« Jean je subventionne ta pompe à chaleur Castex » ne passe toujours pas chez Ikéa pour acheter de nouveaux lits de réanimation, « François le sage du Béarn Bayrou » croit qu’un Français moyen gagne 4000€/mois. « Roselyne je ne donne pas de date Bachelot » te promets qu’elle va t’envoyer un SMS pour expérimenter son nouveau concept « à 10 au Musée ».
Tous tes indicateurs sont dans le rouge ; « Christine je suis Lagardienne » te confirme qu’il faudra rembourser tes dettes. Cherchant à muscler sa jambe gauche, « Manu 1er » déjà en campagne voudrait te faire croire qu’il va redémarrer l’ascenseur social. Pas fastoche cette épineuse question de la redistribution des richesses pour le Président des riches. Hein, pas facile-facile non plus de renouer le contact avec ces jeunes « invisibles » qui refusent d’être discriminés positivement et qui s’obstinent obstinément à vivre sous les radars dans des quartiers sans espaces verts et sans boutiques bio.
L'état d'urgence sanitaire prolongé jusqu’en juin, tes humeurs font le grand huit. En proie à un effet lancinant de « déjà vu », tu suis d’un œil torve la querelle des blouses blanches entre anciens et modernes ; d’un côté, les tenants du « hard confinement » qui veulent te boucler fissa pour éviter l’engorgement des hôpitaux. De l’autre, les défenseurs du « soft confinement » qui veulent t’inventer « la vie qui va avec ».
Ta vie ressemble à un thriller silencieux et froid.
Reboosté par son shoot d’Astra, « Olivier vent d'optimisme Variant », veste et chemise retournées, déclare que tu pourrais ne plus jamais être confiné sauf peut-être en Moselle !
A la sortie des conseils de défense et de ministres qui se tiennent le même jour c’est pratique, P’tit Gabi te vend la nouvelle doctrine non confinée édictée par « Sa Souveraineté » comme il te vendait il y a 15 jours le scénario « hard reconfinement » avec le même aplomb et sa tête de premier de la classe que tu as envie de claquer !
Après la fin ouverte de « En thérapie » qui laisse augurer (yesss !) d’une saison 2, tu te sens un peu en deuil quand même.
A la place du psy, tu t’identifie à « Numéro six », personnage principal de la série télévisée « Le Prisonnier » que tu regardes avec assiduité, 40 ans plus tard.
Comme « Numéro 6 », tu espères encore t’échapper de ta prison sans vouloir reconnaître qu’elle est devenue intérieure.
« Non, je ne suis pas un numéro » ! « Je suis un homme libre »