Mediapart : un silence assourdissant pendant « la folie liberticide »
Edwy Plenel l’avait annoncé à sa création : « Le journal aura ses angles morts, c’est humain, c’est normal ». Mais Mediapart pouvait-il se permettre de botter en touche alors que nous vivions l’une des crises majeures de notre temps ? De ne pas battre pour l’investigation pendant cette période, l'activité électrique de son cœur de métier s’est-il arrêté ?
Car son pouls de ne s’est aucunement emballé lorsque les drones et les chiens ont été lâchés. Au moment où ont été prises toutes les mesures liberticides – confinement- couvre-feu - passe sanitaire. Lorsque le pass vaccinal – outil d’un nouvel ordre sanitaire, si ce n’est sécuritaire - a flirté dangereusement avec la discrimination, et que des milliers de personnes ont perdu libertés et emploi. Lorsque l’utilisation des outils numériques ont commencé à creuser le sillon qui devrait nous conduire à la monnaie numérique et au contrôle des populations.
Assez vite, il a été clair pourtant que cette politique allait droit dans le mur. Que la vaccination ARNm ne garantissait pas de la contamination ni de la transmission du virus, et qu’elle était à l’origine d’effets indésirables plus nombreux et plus graves qu’aucun autre vaccin auparavant.
Mais le journal n’a jamais remis en cause l’idéologie vaccinale. En septembre 2021 il argumente que les bénéfices du vaccin « demeurent largement positifs en l’état actuel des connaissances », et en décembre, il titre : « Son importance sanitaire n’est plus à démontrer » . Mediapart semble toujours avoir fait confiance, et au gouvernement et à la politique sanitaire, et au système de pharmacovigilance, alors que l’ l’ANSM était déjà à l’origine de bien des scandales en lien avec l'industrie pharmaceutique.
Avons-nous entendu Edwy Plenel lorsque le gouvernement français a mis en place une obligation vaccinale déguisée ? Quand cette obligation a été imposée en Nouvelle- Calédonie ? Non, nous n’avons perçu qu’un silence assourdissant et angoissant. Angoissant car s’est posée à nous cette question : ce défenseur de la liberté, s’est-il à ce point assagi qu’il ne dit rien face à un président décidant que la suppression de la liberté est la solution à tous les problèmes.
Pourtant, il nous a rassuré dernièrement. Il nous a démontré qu’il a toujours le « feu » en s’insurgeant contre un régime prêt à s’allier à l’extrême droite. Mais alors pourquoi a-t-il laissé les « extrêmes » ou des médias sans légitimité dans cet espace, dénoncer, seuls ou presque, la dérive macroniste du pouvoir pendant la crise Covid. Lui, jadis le défenseur des musulmans, pourquoi n’a-t-il pas pris la défense des non-vaccinés, les nouveaux discriminés ?
« La vérité, il n’y a que ça de vrai » était la devise d’Edwy Plenel. Pourquoi alors Mediapart n’a-t-il donc pas cherché à la connaître sur les vaccins, avec ce souci permanent de la vérification qui a été l’apanage de son chef de file. « On trouve ce qu’on cherche » disait encore son président. Avez-vous vraiment cherché messieurs les journalistes ?
A l’exception de l’enquête menée sur les masques, êtes-vous allé sur le terrain pour vous abreuver à d’autres sources de données. Avez-vous interroger d’autres scientifiques que ceux liés à la doxa politico-scientifique. Avez-vous remonté la piste des grandes firmes pharmaceutiques qui ont profité outrageusement et malhonnêtement de la situation d’urgence sanitaire ?
Sur cette gestion de crise « techno-totalitaire », seul Jerôme Hourdeaux semble s’être interrogé, avec certains articles tels : « passe sanitaire et restrictions des libertés partis pris »… Mais la rédaction, elle, s’est contentée de poser des questions timorées : « Libertés publiques, éthique, inégalités : la contrainte vaccinale est-elle le bon choix ? » en apportant déjà de semi- réponses dans, par exemple : « Vaccin obligatoire ou passe sanitaire XXL : à la recherche du moindre mal ».
« Edwy est fasciné par les histoires de l’ombre, par les complots », disait un ancien du Monde. L’ombre ce n’est pas pourtant pas ce qui manquait dans cette affaire de ‘folie liberticide ». Mais Plenel aurait-il craint d’être catalogué « complotiste » ? Ou Mediapart est-il passé à côté d’un journalisme courageux dans cette crise de première ampleur quant aux atteintes aux libertés?