Vu l’ambiance, les petites phrases et le manque sang froid, si la campagne des primaires « citoyennes » devait continuer encore comme cela, nous risquerions une nouvelle mise en scène des précieuses ridicules.
Citoyennes et solidaires les primaires, et pas nécessairement socialistes, même si ce sont eux qui en sont les organisateurs. Le PS a eu la vraie bonne idée d’ouvrir au Peuple de gauche sa consultation. Résultat, près de 3 millions d’électeurs alors qu’il ne compte pas 200 000 adhérents. Bonne nouvelle ! Le débat et les propositions s’orientent un peu plus à gauche que d’accoutumée.
Mauvaise nouvelle! ce n'est pas encore fini que c'est déjà la foire d'empoigne.
Malheureusement, dans ce parti devenu une machine à pouvoir au fil du temps, les idées s’articulent trop souvent autour de ce que peut devenir une personne plutôt que de faire émerger une idée. En s’amendant progressivement au système solidaire de notre société, voulu par le Conseil National de la Résistance, les socialistes reviennent régulièrement sur ce qui fait leur indignation le temps d’une élection, ou d’un mandat. Ainsi, ils nous proposent encore des exonérations de cotisations sociales, ou une retraite à 60 ans mais pas forcément à 60 ans… Ils nous demandent, à nous Peuple de gauche, aujourd’hui de leur faire encore confiance mais recommencent comme d’habitude à personnaliser le débat, réglant des comptes d’appareils et de stratégies dans le seul et unique but d’obtenir du pouvoir.
Ainsi le vote risque de se faire en fonction des soutiens apportés par des personnalités dont les pouvoirs du passé les ont poussé aux pires renoncements. Les petites histoires entre Hollande et Aubry, entre Montebourg et Aubry, entre Hollande et Jospin (tiens encore là celui-là ?) et Royal et DSK et trucmuche ou tartempion… On s’en tamponne ! le fait est qu’aujourd’hui, dans l’inconscient collectif, une personnalité socialiste est quelqu’un qui se bat farouchement contre une loi, mais qui une fois la loi adoptée sera le premier à l’appliquer.
Quel dommage de saboter ainsi, ce qui est né des primaires ! Quel dommage de dénigrer ainsi le rassemblement du Peuple de gauche ce dimanche 9 octobre. Quel dommage de donner à la droite l’occasion de rire ou de railler les propositions généreuses, même si elles sont parfois discutables, mais aujourd’hui perdues dans les petites phrases de cadres irresponsables ou inconscients du parti socialiste. J’ai fait personnellement confiance à Arnaud Montebourg. Je continuerai à soutenir ses idées et je voterai Martine Aubry au second tour des primaires parce qu’elle me paraît plus à gauche et que le débat politique est indispensable dans ce pays. Mais le parti socialiste n’aura certainement pas mon soutien lors du premier tour des présidentielles. Je voterai Mélenchon sans la moindre hésitation parce qu'il faut que le PS tienne compte non pas de lui-même, mais du Peuple.
Socialistes, vous devez comprendre une fois pour toute que vous n’êtes pas LA gauche et devez changer d’attitude si vous voulez obtenir un peu de confiance de la part d’un Peuple que vous avez trop souvent déçu. Être candidat à une élection, c’est avant tout défendre une conception de la société. Être candidat, c’est proposer des idées avant sa petite personne ! Être candidat c’est d’abord faire preuve d’humilité et agir sans rancune et cela est également valable pour Mélenchon. Si le débat politique, qui était riche et intéressant tous ces jours derniers, devient à nouveau la foire d’empoigne, tout ce qui restera des primaires sera le souvenir d’un cirque ridicule… Vivement lundi que ce soit terminé et que la politique en sorte gagnante…