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Billet de blog 1 avril 2014

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Aux députés de l'aile gauche du Parti Socialiste

 

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     Mesdames et Messieurs les députés de l’aile gauche du Parti Socialiste,

     Voter le pacte de responsabilité serait, vous l’avez dit, voter contre la volonté de vos électeurs, contre votre conscience et contre l’intérêt général.

     Vous avez dénoncé le chantage auquel se livre le président de la république: en liant l'adoption du Pacte de responsabilité à un vote de confiance envers le gouvernement, celui-ci vous contraint à collaborer à sa politique, sous peine de provoquer une dissolution de l'Assemblée dont la conséquence serait probablement le retour de la droite au pouvoir. François Hollande vous menace de tomber de Charybde en Scylla.

     Mais rien ne vous oblige à céder à ce chantage. Qu'adviendrait-il en effet si vous annonciez solennellement que vous refusez d’être mis au pied du mur et que si le président s’obstinait dans cette stratégie, vous ne voteriez pas la confiance au gouvernement ? Il ne resterait au président de la république d’autre possibilité que de renoncer au pacte de responsabilité.

     Vous auriez alors gagné une bataille importante. Vous auriez non seulement épargné aux Français les souffrances que causera la politique d'austérité qui est la réalité de ce pacte; vous auriez encore évité à l'économie française la récession qu'il entraînera; vous auriez surtout rendu quelque crédibilité à la politique elle-même, que ses acteurs réduisent trop souvent à une perpétuelle contrainte - contrainte imposée par l’Europe au président, par le président au gouvernement et par celui-ci au parlement.

     En la circonstance, nul n'est soumis à quelque contrainte que ce soit. Le président peut parfaitement renoncer à un vote de confiance auquel rien ne l’engage, sinon une annonce à la télévision. Quant à vous, parlementaires, vous seriez hypocrites de vous réfugier derrière le "présidentialisme" des institutions de la 5e république puisque vous disposez du pouvoir nécessaire pour faire obstacle à une politique que vous désapprouvez. 

     Mesdames et Messieurs les députés socialistes, nous attendons de vous que vous exerciez le mandat que les Français vous ont confié. Ce n’est pas seulement votre devoir : c’est notre droit.

     Bien à vous,

     Olivier Tonneau

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