Nous, jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices de l’ONG ONE, luttons contre les inégalités persistantes d’accès aux soins dans le monde : selon l’OMS, la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels[1]. Ce scandale éthique a un coût pour l’ensemble des pays, peu importe leur richesse, car garantir une vie en bonne santé favorise l’émergence de sociétés apaisées et d’économies saines.
Dans un monde où les crises se multiplient et où la santé est plus que jamais un enjeu de sécurité mondiale, il nous semble impératif de souligner le rôle crucial du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Fonds mondial a contribué à sauver 70 millions de vies en 20 ans, traduisant l’efficacité et l’impact de son approche. Grâce à ses interventions, le taux de mortalité combiné du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme a été réduit de 63 % depuis 2002[2]. Au-delà de ces statistiques impressionnantes, le Fonds mondial est un moteur essentiel dans la promotion des droits humains à la santé : il garantit des services de santé accessibles à toutes et à tous, y compris aux populations les plus vulnérables et marginalisées.
Le rôle clé de la France
Soucieux d’une stabilité mondiale basée sur le multilatéralisme, l’État français ne doit pas oublier la place indispensable qu’y occupe la santé mondiale. La sécurité mondiale ne peut pas être assurée tant que la société est malade en son corps. En tant que donateur historique du Fonds mondial, notre pays porte une responsabilité particulière, notamment au vu des coupes américaines dans l’aide internationale.
L’aide française allouée au Fonds mondial a permis de sauver 7 millions de vies entre 2002 et 2023, de soigner 750 000 personnes atteintes de la tuberculose et de distribuer près de 24 millions de moustiquaires contre le paludisme[3]. Néanmoins, dans un contexte de recomposition mondiale, la France doit aller à l’encontre du désengagement politique actuel et maintenir ses efforts. La 8e reconstitution du Fonds mondial est une nouvelle opportunité pour notre pays de conserver son rôle de leader et d’agir concrètement sur la santé mondiale et de promouvoir le multilatéralisme.
Intégrer et amplifier
Par ailleurs, établir un partenariat solide et équitable entre la France et les pays africains est essentiel pour répondre aux défis sanitaires mondiaux. La contribution française au Fonds mondial est un des moyens d’y arriver. La France doit également appuyer la souveraineté sanitaire africaine, en soutenant la formation de professionnels de santé et la production locale de vaccins.
Enfin, la France doit impliquer activement les jeunes dans la prise de décision en matière de santé mondiale, en garantissant une participation structurée et significative à la gouvernance d’initiatives telles que le Fonds mondial. Les jeunes générations ne sont pas seulement l’avenir. Elles sont aujourd’hui à la tête de solutions de santé mondiale inclusives, s’attaquant aux défis sociaux, économiques et environnementaux. Pour maintenir leur impact, les jeunes ont besoin d’une véritable représentation à tous les niveaux. C’est uniquement par une collaboration intergénérationnelle que nous pourrons construire un avenir plus sain et plus résilient.
Monsieur le Président, il est temps de reconnaître pleinement la portée de l’action du Fonds mondial et de réaffirmer notre engagement en faveur de cette organisation vitale. C’est en consolidant ce pilier de la santé mondiale que nous pourrons réellement œuvrer pour un monde plus sain, plus sûr et plus équitable. Nous comptons activement sur votre soutien.
Signataires : 70 Jeunes Ambassadeurs et Champions de France et d’Afrique.
[1] https://www.who.int/publications/i/item/9789240080379
[2] https://www.theglobalfund.org/fr/results/
[3] Calculs de ONE basés sur les résultats du Fonds mondial et les contributions des pays donateurs. Le Fonds mondial soutient une série d’interventions qui vont au-delà de celles présentées dans ces résultats. Ces résultats sont obtenus en collaboration avec nos partenaires.