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Billet de blog 28 novembre 2024

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De l'utilité des livres inutiles.

Je ne peux pas dire que je me pose la question de longue date, en revanche j'ai la réponse de longue date: il y a des livres inutiles. Mais ce n'est que récemment que je me suis proprement posé la question. Et je n'ai pas de réponse certaine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je me suis explicitement posé la question après avoir acheté, quand possible en double (versions papier et numérique), plusieurs livres de l'historien des sciences Jean-Baptiste Fressoz. La question de leur utilité d'abord pour Ma Pomme, ensuite pour qui veut s'informer, enfin pour quiconque. Pour Ma Pomme c'était “plutôt non” mais “quand même oui”; pour qui veut s'informer, “plutôt oui” mais “quand même non”; pour quiconque, “indécidable” mais “plutôt non” quoique “quand même oui”. Résultat, je n'avais pas de réponse à la question. Pourtant, j'avais une réponse, une sorte de réponse, à travers toutes réponses indécises et contradictoires: Même des livres inutiles sont utiles.

Ne pas se méprendre, les livres de Fressoz me semblent utiles et quand parfois je le cite c'est pour d'autres motifs que ceux que je mentione ci-après, même si ça entre en partie en compte. Je viens de me la reposer avec un bouquin acheté ce jour, ce mercredi 28 novembre 2024; L'Empire de la surveillance d'Ignacio Ramonet (disponible en version numérique). Je l'ai vu dans un rayon de ma librairie habituelle, Calligrammes à La Rochelle. Je n'y cherchais rien en particulier, j'étais à La Rochelle pour autre chose et comme entre ce motif de présente dans la ville et le moment du retour en bus j'avais du temps je me suis dit, autant en profiter pour y fureter. Et je vois ce bouquin.

Lisant son titre, voyant le nom de son auteur, je me suis pensé sans même consulter son contenu ni sa quatrième de couverture, bon, c'est sûr que je ne vais pas y apprendre grand chose, et même je risque bien de n'y apprendre rien sinon quelques lieux communs, idées toutes faites et fausses évidences entrelardés d'éléments factuels intéressants mais très vraisemblablement il n'y a pas de quoi en faire un livre utile.

Pourtant j'ai décidé que ça valait que je l'achète, et même deux fois, la seconde dans un format électronique, un “e-book” dit-on en français contemporain. Parce qu'il pourra me servir en tant qu'argument d'autorité. L'auteur:

«Ignacio Ramonet (Espagne, 1943) est docteur en sciences sociales (EHESS, Paris). Il fut directeur du Monde diplomatique (1990-2018) et professeur de théorie de la communication à l’Université Paris-VII (1975-2005). Il est l’un des fondateurs de l’association ATTAC et du Forum social mondial dont il a proposé le slogan: Un autre monde est possible. Il a reçu plusieurs distinctions internationales dont le Prix CLACSO 2018 “pour son remarquable parcours académique et ses apports au développement des sciences sociales” (Buenos Aires, 2018)».

Ma Pomme:

«Olivier Hammam (France, 1959) est invisible, un péquin moyen et même sub-moyen. Une nullité sans distinction et sans distinctions».

Si je souhaite donner du poids à mes arguments, ça peut être d'un intérêt certain de les mettre sous la plume d'Ignacio Ramonet. C'est le même principe mais cette fois pour le contenu (la valeur de signification) de mes billets que ce que je racontais dans un autre billet à propos de la valorisation formelle de mes publications en ligne: le fait de les publier sur le site de Mediapart les rend beaucoup plus visibles parce que l'“éclairage médiatique” de Mediapart est intense et que les blogs de la partie “Club” sont indirectement “mis en lumière”; ce blog est certes très confidentiel mais infiniment moins que mes sites personnels. Mes arguments ont une pertinence variée, de très haute (rare) à très basse (rare); le simple fait de donner une référence “solide” (l'onction du discours d'une “notabilité”, d'une personne notable), leur donne du poids.

Possible que je n'en fasse rien mais je peux m'y référer si besoin puisque je l'ai à disposition pour y trouver des “arguments” (pour ça j'ai besoin de la version papier, c'est beaucoup plus efficace pour moi de repérer des trucs comme ça) et les insérer par copier-coller dans mes billets, avec l'indication gratifiante «Comme l'écrit Ignacio Ramonet dans L'Empire de la surveillance […]».

Les livres ne sont jamais inutiles, au minimum ils servent de cales-pieds sous des chaises et des tables, et parfois ils ont leur usage dans les WC, et pour autre chose que le plaisir de les lire…

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