un même lieu, les Indes, et donc atteint “les limites du monde”, ce qui confirmait empiriquement la connaissance ancienne mais jusque-là seulement théorique (réalisée par observations et calculs) de la sphéricité de la Terre.

Dans un monde clos il n'y a pas d'ailleurs, où qu'on envoie les perturbateurs ça sera au sein de la société qui les envoie. Auparavant on avait l'alternative, les déplacer en interne ou en externe, car les perturbateurs sont utiles à la société, de leur point de vue ils “mettent de l'ordre” ou “mettent du désordre”, ce qui est à la fois vrai et faux, et toute société a besoin d'un certain niveau d'ordre et en même temps d'un certain niveau de désordre, c'est ce qui la fait avancer. Et une société qui n'avance pas meurt, avec ceci qu'elle ne doit pas avancer trop loin ni trop vite. Enfin si, elle doit avancer “trop” loin et “trop” vite, mais un “trop” qui ne l'est pas à l'excès, et de même elle doit selon les circonstances avancer “trop peu” loin et “trop peu” vite mais pas à l'excès. Désolé de ressortir cette image une n-ième fois, une “bonne“ société ressemble à ça:

Il y a un peu de mouvement dans l'immobilité, un peu d'immobilité dans le mouvement, et l'attraction du mouvement dan dans l'immobilité par le mouvement, de l'immobilité dans le mouvement par l'immobilité génère ce phénomène contradictoire d'un déplacement statique. Il y a peu j'ai vu un tatouage intéressant qui représentait ceci:

On a un autre motif qui en est, peut-on dire, la source:

La première image, le taijitu, ou figure du faîte suprême, se décompose ainsi:

Les amateurs du YI-King ou Yi Jing, le Livre des mutations, connaissent cette symbolique:

«Les mutations ont un faîte suprême, qui donne naissance aux deux aspects [yin et yang], qui donnent eux-mêmes naissance aux quatre figures, qui donnent elles-mêmes naissance aux huit trigrammes qui déterminent le favorable et le défavorable, qui donnent naissance aux évènements humains».

Ce passage de l'article de Wikipédia est une citation qui s'insère dans ce passage:

«Le terme taiji (太極), ou faîte suprême, apparaît dans le Zhuangzi. Bien qu’il puisse recevoir différentes interprétations, la plupart d’entre elles dérivent de la phrase suivante du xici, commentaire du Yi Jing: [ici la citation]. Souvent considéré comme équivalent au tao (ou dao, 道), il est parfois associé au concept du sans-faîte wújí (无極/无极). Taiji, littéralement poutre faîtière (ji) suprême (tai), peut s'interpréter comme la pièce maîtresse de la structure de l'univers, sa clef de voûte, à partir de laquelle apparaissent le yin (阴) et le yang (阳)».

En toute honnêteté ces discours n'ont pas grand intérêt, il suffit de savoir que le nom du symbole vient de ce qu'il résume et contient ce qui est proposé comme sa décomposition, dont il est donc “le faîte”, le sommet, cela de manière formelle et non réelle même si bien sûr ça concerne quelque chose de la réalité, en gros l'idée que “tout est dans tout” et que “tout découle de tout”, alors savoir si “le faîte” se décompose en trois strates de deux puis quatre puis huit éléments ou si les combinaisons des huit trigrammes se condensent en trois strates de quatre puis deux puis un élément, induisant que la strate à symbole unique serait non première mais dernière, n'a guère d'importance. Disons que cette forme qu'on associe et même qu'on assimile au tao, à “la voie”, n'est qu'une des versions d'un concept très répandu rendant compte d'un fait évident: “de un plusieurs” ET “de plusieurs un”. Les symboles “fleur de vie” et “graine de vie” disent la même chose que celui “taijitu”; celui-ci,

de même, et bien sûr la phrase latine «E pluribus unum» paraphrasée et citée plus haut en traduction. Ceux que je décris en introduction comme «les bras cassés, les encombrants, les inutiles», ne le sont pas intrinsèquement, une société a besoin des “bras cassés“, des “statiques”, et besoin des “encombrants”, des “dynamiques”, ils lui sont utiles, mais sous deux conditions: qu'il n'y ait pas trop des uns ou des autres, ce qui lui ferait courir le risque d'un excès d'immobilité ou de mouvement,, et qu'ils ne fassent pas masse, tous les statiques ensemble et tous les dynamiques ensemble, ce qui lui ferait courir le risque d'un éclatement.

Bon ben voilà, tout est dit.

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